Interrogé le 6 août sur ce qui se passait à Alep, le Général Amin Hoteit décrivait une situation que nous résumerons en ces quelques lignes :
« À Alep se focalise le plan alternatif étatsunien en Syrie, les USA ayant conçu deux plans pour arriver à leurs fins. Le plan principal consistant à dominer toute la Syrie en remplaçant son gouvernement légitime par un régime suiviste ayant échoué, ils se sont rabattus sur le second ; lequel ne vise plus qu’à dominer le nord du pays. Ce qui signifie la partition de la Syrie suivant une ligne allant de Efrin à l’ouest, à Abou Kamal à l’est, en incluant Alep, Manbej, Raqqa, Deir ez-Zor… ; Alep devenant la capitale du nord et Damas la capitale du sud.
Une partition compromise du fait des derniers succès militaires de l’Armée arabe syrienne et de ses alliés, lesquels ont réussi à assiéger complètement les terroristes opérant à partir des quartiers est d’Alep et à couper leur approvisionnement venu de Turquie qu’il ne faudrait pas croire, un seul instant, non concernée par l’afflux des moyens colossaux mis à leur disposition ; les USA et tous les États de l’OTAN mettant tout leur poids pour briser le siège des terroristes et sauver leur plan.
En effet, mis à part une guerre médiatique des plus féroces usant de l’éternel argument humanitaire des pauvres bougres de terroristes assiégés – lesquels n’auraient rompu aucune trêve bien que le négociateur en chef du « Groupe d’opposition de Riyad », Mohammad Allouche, ait déclaré qu’il allumerait tous les fronts à partir de Genève en avril dernier – et usant surtout de mensonges médiatiques à propos d’une prétendue défaite de l’Armée arabe syrienne visant à faire tomber Alep psychologiquement avant de la faire tomber matériellement ; cinq vagues successives de terroristes ont été lancées contre Alep, avec 8 000 attaquants pour la première, 5 000 pour la deuxième, 7 000 pour la troisième et encore 8 000 pour la quatrième, concentrée sur deux axes au sud d’Alep ».
28 000 terroristes en moins d’une semaine ! Partant de là, que penser d’une information qui a envahi la presse écrite et télévisée, locale et régionale, ces trois derniers jours ? Il s’agit d’un article intitulé « 360 000 combattants étrangers ont combattu l’Armée arabe syrienne », publié par un centre d’études dont l’acronyme est FCFS, pour « Firil Center For Studies ». Nous n’avons pas réussi à savoir s’il s’agissait d’un centre simplement basé à Berlin ou d’un centre allemand. Il couvre la période du 10 avril 2011 au 31 janvier 2016 et dit avoir fondé son étude sur le nombre de morts publié par divers médias et 51 autres sources régionales et internationales.
En bref, ces 360 000 individus venus se défouler en Syrie par vagues successives sont de 93 nationalités et seraient issus de tous les continents et de tous les pays arabes sans exception. 95 000 auraient trouvé la mort et 90 000 seraient actuellement présents sur le territoire syrien, répartis entre Daech et Jabhat Fateh al-Cham [ex-Front al-Nosra depuis peu]. Environ 45 milliards de dollars auraient été dépensés pour leur équipée en Syrie.
Globalement, les porteurs de nationalités européenne et américaine auraient atteint les 21 500 dont 8 500 seulement seraient retournés dans leur pays. La palme du plus grand nombre reviendrait aux porteurs de la nationalité turque, la Turquie ayant annoncé la perte de 350 soldats, officiers et pilotes, prétendument morts dans d’autres circonstances. Viennent ensuite les Saoudiens avec 5 990 tués pour 24 500 engagés sous la bannière des organisations terroristes sévissant en Syrie ; les Jordaniens se chiffrant à 3 900 dont 1 990 tués. Quant aux femmes étrangères, ce sont les Tunisiennes qui l’emportent [NdT].
Après ce qui s’est passé à Alep et qui continue, nul n’a encore le droit de se poser des questions sur ce qui se passe réellement en Syrie, malgré les allégations des uns et des autres, car la vérité a atteint le degré de certitude.
Qu’est-ce qui a donc tellement bouleversé les puissances occidentales et l’ensemble des organisations des Nations Unies au moment où l’Armée arabe syrienne réussissait à assiéger les terroristes avant de lancer sa bataille de libération pour les défaire et libérer cette magnifique ville millénaire de leur fureur ?
Pour quelles raisons ces vrais responsables ont-ils lâché leurs mercenaires sur la Syrie, les noyant dans un flot d’argent, d’armes et de munitions, alors que depuis des années les innombrables gangs de terroristes s’acharnent à ravager cette ville, bombardent ses quartiers, assassinent son peuple, pillent ses usines et dévastent ses monuments historiques reconnus héritage de l’humanité, dont la protection et la conservation est du devoir de tous ?
Pourquoi les puissances occidentales ont-elles été frappées d’une sorte d’hystérie, plus que flagrante, suite au décret d’amnistie promulgué par le Président Al-Assad et l’annonce de l’ouverture de couloirs de sécurité pour les civils qui voudraient sortir des quartiers d’Alep contrôlés par les terroristes ; leurs déclarations furibondes fusant de toute part, leurs médias s’occupant à expliquer la nécessité de cesser le dialogue avec la Russie et de se décider, une fois pour toutes, à frapper directement l’Armée arabe syrienne et le Hezbollah sur le territoire syrien ?
