Quotidiennement, des familles roms quittent leur bidonville du quartier de Grammont, près du Zénith de Montpellier, pour se rendre dans le centre-ville, afin de s’y livrer à diverses activités de loisirs en plein air.
Les usagers de la TaM (Transports de l’agglomération de Montpellier) qui côtoient ces individus sont indisposés par la fragrance qui se répand dans le bus. D’après Dominique Granier, délégué syndical FO :
« Les Roms de la ligne 9 constituent un danger sanitaire. C’est une véritable infection. »
L’odeur dégagée par les Roms qui empruntent ce transport a poussé des membres du syndicat Force ouvrière de la TaM à saisir le CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) afin qu’ils constatent la réalité et la puissance du bouquet.
Parmi les représentants du CHSCT, Djamel Boumaaz, conseiller municipal Front national, qui a fait savoir que le problème serait d’une telle ampleur que cette ligne de bus fera l’objet d’un nettoyage spécial plus approfondi que pour les lignes du réseau. Il affirme aussi qu’une autre compagnie a été approchée pour assurer la sous-traitance du tronçon problématique et que l’idée de supprimer la ligne 9 est même envisagée par la direction. M. Boumaaz enfonce le clou :
Certains n’acceptent plus de toucher les pièces de monnaie qui leur sont données par les Roms pour payer leurs titres de transport. Plusieurs bus ont été changés avant d’assurer la poursuite du service.
Conscient du problème et désireux de faire cesser le martyr olfactif de ses concitoyens, M. Granier, délégué Force ouvrière, a émis l’idée de « créer une navette spécialement pour eux » [les Roms].
Une idée abominable pour les associations de défense des Roms, qui voient d’un mauvais œil qu’on puisse priver les Montpelliérains des précieuses effluves répandus par la communauté nomade. Ainsi, d’après Marie-Françoise Combaz, responsable de l’association ATD Quart-Monde en Languedoc-Roussillon :
« Un bus spécial pour les Roms ? Ce serait de la pure discrimination. Chacun a droit à sa place dans la société, et à une place digne ! Qu’il y ait des difficultés, on ne peut pas le nier. Mais on ferait mieux de construire pour eux des points d’eau et des sanitaires plutôt que de se focaliser sur les conséquences de ce manque d’hygiène. La France ne respecte pas ses engagements concernant l’accueil des populations roms. Ils ont le droit d’être là. »
Craignant de ne plus pouvoir jouir des précieuses effluves roms, mais aussi d’être taxé de xénophobie, les autres syndicats se sont désolidarisés de l’initiative de FO. À l’image de la CGT, syndicat majoritaire au sein de la TaM, qui affiche sur sa page Facebook :
« Ce ne sont pas des lépreux, ils sont suivis sur le plan sanitaire ! Luttons contre la pauvreté, pas contre les pauvres ! »
Et de dénoncer « une stigmatisation des pauvres gens » par FO et le frontiste Jamel Boumaaz...
FO a réagi en déclarant « ne pas avoir proposé quoi que ce soit » et avoir « simplement alerté sur les problèmes d’hygiène », laissant à son délégué Dominique Granier le soin de se justifier :
« Mes propos ont été un peu déformés par la presse. Moi je ne fais pas de politique et je ne prends pas les décisions, la balle est dans le camp de la direction, voire de l’agglomération. »
Jugeant les déclarations de M. Garnier « inqualifiables », Jean-Luc Frizot directeur général de la TaM, rappelle qu’au nom des « valeurs républicaines », il n’y aura jamais de « navette spéciale » :
Montpellier, déjà célèbre pour être la ville la plus gay-friendly de l’Hexagone, va-t-elle devenir la rivale de Grasse, la ville des parfums ?