Depuis le 23 février, le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle et son escorte ont intégré la Task Force 50, constituée autour d’un de ses homologues américains (toute proportions gardées), l’USS Carl Vinson, qui croise dans la golfe arabo-persique depuis l’automne dernier. Aussi, l’heure de la relève va bientôt sonner pour ce navire, qui sera remplacé par l’USS Theodore Roosevelt.
Interrogé par l’AFP, le contre-amiral Éric Chaperon, le commandant du groupe aéronaval français, est revenu sur les raisons de l’engagement du Charles-de-Gaulle dans les opérations menées par la coalition internationale dans le nord de l’Irak contre l’État islamique (EI ou Daesh).
« Vu l’étendue du théâtre, la coalition n’a pas suffisamment d’avions (…) Cette puissance est aussi intéressante à ce stade de la campagne parce qu’on sent bien qu’aujourd’hui, Daech est en difficulté », a-t-il ainsi expliqué, en soulignant le fait qu’un porte-avions « offre une réserve de puissance très flexible ». Et d’ajouter : « C’est aussi un instrument politique, un signal politique fort à l’adresse de Daech, mais aussi et peut-être surtout de nos partenaires ».
Justement, le porte-avions français est appelé à jouer un rôle inédit dans les prochaines semaines.
« Le Carl Vinson va être relevé et c’est nous qui assurerons la permanence pendant la relève. Pour la première fois dans un dispositif américain, le rôle du porte-avions sera tenu par un porte-avions français. C’est bien la marque de la confiance qui unit les deux marines et du niveau d’interopérabilité auquel on est parvenu. Après la relève, le groupe du (porte-avions) Roosevelt se présentera », a annoncé le contre-amiral Chaperon. « On va même réaliser des vols conjoints, c’est-à-dire qu’on aura une patrouille avec un avion français et un avion américain. Cela aussi, ça ne s’est jamais fait », a-t-il ajouté.
Après cet épisode, le Charles-de-Gaulle va reprendre le cours de la mission Arromanches et se rendre en Inde. Pour rappel, il est accompagné par un sous-marin nucléaire d’attaque, la frégate de défense aérienne Chevalier Paul, le pétrolier-ravitailleur Meuse ainsi que la frégate de type 23 britannique HMS Kent. En outre, l’on compte à son bord 9 Super Étendard Modernisés (SEM), 12 Rafale et 1 seul avion de guet aérien E2C-Hawkeye alors que la dotation normale est de deux.