Indéniablement, l’actuelle expérience grecque nous apprend plein de choses, à commencer par le fait qu’une gestion par la dette, en dépit du bon sens, amène toujours à la catastrophe. Or, en matière de dettes et de gestion calamiteuse, il n’y a même pas besoin d’aller voir les Hellènes, l’équipe municipale de Paris suffit amplement.
Et en terme de gestion calamiteuse, l’équipe en question semble particulièrement douée.
En effet, il ne se passe plus une semaine sans qu’on apprenne l’une ou l’autre nouvelle décision contre-intuitive, contre-productive ou tout simplement consternante de la part de la municipalité parisienne. J’en conviens, Paris n’est pas la France, mais Paris reste tout de même la première de ses villes et sa gestion, aux mains de socialistes parfaitement assumés depuis plus de 14 ans, permet de donner une assez bonne idée de ce que peut donner une source de richesse lorsqu’on lui applique les bonnes recettes collectivistes.
De surcroît, l’arrivée d’Anne Hidalgo au poste de maire courant 2014 a, semble-t-il, hâté la tendance qui consistait à faire à peu près le contraire de ce que le bon sens commande, ce qui n’a évidemment pas manqué d’accélérer les ennuis pourtant déjà nombreux pour la municipalité.
C’est ainsi que, pour des raisons exclusivement idéologiques, la mairie s’est brutalement décidée à partir en guerre contre AirBnB. Prétextant une lutte acharnée contre ces salauds de turbo-propriétaires multicapitalistes sans foi ni loi autre que celle du cash qui veulent transformer leurs appartements en rendements, la mairie avait décidé de faire des descentes dans ces lieux que les touristes louent parfois pour profiter de la capitale française « chez l’habitant ». On peine à voir l’intérêt économique de tabasser ainsi des propriétaires, et par ricochet, des touristes dont la capitale bénéficie pourtant de façon directe.
C’est ainsi que, pour des raisons là encore foutrement teintées d’une idéologie lourdement moralinée mais pas très pragmatique, la mairie a choisi d’installer des HLM dans certains quartiers jusqu’ici dévolus aux riches propriétaires. Une telle opération, qui permet d’offrir des logements sociaux et de la mixité sociale en kit facile à monter, ne pourra évidemment être attaquée par personne tant les bonnes intentions et l’humanisme affiché dégoulinent à gros bouillons visqueux. Il faudra probablement quelques années pour se rendre compte que beaucoup de ces luxueux appartements à loyers modestes ont été étrangement investis par des apparatchiks et autres bonnes relations du tout-Paris introduites chez les bonnes personnes, inscrites dans les bonnes listes de la Mairie et de son staff pléthorique, et toujours commodément dans le besoin au moment de leur emménagement, puis nettement moins ensuite. Et puis allez savoir, peut-être faudra–t-il aussi quelques années pour se rendre compte que les travaux de réfections furent peut-être un peu surévalués ? Ce ne serait qu’une demi-surprise, qui pourra même se renouveler un peu puisqu’après le lot à côté de la place Vendôme, on pourra certainement en trouver un un autre paquet sur le boulevard St Germain.