La visite n’apparait pas à l’agenda présidentiel. Le 14 mars, Emmanuel Macron a reçu tout sourire à l’Élysée Hashim Thaçi, président sulfureux du Kosovo. En 2011, un rapport du Conseil de l’Europe l’accusait pourtant d’avoir dirigé pendant la guerre du Kosovo, à la fin des années 1990, un trafic international d’organes, prélevés surtout sur des prisonniers serbes.
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Excellente réunion de travail avec @EmmanuelMacron à #Paris, preuve d'un lien fort entre le #Kosovo et la #France. Impressionné par son énergie et son dévouement pour le progrès au #Kosovo et dans les #BalkansOccidentaux. Sa prochaine visite dans la région créera un nouvel élan. pic.twitter.com/SNqkV3ZKOT
— Hashim Thaçi (@HashimThaciRKS) 14 mars 2018
Sur Facebook, Hashim Thaçi a également évoqué « une discussion amicale » et remercié Emmanuel Macon pour « sa vision et son dynamisme », qui « donne de l’espoir à toute l’Europe, y compris les pays qui aspirent à s’intégrer dans l’Union Européenne ». Il a même choisi une photo de leur rencontre pour illustrer sa page officielle sur le réseau social. Dans la foulée, il a décoré Alain Juppé (en présence de Bernard Kouchner) et Nicolas Sarkozy.
- La photo de la honte
Le plus dangereux des « parrains de la pègre » de l’UCK
« De nombreux indices concrets et convergents confirment que des Serbes ainsi que des Kosovars albanais ont été tenus prisonniers dans des lieux de détention secrets sous contrôle de l’UÇK au Nord de l’Albanie et soumis à des traitements inhumains et dégradants, pour finalement disparaître », affirmait le rapport européen. Les détenus étaient conduits en Albanie, exécutés d’une balle dans la tête, opérés et leurs organes vendus à des cliniques étrangères.
Le document accablant, adopté à l’époque par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) à Strasbourg, évoquait aussi des exécutions sommaires et des enlèvements visant les opposants politiques d’Hashim Thaçi, désigné comme l’organisateur du trafic et qualifié par des services secrets de pays de l’OTAN comme le plus dangereux des « parrains de la pègre » du mouvement séparatiste de l’UCK, l’Armée de libération du Kosovo.
Un dirigeant soutenu par la mafia albanaise
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« Les services chargés de la lutte contre le trafic de drogue de cinq pays au moins précisent, dans des rapports confidentiels qui s’étendent sur plus de dix ans, que le commerce de l’héroïne et d’autres narcotiques était contrôlé de façon violente par Hashim Thaçi et d’autres membres du “Groupe de Drenica” », poursuivait le rapport officiel.