L’OMS a visité aujourd’hui l’hôpital Al-Aqsa, où des dizaines de blessés ont été transportés cette nuit à la suite de frappes dans le centre de la bande de Gaza, notamment à proximité du camp de réfugiés de Maghazi.

Les autorités sanitaires palestiniennes ont indiqué que 70 personnes avaient été tuées, tandis que le personnel de l’hôpital Al-Aqsa a déclaré avoir reçu une centaine de blessés.

L’équipe de l’OMS a entendu des témoignages poignants d’agents de santé et de victimes sur les souffrances causées par les explosions. Un enfant a perdu toute sa famille dans l’attaque du camp. Un infirmier de l’hôpital a subi la même perte, toute sa famille ayant été tuée.

Le personnel de santé a désespérément tenté de sauver un garçon de 9 ans, nommé Ahmed, gravement blessé à la tête après avoir été touché par des éclats d’obus et des débris provenant d’une explosion alors qu’il traversait la route. Les médecins nous ont dit que ses blessures étaient si graves qu’il ne survivrait pas.

L’hôpital accueille beaucoup plus de patients que sa capacité d’accueil et son personnel ne peuvent en prendre en charge. Nombre d’entre eux ne survivront pas à l’attente. Elle gère actuellement cinq salles d’opération dans l’hôpital et deux autres sont soutenues par l’association MSF mais ce n’est toujours pas suffisant.

En raison de l’ampleur croissante des besoins causés par le carnage, l’OMS continue de soutenir le système de santé dans toute la bande de Gaza, malgré l’insécurité et les obstacles logistiques importants.

L’OMS est extrêmement préoccupée par la pression insupportable que l’escalade des hostilités fait peser sur les quelques hôpitaux de Gaza qui restent ouverts, alors que la majeure partie du système de santé a été décimée et mise à genoux.

Après l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations Unies de sa récente résolution appelant à des pauses humanitaires urgentes, cette dernière frappe sur une communauté de Gaza montre bien pourquoi nous avons besoin d’un cessez-le-feu immédiat.

Tedros Adhanom Ghebreyesus
Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé

Sean Casey, membre de la mission de l’OMS : « Il (Ahmed, 9 ans) était traité simplement par sédation pour soulager ses souffrances avant de mourir. Il traversait la rue devant l’abri où sa famille se trouvait, et le bâtiment à côté de lui a été frappé. Il a été touché par des éclats, par des débris, son tissu cérébral a été touché. Personne ne peut rien faire pour lui. Comme dans tant de cas ici, il n’y a pas les capacités pour prendre en charge des cas neurologiques complexes, des cas de traumatismes complexes. Les salles d’opération travaillent 24 heures sur 24. La salle des urgences est bien, bien au-dessus de ses capacités. Cette situation est inacceptable. Cela doit s’arrêter ».