Nombre de journaux ont, en effet, insisté sur cette nécessité d’« abandonner la politique du dialogue et de recourir uniquement à l’option militaire », dont le Washington Post et le New York Times, dans les pages duquel Dennis Ross, toujours et à jamais disposé à mettre sa plume au service de l’entité sioniste, est revenu pour dire qu’il était « enfin venu le temps de bombarder Assad », afin d’éviter que la situation n’évolue en faveur de l’Armée arabe syrienne :
[Il existe une alternative : punir le gouvernement syrien pour avoir violé la trêve en frappant par des drones et des missiles de croisière les bases, les aérodromes et les positions de l’artillerie de l’Armée arabe syrienne, là où les troupes russes sont absentes… Il est temps pour les États-Unis d’utiliser la langue que M. Assad et M. Poutine comprennent…] ; [Ndt].
Et nombre d’organisations des Nations unies ont invité à des dizaines de réunions extraordinaires afin d’aiguiser le sens du danger de ce qui se passe à Alep sur l’équilibre des choses, alors que la question est : qui défend qui dans cette ville meurtrie mais toujours résiliente ?
L’analyse objective des déclarations de responsables occidentaux, avec à leur tête Obama, et d’un grand nombre de publications des médias occidentaux largement diffusées à partir du moment où l’Armée arabe syrienne et ses alliés ont commencé à réaliser des progrès significatifs susceptibles de libérer Alep de ces hordes terroristes, ne démontre-t-elle pas que tous ceux-là rendent service au terrorisme et aux terroristes et travaillent à prolonger l’effusion du sang syrien par ces déchets de mercenaires, lesquels ne sont finalement que des pions manipulés par les sionistes, les réactionnaires arabes et l’impérialisme ?
C’est sans aucune honte qu’ils usent de tous les prétextes en omettant de dire que la libération d’Alep réglerait la guerre contre la Syrie en faveur du peuple syrien et de ses alliés, alors qu’il est désormais très clair qu’ils tentent de marquer des points sur le terrain en exploitant des terroristes qu’ils aimeraient substituer au gouvernement syrien.
Ce qui prouve, sans aucun doute possible, que l’Occident sait parfaitement qu’il n’y a pas d’« opposition modérée » et, surtout, qu’il n’éprouve aucune honte à soutenir, en plein jour, les gangs de sanguinaires qui tuent des civils dans notre pays depuis plus de cinq ans.
Ce qui prouve, toujours sans aucun doute possible, que l’intervention russe en Syrie vise, en paroles et en actions, à combattre et à éradiquer le terrorisme, tandis que toutes les interventions occidentales, sous toutes leurs formes, sont destinées à épuiser et à user la Syrie pour servir le projet sioniste, liquider la Cause palestinienne et le droit des Arabes sur leurs terres et leurs maisons, tout en visant à satisfaire les intérêts géostratégiques et colonialistes de l’Occident en Syrie et dans toute notre région.
Et en ce moment précis où les combats pour la libération d’Alep font rage et où l’Occident révèle son véritable visage en se tenant fermement aux côtés du terrorisme et des terroristes, l’entité sioniste continue à semer la désolation en Palestine, assassinant des innocents et des résistants, détruisant précipitamment des maisons, grignotant des terres, comblant des puits, ravageant les récoltes d’un peuple soumis à une odieuse occupation.
Ceci, pendant que le Secrétaire à la Défense des États-Unis, Ashton Carter, s’emploie à consacrer tous ses efforts pour rétablir la cohésion du terrorisme criminel, venu d’Israël et de Jordanie, face à l’Armée arabe syrienne dans le sud de la Syrie et tente de semer la zizanie dans la ville de Soueïda et d’autres villes de la région.
Par conséquent, étant donné cette situation ancienne et nouvelle à la fois et vu ce qu’a enduré notre peuple patient et résistant à Alep, nous devons mettre les points sur les « i », appeler les choses par leur nom en affirmant nos positions loin de toute terminologie qui prêterait à confusion. Nous devons dire clairement que :
Les forces sionistes et colonialistes mènent une guerre féroce contre la Syrie par leurs intermédiaires arabes, régionaux et internationaux, dans le principal objectif de saper le rôle de la Syrie dans la région et dans le monde arabe, au profit du projet sioniste et des intérêts colonialistes de l’Occident.
Le peuple syrien, son Armée et ses alliés se battent, avec honneur, contre le terrorisme sanguinaire publiquement soutenu par l’Occident, Israël et les tyrans des régimes réactionnaires arabes.
Toute personne qui porte des armes en dehors du cadre de l’État sert les intérêts du terrorisme et des terroristes.
Tout Syrien qui tient à la Syrie, où qu’il se trouve aujourd’hui, n’aspire qu’au retour de la paix et de la sécurité, au retour de ses habitants et à sa reconstruction, loin de l’avidité et de la cupidité des impérialistes et des réactionnaires qui s’en prennent à son indépendance et à son positionnement patriote honorable.
Au diable les modifications de bannières des terroristes et les théories justifiant leur fureur, car le terrorisme est un et son objectif est toujours le même. Le seul moyen de s’en débarrasser est de lui résister fermement et d’éliminer, une fois pour toutes, cette plaie redoutable et destructrice.
C’est de cette véritable résistance que dépend le salut de la Syrie, de la région et du monde.
Bouthaïna Chaabane
Conseillère politique du Président Bachar al-Assad et « Fille de la Terre »
(Traduction de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal)