Ariane Chemin avait qualifié l’ancien maître de conférences à l’université de Lyon II, de « menteur professionnel », de « falsificateur » et de « faussaire de l’histoire »
Le négationniste Robert Faurisson, 88 ans, a de nouveau été débouté par la justice face à la journaliste du Monde Ariane Chemin, qui l’avait qualifié de « menteur professionnel », de « falsificateur » et de « faussaire de l’histoire ».
Chose rare, le tribunal correctionnel de Paris a retenu « l’exception de vérité ». Les juges ont estimé que la journaliste poursuivie apportait la preuve de la véracité de ses propos.
Comme le prévoit la loi, cette preuve de la vérité doit être « parfaite, complète et corrélative aux imputations dans toute leur portée et leur signification diffamatoire », rappellent les juges dans leur décision.
En août 2012, dans le cadre d’une série d’articles revenant sur des épisodes de l’histoire du quotidien du soir intitulée « Le jour où Le Monde », le journal était revenu sur la publication d’une tribune du négationniste en 1978.
Pour cet article, Robert Faurisson avait déjà poursuivi le journal et la journaliste pour injure publique, et avait été débouté, en première instance comme en appel.
L’article a été de nouveau publié dans un ouvrage commémorant les 70 ans du Monde, en septembre 2014. Robert Faurisson a encore porté plainte, cette fois pour diffamation.
À la lecture d’une série de décisions de justice concernant Robert Faurisson (en tant que partie civile et comme prévenu) rendues entre 1981 et 2014, le tribunal correctionnel de Paris a estimé qu’il « a bien été condamné pour avoir occulté et travesti la vérité historique ».
La chambre de la presse a étendu à l’éditrice du livre, qui était également poursuivie, le bénéfice de l’exception de vérité.
L’ancien maître de conférences à l’université de Lyon II, qui soutient que le génocide des juifs par les nazis est un mensonge destiné à récolter des dommages de guerre, que les chambres à gaz n’ont jamais existé dans les camps et que les déportés y sont morts de maladie et de malnutrition, a été condamné à plusieurs reprises pour contestation de crime contre l’humanité.
Robert Faurisson a été le premier justiciable français à avoir été condamné en vertu de la loi Gayssot de 1990 visant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe. Loi qui, note le tribunal, confère à ceux qui persistent à contester l’existence de la Shoah et des chambres à gaz « la double qualité de délinquant et de menteur ».
Il avait fait un procès à l’ancien ministre Robert Badinter, qui l’avait qualifié de « faussaire de l’Histoire », et avait été débouté en 2007.
[NDLR E&R : Robert Faurisson, défendu par maître Viguier, a fait appel.]