Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Témoignage sur un maccarthysme mariniste

Les municipales d’Hénin Beaumont et la défaite du binôme Marine/Briois auront été source de déception pour nombre de nationalistes, y compris au sein d’égalité et réconciliation, n’en déplaise aux diffamateurs hystériques qui aiment à nous présenter comme étant « anti FN ».

A cette occasion il convient de se pencher sur les raisons de cette défaite, probablement liée aux choix idéologiques et stratégiques du front national opérés au cours des dernières années.

Un processus de réflexion entamé par Marc George secrétaire général d’ER, dans son texte « la preuve par Hénin ».

Au risque de m’exposer à mon tour aux foudres injustifiées des adversaires permanents de l’autocritique, partisans d’un dogmatisme frontiste – que l’on nomme ici et là « légalisme » - qui sans cesse freine le progrès de l’idéal national, je me livre à mon tour à une analyse sur la situation du front national.

Ancien secrétaire régional du FNJ en Rhône alpes, j’ajoute que ma démarche n’est pas liée à la défense de prébendes, mandats, chapelles ou gamelle quelconque. J’interviens sur le sujet en tant que militant nationaliste désireux de voir enfin nos idées – au sens authentique du terme – triompher.

La doctrine développée par Alain Soral « droite des valeurs, gauche du travail » s’est imposée comme une évidence pour nombre de nationalistes, qu’ils soient ou non sympathisants d’égalité et réconciliation. Il est évident que le Front National, tout comme son électorat, n’est pas uniforme ; bien au contraire il résulte de l’association de plusieurs tendances, parfois même antagonistes et inconciliables en apparence. Ce fut là le grand mérite de Jean Marie Le Pen qui par son génie politique, son charisme et son indéniable clairvoyance a su unifier les nationaux de tous bords, libéraux, sociaux, républicains, royalistes, nationalistes révolutionnaires etc. pour constituer une force d’opposition nationale de grande ampleur. Le succès fut au rendez vous dès 1984 aux européennes, puis dans les villes d’Orange, Marignane, Toulon, ou Vitrolles. Il fut tel que le FN étendit son influence sur les autres mouvements patriotes européens, notamment en Belgique et en Italie. Coup de tonnerre enfin en 2002, où l’on a vu la classe politique partisane du nouvel ordre mondial trembler devant le séisme provoqué par l’arrivée au second tour de chef de file des nationalistes français.

Pourquoi et comment en sommes nous donc arrivés à perdre autant de terrain, autant d’aura en quelques années ? D’où vient cette perte de vitesse ?

Il y a sans doute des raisons idéologiques autant que stratégiques.

Depuis un certain temps les différentes composantes du front national sont éliminées purges après purges, départs après départs, ne laissant subsister que la tendance que je nommerai « républicano moderniste » incarnée par le duo Marine Le Pen/ Louis Aliot. On ne retrouve plus la droite des valeurs intransigeante – dont certains usurpateurs atlantistes se réclament de manière honteuse, évoquant pour leur part d’obscurs fondamentaux jamais définis – puisqu’il a suffit à l’UMP de durcir légèrement son discours pour hameçonner une partie de l’électorat patriote, et rien non plus du coté de la gauche du travail, de la gauche sociale. A cela s’ajoutent les démarches étonnantes de Marine Le Pen qui défila aux cotés de la LDJ lors du défilé à la mémoire d’Ilan Halimi, qui manifesta à plusieurs reprises sa volonté de se rendre en Israël et les prises de positions de Louis Aliot qui affirma dans le journal le monde vouloir « chasser ceux qui combattent un hypothétique lobby juif en se cachant derrière le front national » , et qui au cours des dernières européennes mit en avant ses « origines juives » pour séduire l’électorat pied noir (1).

Lorsqu’en juin 2008 Jean Marie Le Pen fut victime d’une nouvelle campagne d’agression médiatique suite à son interview parue dans le journal Breton, nous aurions pu nous attendre à un soutien total de la part de « l’équipe dirigeant » envers le président. Au lieu de cela, Marine Le Pen et plus encore Louis Aliot ont publiquement désavoué Jean Marie Le Pen, semant la confusion (2).

Lors du lynchage de Bruno Gollnish par les médias et les ligues de vertus qui l’accusèrent sans vergogne de « révisionnisme » - la cour de cassation a d’ailleurs récemment fait triompher la justice, une fois n’est pas coutume – ce sont les militants qui ont massivement soutenu le vice président, notamment l’excellente équipe du Rhône. Du coté de la fameuse équipe dirigeante, discrétion presque totale…

Ce sont ces prises de positions, ou ces silences étranges lorsqu’il s’agit de défier le système et de « tenir la barre » fermement qui poussent d’abord à l’étonnement puis à la réflexion.

Même chose pour ce qui est de la politique de terrain ; pour en revenir à la gauche du travail, il est clair que les nationalistes doivent montrer au peuple que nous sommes la seule incarnation des luttes sociales du 21ème siècle face aux libéraux de tous bords. Il apparaît donc fondamental de manifester notre volonté de défendre nos services publics, de protéger nos retraites, nos droits syndicaux, nos salaires aujourd’hui livrés en pâture au néolibéralisme. Un combat essentiel particulièrement dans les villes tels qu’Hénin Beaumont, comme l’a rappelé justement Marc George.

Hors le FN n’arrive pas (ou plus) à imposer son aspect social ; ce qui lui a peut être selon certain, couté la victoire à Hénin malgré un contexte largement favorable et la sur médiatisation de marine (3).

