La nouvelle réunion de l’Eurogroupe que s’est tenue aujourd’hui, mardi 7 juillet, a été marquée par un sommet d’hypocrisies publiques.
Ces hypocrisies ont marqué la réunion le lundi 6 juillet en fin de journée de Mme Merkel et de François Hollande à l’Élysée. La France et l’Allemagne ont appelé, par la bouche de François Hollande, la Grèce à soumettre une liste de « propositions sérieuses, crédibles, pour que (sa) volonté de rester dans la zone euro puisse se traduire » [1].
La Chancelière allemande a, en ce qui la concerne, dit attendre « maintenant des propositions tout à fait précises du Premier ministre grec » [2]. Mais, une hypocrisie peut en cacher une autre. Les discours des acteurs camouflent – plutôt mal aujourd’hui – le fait que sans une solidarité importante entre les pays membres, une Union monétaire comme l’euro est condamnée à périr.
L’hypocrisie des demandes de réformes
Il est stupéfiant, et consternant de mauvaise foi, de voir des acteurs aux responsabilités si éminentes que Mme Merkel et François Hollande, continuer à demander des « réformes » à Alexis Tsipras. Ce dernier, dès son élection le 25 janvier dernier, a dit toute la nécessité de mener de profondes réformes en Grèce. De fait son gouvernement, unissant la gauche de Syriza et la droite souverainiste de l’Anel (les « Grecs Indépendants »), est certainement le gouvernement le mieux placé pour conduire un important programme de réforme et de modernisation en Grèce.
Ce gouvernement n’est pas lié par les relations clientélistes, les pratiques de collusion et de corruption qui étaient si développées au point d’en devenir emblématiques que ce soit avec le gouvernement de Papandréou (les « socialistes » du Pasok) ou avec le gouvernement de droite de Samaras (la « Nouvelle Démocratie »).
De fait, le gouvernement issu des élections du 25 janvier a proposé un renforcement du système fiscal, transférant une partie de la charge sur les plus riches et supprimant de nombreuses niches et exemptions fiscales, et il a aussi proposé des réformes importantes touchant tous les sujets sensibles, y compris le régime des retraites.