Le meilleur traducteur de Zarathoustra, ce fut Geneviève Bianquis . Malheureusement sa traduction, lyrique et magnifique a été remplacée par des traductions très banales, à vous dégouter de Nietzsche . Pour moi son livre le plus accessible et le plus brillant c’est " Par delà le bien et le mal ", dans la lignée des grands moralistes Français La Rochefoucault et Chamfort . A propos de ce dernier Céline prétendait que " Schopenauer lui doit tout, sans l’avoir jamais avoué " ce qui me semble excessif ...

Vialatte sur Ecce Homo est également superbe.

Onfray est juste un con (ne pas sous-estimer la bêtise des gens a dit un jour un pote à Chauprade).
Il a commencé par le "freudo-marxisme" à l’envers, du genre :
"Les Cyniques ? C’étaient, au IV siècle avant l’ère chrétienne, des individus qui se réclamaient du chien, portaient barbe, besace et bâton, copulaient en public, faisaient du poisson masturbateur un modèle éthique et pratiquaient le jeu de mots en guise de méthodologie : là où d’aucuns font référence aux idées et aux théories absconses, ils opposaient le geste, l’humour et l’ironie" (Cynismes, 1992)...
Mais comme il a un parcours autonome, dans les dédales de ses onanismes intellectuels anti-intellect, il a fini par cogner dans un bloc.
Lui qui n’est qu’un « goy terroir "du bocage de Basse-Normandie" »(cf) a marché dans l’immonde étron germano-pratin(cf) et la cabale du divan.
Il redécouvre la question sociale (et nationale)(cf). Il finit par se politiser un peu. Je l’ai entendu dire à la télé "Chavez ? le mec qui soutient le dictateur libyen ? (pouark)"
et puis : cf. Une nette amélioration.
On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. Les hommes évoluent.
Jusqu’à toucher le blasphème quant à lui :cf. Et puis après, on l’a perdu. J’ai l’impression qu’il s’est fait YannMoixé.
quoi que, s’il se met à lancer des petites quenelles à fragmentation...

les élites ont la capacité de nous baiser la gueule, elles le font. C’est donc "justifié moralement".
c’est très attalien tout ça (voir la blague avec la tête de hareng) (le goy s’est laissé tromper, c’est casher)
et pourquoi encore utiliser le mot "morale" s’il n’a aucun sens pour toi ?

si c’est bien ce que dit Nietzsche, c’est en-deça de Rousseau, car Rousseau répond déjà à l’argument de "la force brute comme seule justification" d’un ordre social (dans le Contrat Social).
Comme si peu importait le système, les valeurs appliqués. C’est indifférent par rapport au peuple et son histoire ?

si on regarde "la réalité telle qu’elle est"(moi aussi je peux le dire), on constate des différences entre les peuples, perdurant dans le temps. L’anthropologie toddienne (si j’ose l’expression) est d’un intérêt certain pour ce constat : elle mène à la position de Kennedy qui pense que le national-socialisme est adapté à l’Allemagne et le fascisme à l’Italie. Ajoutons toujours avec Todd, le shogunat au Japon, ajoutons personnellement le confucianisme à la Chine, le kadhafisme à la Libye, le poutinisme à la grande Russie, le Bachar al-Assad à la sublime Syrie.
Et la France ? (2 ou 3 invariants français par l’inénarrable Max Gallo)

« la seule solution est de s’accepter tel qu’on est réellement et de faire avec »
je suis réellement socialiste et extrêmement christianophile. Ca a résisté à la reconnection de mes deux hémisphères après désintoxication de la propagande. Diagnostic ?

il n’y a certes pas de valeurs morales universelles, mais de là à dire qu’il n’y en a pas !.. sauvageon !

En effet, il était plus psychologue que philosophe et on lui doit cette magnifique phrase "Deviens qui tu es " !

