Le comité ministériel sur la législation d’Israël a adopté dimanche un projet de loi pour annexer les implantations juives dans la vallée du Jourdain palestinienne afin qu’elles deviennent une partie officielle de l’État juif.
Le projet de loi, qui doit encore être approuvé par la Knesset (le parlement israélien), va à l’encontre de la proposition américaine d’un arrangement de sécurité dans la vallée du Jourdain et risque de peser sur les négociations entre Israël et les Palestiniens, à peine une semaine avant que le secrétaire d’État américain John Kerry n’arrive en Israël pour une nouvelle tentative de relancer les pourparlers de paix.
La présidente du Comité, Tipi Livni, qui est également chef du groupe de négociation avec les Palestiniens, a décrit la loi comme "irresponsable". Elle a expliqué : "cette loi nuira à l’État d’Israël et va l’isoler", et a ajouté qu’elle ferait appel de cette décision.
Promu par Miri Regev, "faucon" de la coalition au pouvoir et membre de la Knesset, le projet de loi appelle à appliquer la souveraineté israélienne sur les implantations juives de la vallée du Jourdain ainsi que sur les terres et routes juives menant à ces implantations.
Si le projet de loi est promulgué, le Premier ministre Benyamin Netanyahu ne pourra pas accepter la proposition américaine de reconnaître la vallée du Jourdain comme faisant partie du futur Etat palestinien et de maintenir seulement une présence militaire israélienne dans la zone.
"Son but est de garantir que le gouvernement actuel d’Israël continue de maintenir la ligne de défense orientale du pays, comme tous les gouvernements précédents l’ont fait", s’est félicité M. Regev, membre du Likoud, parti de M. Netanyahou.
"L’approbation est une déclaration ferme du gouvernement affirmant que la vallée du Jourdain est un bien stratégique pour la sécurité d’Israël et restera pour toujours la propriété d’Israël".
Israël occupe la vallée du Jourdain, près d’un tiers de la Cisjordanie, depuis la guerre des Six Jours de 1967. Les Palestiniens accusent Israël d’une exploitation intensive des ressources en terre et en eau de la vallée du Jourdain, bien plus qu’ailleurs en Cisjordanie, l’annexant de facto à l’Etat d’Israël.
Ceux-ci auraient rejeté la proposition américaine d’autoriser une présence militaire continue d’Israël dans la vallée du Jourdain dans le cadre d’un accord de paix.
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