Enfin, on ne peut faire l’impasse sur la liquidation progressive de la base militante, particulièrement de la tendance dite radicale qui par sa présence et ses actions fut à l’origine du succès idéologique et de l’envolée électorale du Front National. A l’exception d’Hénin Beaumont, qui semble être devenu le Fort Chabrol du front national, les équipes militantes disparaissent peu à peu faute de cadres compétents, de motivation, de liberté d’action, de formation etc. Conséquence logique de ce véritable Maccarthysme au terme duquel sont chassés tous les cadres et militants qui ne se situent pas sur la ligne mariniste, et qui n’acceptent pas en bloc toute sa stratégie. Malheur à ceux qui suivent une idéologie dès lors qu’elle n’entre pas dans le credo de la direction, qui a désormais interdit la double appartenance (4).

Le FNJ, autrefois une avant garde d’offensive nationale est aujourd’hui totalement ou presque rassemblé autour de marine, ne produit plus de propagande et n’a plus de visibilité militante... certains parlent même d’un FNJ « castré ».

Un maccarthysme non dissimulé tant la mauvaise foi quasi hystérique des courtisans marinistes se fait de plus en plus virulente – mais ne dit on pas qu’une bête en danger ou blessée redouble d’agressivité ? - comme ce fut encore le cas après la publication de « la preuve par Hénin ».

Pour beaucoup de ces courtisans, on ne doit pas critiquer, ni même se prononcer sur ce que font Marine Le Pen et son second Louis Aliot (5).

Les agissements idéologiques complaisant à l’égard du système, voir crypto sionistes, une stratégie médiocre, l’éviction des cadres – remplacés (quelque fois) par des personnages douteux (6) – et des militants, la complaisance étrange des médias sont autant d’éléments qui mettent en doute la crédibilité du « nouveau FN » en tant que force d’opposition anti système. Ils ne sont pas sans rappeler les manœuvres de Bossi en Italie, ou du Vlaams Belang en Hollande qui ont quelques années en arrière transformé leur mouvement en une droite sécuritaire, parfaite pour être inféodée à la droite libérale au pouvoir.

Des agissements qui évoquent également la destruction de l’intérieur du PCF (7) par les trotskystes qui réussirent à transformer un mouvement d’opposition marxiste en une force d’appoint de la gauche libérale, collaborant en permanence et à tous les niveaux avec le parti « socialiste » A ce titre Alain Soral qualifia Marine, avec l’humour qu’on lui connait, de « Marie George Buffet de droite ».

Pour mémoire, nous rappelons que les NR furent les premiers à révéler l’escroquerie de la tendance fayotte (8) qui prenait de l’ampleur au début des années 2000, et à recentrer la lutte nationaliste contre l’axe Washington Tel Aviv. L’avenir allait se charger de nous donner raison. Peut être avons nous tort cette fois, mais l’on ne saurait nous reprocher de nous interroger sur le chemin que prend le mouvement national de demain.

Notes :

(1) Voir l’article de presse paru dans « la semaine de l’Héraut » en ligne sur le blog de Loïc Lemarinier http://lejournaldunhommelibre.over-... Rappelons une nouvelle fois que si nous désapprouvons l’engagement de l’ancien directeur national du FNJ au sein d’une énième scission de droite nationale (comptant par ailleurs parmi ses dirigeants des sionistes notoires) il n’en reste pas moins un camarade et un militant nationaliste sincère.

(2) Louis Aliot fut d’ailleurs gratifié d’un rappel à l’ordre, voir l’article en ligne du nouvelobs http://tempsreel.nouvelobs.com/actu...

(3) Cette complaisance médiatique lors d’une élection est une grande première. Imagine t on lors de l’entre deux tours de 2002 les médias annoncer le « grand retour du FN » à l’époque donné pour mort suite aux européennes de 1999 et de la scission magrébine ? Le système semble savoir que ce nouveau FN ne le menace que très faiblement...

(4) Quelle contradiction avec le Front National des origines, qui faisait la place aux nationalistes révolutionnaires de François Duprat, intellectuel et militant brillant qui donna au FN ses premières lettres de noblesse. Ainsi Jean Marie Le Pen autorisa expressément la double appartenance en 1974 « La place des nationalistes révolutionnaires est au sein du FN, qui autorise la double appartenance et respecte les choix idéologiques de ses adhérents. » source : http://fr.metapedia.org/wiki/Fran%C...

(5) Ainsi Thierry Maillard a salué les identitaires pour ne s’être pas prononcé sur ces élections, eux qui n’ont eu de cesse depuis 2007 d’attaquer et d’insulter Jean Marie Le Pen, allant même jusqu’à annoncer sa « mort politique » Les patriotes auraient ils la mémoire courte ? Salut également, précisons-le, à Christian Bouchet qui a pendant des années étalé son mépris envers le FN et Jean Marie Le Pen

(6) Ainsi l’excellent Martial Bild a-t-il été remplacé par un transfuge de l’UMP Jean Richard Sulzer, lui aussi présent au défilé en hommage à Ilan Halimi auquel étaient présents des membres de la LDJ ou du MPF. http://www.lefigaro.fr/actualite/20... Lire attentivement le dernier paragraphe.

(7) Le PCF a l’époque de Georges Marchais et indépendamment de ce que l’on peut penser du marxisme, était un mouvement d’opposition donc les discours se rapprochaient de ceux du Front National en ce qui concerne l’immigration ou la drogue Voir vidéo : http://www.dailymotion.com/relevanc...

(8) Au travers de nombreuses démonstrations, les NR démolirent un par un les mythes de Guillaume Faye et révélèrent le vrai visage de ce dernier, celui d’un traitre dégénéré. Saluons à ce titre le travail effectué à l’époque par voxnr, qui dénonça l’atlanto sionisme de Faye et de ses adeptes, tout comme ses liens avec Del Valle, un proche (en tout cas à l’époque) du Bnai Brith

Michael Guerin