André Rousselet, qui aura marqué le paysage audiovisuel français en fondant Canal+, propriétaire du groupe de taxis G7, est mort dimanche après-midi à son domicile parisien, à l’âge de 93 ans.
« Il s’est éteint paisiblement chez lui, dans sa 94e année, il était juste fatigué par l’âge », a déclaré à l’AFP l’un de ses fils, Philippe Rousselet.
Fondateur de Canal en 1984 avec le soutien du président François Mitterrand contre plusieurs poids lourds socialistes, André Rousselet avait été son intime.
Il a accompagné la trajectoire du dirigeant socialiste pendant 40 ans avant d’en être l’exécuteur testamentaire.
« André Rousselet était un homme de fidélité. Il avait suivi et servi François Mitterrand », dont il fut le directeur de cabinet après son élection à la présidence, a réagi François Hollande dans un communiqué.
« Il était un des rares à pouvoir s’enorgueillir de son amitié », a souligné le président, saluant un homme qui « a fait de sa vie une grande aventure ».
Le Premier ministre Manuel Valls a, lui, rappelé qu’André Rousselet était le « fondateur d’une nouvelle chaîne libre et impertinente. Il était un entrepreneur de gauche, un innovateur hors pair », a-t-il écrit sur Twitter.
« Avec Canal Plus, c’est un média unique au monde qu’il fonda, aujourd’hui premier partenaire du cinéma français et l’un des moteurs de la création audiovisuelle et cinématographique en Europe », a souligné pour sa part la ministre de la Culture Audrey Azoulay dans un communiqué.
« André Rousselet, grand humaniste, a marqué le monde des entreprises françaises par de très grandes réussites », a estimé le groupe Rousselet (ex groupe G7), soulignant l’attachement de son fondateur « à un modèle d’entreprise qui permet à la fois l’épanouissement des individus et la réussite collective ».
Pour la direction de Canal, André Rousselet « a été un défricheur : il a su développer avec succès un concept de télévision totalement novateur. Nous lui devons beaucoup. Toutes les équipes de Canal sont profondément émues », a-t-elle souligné dans un communiqué.
De fait, « sans l’intelligence de Rousselet, sans sa combativité, son opiniâtreté, Canal n’existerait pas », a estimé l’ancien ministre socialiste Jack Lang, saluant « un homme d’une grande fidélité ».