La théorie du genre qui n’existe pas se trouve mise en pratique jusqu’à l’absurde. Un enfant (le premier britannique du genre) va naître d’un transgenre britannique née femme, mais qui se veut mâle et l’est pour l’état civil, et qui interrompt sa « transition » pour l’occasion. C’est l’incarnation d’une volonté maladive de nier l’ordre naturel.
Les plus grands désordres découlent aisément de petites idées toutes faites, de préjugés ordinaires – ou devenus tels. Un enfant à naître d’un mâle « enceinte » était dans l’Empire romain décadent l’objet d’étonnements grivois, et voilà trente ans un sujet de film. On a bien ri en voyant le séducteur latin Marcello Mastroianni enceinte jusqu’aux yeux dans L’événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la terre, ou Arnold Schwarzenegger, le roi de la muscu, dans Junior. Aujourd’hui, nul ne rit plus. Il est presque ordinaire et normal qu’un homme soit enceinte. C’est l’effet de la propagande féministe devenue en pratique idéologie dominante : madame Michu ne croit plus en l’ordre naturel, elle choisit sa vie, elle est ouverte au monde, elle est adepte de la théorie du genre. Le reste n’est qu’une question de technique.
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Cet être humain britannique, il n’y a pas d’oxymore, est né femme mais, s’étant senti mâle lors de son adolescence, a commencé un traitement hormonal pour devenir un homme. Il a aujourd’hui vingt ans, le plus bel âge disent certains, mais aussi celui de l’incertitude : il a eu un petit moment d’hésitation et voulu goûter la joie de la maternité. Ou plutôt le bonheur absolu de la parenté totale. Il a demandé à la NHS, le système de santé britannique, de congeler ses ovules, qu’il entendait féconder une fois l’évolution transgenre arrivée à son terme. Mais l’administration britannique est pingre, la chose coûtait 4 000 livres, avec le Brexit on regarde son porte-monnaie, elle a refusé. Qu’à cela ne tienne Hayden Cross a de la ressource, il a demandé sur Facebook le sperme d’un donneur et se trouve aujourd’hui enceinte.
Voilà donc la situation actuelle, la merveille ultime de la volonté de l’homme lorsqu’il se substitue à l’ordre naturel : une femme qui veut devenir mâle se retrouve par caprice enceinte en tant que femelle. Sans doute ce petit « retour en arrière » est-il une épreuve. Mais Hayden Cross est sûr(e) que c’est la bonne solution : « J’étais en face de la perspective de ne pas devenir le mâle que je suis supposé être, physiquement, ou de ne pas devenir un père. Je ne me sentais pas comme si j’avais eu le choix, je n’en avais pas d’autre qu’avoir un bébé maintenant, puis revenir au processus ». (Ouf ! Quand on n’est pas transgenre, ça ne coule pas de source !) Une fois qu’elle aura accouché, elle continuera donc sa transition : un chirurgien lui ôtera ses ovaires et sa poitrine. Hayden Cross en exulte déjà : « Je veux le meilleur pour le bébé. Je serai le plus grand des papas » !