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Le pape François devrait aller à Gaza

La mort de l’ancien président Jimmy Carter m’a fait réfléchir au temps qui s’était écoulé depuis la dernière fois que les États-Unis avaient été dirigés par un chef d’État qui était également un être humain tout à fait décent. Certes, pendant son mandat, Carter a commis de nombreuses erreurs en matière de politique étrangère et de sécurité nationale, mais on peut attribuer une grande partie de ces erreurs à son inexpérience et à sa dépendance malheureuse envers les partisans de la ligne dure au sein de son cabinet, en particulier le russophobe Zbigniew Brzeziński, qui était son conseiller à la sécurité nationale. Les néoconservateurs commençaient également à faire sentir leur présence en complotant et en conspirant sous la protection du sénateur Henry « Scoop » Jackson, le soi-disant sénateur de Boeing. Après avoir échoué à se faire réélire en 1980, Carter a consacré une grande partie de sa vie à aider les gens du monde entier par le biais d’une fondation qu’il avait créée et il était connu pour dire ce qu’il pensait lorsqu’il observait un problème de droits de l’homme qui aurait pu être résolu.

 

J’ai personnellement eu cinq minutes de tête-à-tête avec Jimmy Carter alors qu’il était encore président et il m’a, à mon avis, montré quel genre d’homme il était vraiment. J’étais membre de la station de la CIA dans un pays européen et l’une de mes premières missions consistait à mettre en place une vaste opération de financement, appelée action secrète, pour subvertir et renverser un gouvernement dans une autre partie du monde que l’Agence et le département d’État américain n’approuvaient pas. Mon rôle était de convaincre l’un des partis politiques du pays où j’étais basé d’exploiter ses relations amicales avec un autre pays voisin de la cible pour établir secrètement une base clandestine pour un mouvement de guérilla qui serait engagé dans la subversion de son voisin. Cela créerait une double passerelle qui servirait de canal pour financer et armer les rebelles en utilisant deux partis politiques étrangers, dissimulant le rôle des États-Unis dans le changement de régime prévu, comme il se doit pour une « action secrète ».

Après de nombreuses réunions discrètes avec les politiciens locaux, au cours desquelles des pots-de-vin considérables et des promesses de confidentialité furent versés, un arrangement fut conclu, mais une semaine plus tard, un haut responsable de la CIA arrivait de Washington ; et il est venu à l’ambassade pour nous dire, ainsi qu’au chef de la station, que le projet était annulé. Il n’a fourni aucune raison pour ce changement d’avis, mais nous avons été déçus car cela avait déjà demandé beaucoup de travail et avait apparemment été un succès du point de vue de ce que les décideurs politiques nous avaient demandé de faire. Le parti politique partenaire européen au cœur du plan, qui s’attendait à en tirer un grand profit, a été informé de la décision et a exprimé sa colère en termes clairs en rompant tout contact avec moi et la station.

Deux mois plus tard, le président Jimmy Carter se rendit dans la même capitale européenne et passa par l’ambassade des États-Unis. À ma grande surprise, il demanda à me voir en privé dans le bureau de l’ambassadeur et s’excusa en m’expliquant que le changement de plan avait été provoqué par la prise de conscience que les États-Unis allaient armer et payer des insurgés qui tueraient sans doute un nombre important de civils. Il m’expliqua que c’était un prix trop élevé à payer et que cette sordide affaire pourrait même être divulguée aux médias à l’approche des élections. Je le remerciai pour les informations de base et nous nous séparâmes. J’eus l’impression, à en juger par son langage et son comportement, que c’était lui, plutôt qu’un bureaucrate assoiffé de pouvoir de la CIA ou du département d’État, qui avait personnellement pris la décision d’abandonner l’opération, en partie en raison de ses propres réserves morales.

En repensant à ma rencontre avec Jimmy Carter dans le contexte de sa mort, et plus encore à sa vie et à sa décence fondamentale, j’ai pensé à ce que cela pourrait être si nous, les Américains, avions à nouveau quelqu’un comme lui au gouvernement. Comme beaucoup de lecteurs le savent, Carter était particulièrement franc sur ce que faisait Israël aux Palestiniens. Il a été fustigé et traité d’antisémite par le lobby israélien américain après avoir fait preuve d’une telle témérité en défendant les Palestiniens et en critiquant le comportement israélien dans son livre Palestine : Peace Not Apartheid, publié en 2006. Peu de membres du Parti démocrate ont eu le courage de le défendre et les politiciens qui lui ont succédé ont compris que dénoncer Israël ne serait pas toléré, et ils se sont donc généralement fermés à toute sympathie pour les victimes de l’agression israélienne, répétant mécaniquement, encore et encore, comme un chœur satanique, qu’« Israël a le droit de se défendre ! »