@ Robert pierre,
tu te méprends, j’ explique simplement Nietzsche, je ne dis pas que je partage la conclusion de son analyse.
c-à-d que je ne me satisfais pas de la "morale naturelle minimum" (loi de la survie et donc du plus fort).
peut être que Nietzsche est mort trop tôt pour créer un système révolutionnaire et il m’est avis qu’avec un peu plus de bouteille il aurait fini par se rapprocher de l’advaita vedanta qui se situe au plus près d’une morale naturelle car transcendée par la mystique.
je rappelle que Nietzsche considère Socrate comme le tueur de la philosophie. or les présocratiques sont les penseurs occidentaux les plus proches du védanta, et quand Nietzsche parle de paganisme il pense Dyonisos le Shiva grec,( voir Alain Danielou)

et pour répondre plus précisement à ton message : oui une morale justifie les actes de l’oligarchie, cette morale est celle de l’oligarchie et ce n’est pas la notre. toute morale est idéologique mais plus elle s’éloigne du réel et plus elle est bancale.
et petit clin d’oeil à Nietzsche : le seul dieu qui danse est Shiva Nataraja

merci des précisions,
en même temps, si le point ultime de son oeuve est déjà écrit par d’autres, autant la traduire directement...
ce qui m’insupporte chez Nietzsche, c’est sa négation du sentiment de pitié. Il ne renverse pas la dialectique, il essentialise la pitié et prône l’exact opposé (négation simple et bornée). Ce qui donne :
« Qui donc accomplira de grandes choses s’il ne ressent en lui-même la force et la volonté d’infliger de grandes souffrances ? Savoir endurer la douleur est la moindre des choses : les faibles femmes et les enfants, et même les esclaves, accèdent communément à la maîtrise de cet art. Mais ne pas s’effondrer sous le poids de la détresse intérieure et du doute lorsqu’on inflige une grande souffrance et qu’on entend le cri de cette souffrance - voilà ce qui est grand, voilà qui relève de la grandeur »
Ce qui, il est vrai, mérite encore discussion - jusqu’à la dernière phrase...

ou encore : « Ils retournent à l’innocence de la conscience du fauve, tels des monstres transportés d’allégresse, laissant peut-être derrière eux une terrible série de meurtres, d’incendies, de viols, de tortures, arrogants et sereins, comme si rien d’autre ne venait de s’accomplir qu’une bonne farce d’étudiants, persuadés que les poètes, grâce à eux, et pour bien longtemps, ont enfin retrouvé matière à chanter et à célébrer ! »

s’il a bien "maîtrisé l’art de souffrir" -il n’y a aucun doute au vue de sa vie qu’il ait beaucoup souffert- question : a-t-il survécu à ses propres principes ?
à part les terroristes égorgeurs cannibales, qui résiste aux horreurs que l’on commet soi ?

allez, à la nietzsche, Friedrich

merci beaucoup, je n’avais lu que celui traduit par Chiarini Luigi Aloisi qui est peut être plus partial mais qui a l’avantage d’avoir une longue introduction thématique qui permet de mieux se repérer

@paramesh

De rien, c’est avec plaisir camarade. Soyons sans peur et légitimement coercitifs vis-à-vis de nos aréopages autoproclamés qui pensent cela sain de sarcler de notre culture globale ce genre d’informations que je vous livre humblement.
Pour votre gouverne, l’ouvrage que vous évoquez n’est qu’une exégèse parmi d’autres ; qui plus est à fort parti-pris, et entremêlée d’extraits biaisés et réinterprétés (a priori) de l’oeuvre "dite" restituée que je vous soumets.
En effet ledit auteur linguiste que je promeus ici, se cantonne d’après lui-même à reproduire dans la langue de Molière l’intégralité du texte via l’hébreu, avec quelques annotations succinctes. La grande question est : peut-on prendre cela pour "argent comptant" ? Pour ma part, la question reste ouverte même après lecture.

Cordialement.