Le gouvernement du Kosovo estime que plus de 300 de ses ressortissants ont voyagé vers le Moyen-Orient pour faire le djihad, faisant de ce pays de moins de deux millions d’habitants, qui a proclamé son indépendance en 2008, le plus gros contributeur, proportionnellement, en combattants islamistes pour l’État islamique.
La ville de Kacanik a une réputation de « capitale djihadiste des Balkans ». Ces trois dernières années, au moins 24 hommes sur ses 30 000 habitants sont allés rejoindre des groupes comme Al-Qaïda ou l’État islamique en Syrie et en Irak.
Le recrutement se fait notamment via les réseaux sociaux. Des jeunes reçoivent des invitations par Facebook à se rendre à des sermons donnés par des imams, puis à des cours sur le Coran dans les mosquées. L’organisation Rinia Islame (jeunesse islamiste, en albanais) association de charité, se charge du recrutement à Kacanik. Rinia Islame n’est qu’une structure parmi des dizaines d’autres financées par l’Arabie saoudite et autres États du Golfe persique, qui promeuvent une version extrémiste de l’islam, rapporte Radio Free Europe.
Au Kosovo des groupes de « caritatifs » font le recrutement pour l’État islamique
Ces groupes sont accusés de pratiquer un véritable lavage de cerveau auprès de jeunes du Kosovo et de les recruter pour des causes extrémistes à l’étranger. Les sermons donnés ont la réputation d’être à la fois stricts et virulents. On y apprend, entre autres, à ne pas serrer la main des femmes, à ne pas fréquenter les cafés et bars… On voit d’ailleurs au Kosovo de plus en plus de femmes voilées et d’hommes à longue barbe en tenue islamique caractéristique, ce qui ne correspond pas du tout à la tradition locale.