La mort de Carter a déclenché une autre initiative possible, comme le montre un courriel que j’avais reçu la veille d’une amie du mouvement pacifiste. Mon amie se plaignait du manque de condamnation de la part des dirigeants mondiaux pour ce qui est en train de se passer en Palestine et se demandait ce qu’il se passerait si quelqu’un comme le pape François se rendait à Gaza dans le cadre d’une mission de maintien de la paix. Il est certain que même des monstres comme le Premier ministre Benyamin Netanyahou devraient prêter attention à l’impact possible d’une telle proposition et devraient laisser le pape rendre visite à la communauté catholique restante à Gaza pour l’aider à soulager ses souffrances. Le Vatican a d’ailleurs déjà sondé cette direction. Le 22 décembre , il a convaincu les autorités israéliennes d’autoriser le cardinal Pierbattista Pizzaballa, chef de l’Église catholique en Terre sainte, à entrer à Gaza et à célébrer une messe avant Noël avec les membres survivants de la petite communauté chrétienne du territoire. Une démarche plus agressive impliquant le pape lui-même pourrait même conduire à un cessez-le-feu et à une sorte d’accord de paix qui permettrait aux deux communautés de trouver une formule pour vivre côte à côte, même s’il est difficile d’imaginer un tel résultat étant donné la ligne dure du gouvernement israélien et son intention claire de procéder à l’élimination des Palestiniens.

Le christianisme organisé, apparemment terrifié à l’idée d’être accusé d’antisémitisme par les voix stridentes habituelles de l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) et de l’Anti-Defamation League (ADL), est resté largement silencieux et inefficace face à la destruction systématique par Israël de la foi chrétienne dans le pays où elle est née. En fait, les sionistes chrétiens américains, majoritairement de la Bible Belt, applaudissent généralement la répression israélienne de ce qu’ils s’accordent à appeler des « terroristes ». Le pape François s’est en revanche courageusement exprimé au sujet de Gaza et a été attaqué en conséquence par le gouvernement israélien et les suspects habituels en Europe et aux États-Unis. Néanmoins, il n’existe aucune déclaration officielle de l’Église catholique sur Israël/Palestine, pour autant que j’aie pu le déterminer, à l’exception des appels à la paix et au cessez-le-feu, bien que quelques militants aient exigé qu’une position plus définitive soit élaborée. Certains catholiques américains ont même manifesté et brandi des pancartes devant des églises et des bureaux diocésains exhortant le pape François à se rendre à Gaza. Les catholiques peuvent-ils persuader leurs curés de paroisse d’adopter une position plus ferme et de faire pression sur les évêques et la hiérarchie de l’Église pour qu’ils « fassent quelque chose » ? Je suis convaincu que ce mouvement ne demande qu’à se produire et qu’une fois lancé, il captivera l’imagination du public car il s’attaque à une horreur génocidaire et constitue manifestement la bonne chose à faire. Certes, ceux qui croient que la vie et la liberté de culte sont des dons de Dieu ont vu suffisamment d’affiches de bébés morts et d’églises et d’hôpitaux profanés pour commencer à exiger que l’Église mette son autorité morale au service de la cause de la paix et fasse en sorte que cette cause s’implante.

Certains s’opposent à un voyage du pape à Gaza pour des raisons de sécurité, et affirment que Netanyahou est tout à fait disposé à faire tuer le pape et à mettre en place un scénario de « fausse bannière » en imputant la responsabilité aux Palestiniens, une ligne qui sera reprise avec empressement et « vérifiée » par les gouvernements corrompus et les médias contrôlés par les sionistes à Washington et à Londres, pour commencer. Le pape François est assez âgé et en mauvaise santé, il pourrait donc bien considérer un tel voyage apostolique dans le cadre d’une mission de paix comme un point culminant final qui accomplirait réellement quelque chose de vraiment précieux pendant son mandat sur le trône de saint Pierre. Ce serait certainement un geste historique qui pourrait bien faire prendre un nouveau tournant aux horreurs qui se déroulent au Moyen-Orient. Je suis sûr que Jimmy Carter, s’il était encore parmi nous, l’approuverait.

 

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2 Commentaires

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  • #3477935
    Le 11 janvier à 16:16 par DIes Irae
    Le pape François devrait aller à Gaza

    L’imposteur sioniste qui salit le trône de Saint Pierre viendra s’assurer que le travail est terminé et que finalement, bah, maintenant il n’y a plus rien à faire.

    Sauf reconstruire un front de mer à 100.000$ le mètre carré en face des plateformes d’extraction de gaz et de pétrole.

    Rome basculera dans la géhenne d’ici très peu de temps, l’usurpateur Bergolio est le dernier de sa race.

     

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  • #3477947
    Le 11 janvier à 16:45 par bougre
    Le pape François devrait aller à Gaza

    Bien entendu que l’entité sioniste et son armée sanguinaire sont capable de faire buter le pape sous faux drapeau attribué aux palestiniens ..

    Cette engeance monstrueuse, sans principe moral, ni même humain vit dans la détestation de tout ce qui n’est pas juif... leur crédo se résume à une prétendue supériorité de la judéite sur le reste du monde goy... pour asseoir leur hégémonie ils sont prêts à toutes les manoeuvres les plus dégueulasses, de la narration mensongère de leurs origines jusqu’au crimes les plus abominables auxquels on assiste en ce moment même à Gaza...

    Se méprendre ou faire confiance à un groupe humain aussi vermoulu que celui là c’est s’exposer inévitablement à le pire traitrise .

     

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