Des routiers CGT et FO ont entamé ce lundi un mouvement reconductible contre la réforme du Code du travail, en ciblant dès l’aube des axes de circulation et des dépôts de carburant dans toute la France.
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Le coup d’envoi a été donné par une trentaine de grévistes qui ont bloqué, dans la nuit de dimanche à lundi, le trafic des poids lourds sur une autoroute du Nord, tout près de la Belgique. D’autres actions ont ensuite été mises en place à Rouen, Caen, Bordeaux, La Rochelle (quelques 30 chauffeurs routiers de Charente-Maritime sont présents devant le dépôt pétrolier de La Pallice qui est fermé), Marseille, Lyon ou encore Nantes, d’après plusieurs responsables CGT et FO.
« Ce n’est pas en bloquant l’économie française que nous ferons en sorte (qu’elle) aille mieux », a réagi sur RTL Benjamin Griveaux, secrétaire d’État à l’Économie. Le gouvernement continuera à « être dans le dialogue » mais aussi à « être ferme », a-t-il ajouté. La grogne sociale s’est étendue ce lundi à plusieurs régions de France avec, selon les syndicalistes interrogés, une forte mobilisation. Le début du mouvement est « à la hauteur de nos attentes », s’est félicité Jérôme Vérité, le numéro un de la CGT-Transports, citant des actions à un péage près de Lyon, devant les dépôts pétroliers d’Ile-de-France et de La Rochelle, et en Normandie.
À Caen, une « opération escargot » a ainsi été menée sur la rocade, avant une tentative avortée de barrage filtrant. Le dépôt de carburant du Grand Quevilly (près de Rouen), un site stratégique pour une partie de la région Ouest, était bloqué, selon la préfecture de Seine-Maritime. Dans ce département, des stations-service sont en pénurie de carburant. Si les opérations se déroulaient « tranquillement », d’après FO, l’ambiance était toutefois « plus tendue » aux abords de la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique), près de Nantes, où les accès aux sites étaient « possibles mais limités ».
« Les camions qui arrivent au rond-point sont redirigés vers la 4-voies. Quelque part la gendarmerie fait notre travail car la route est bloquée, cela crée même plus de perturbations », a commenté Pascal Bodin (FO). « On a des solutions de repli, ça va chauffer très dur », a prévenu de son côté Erwan Praud (CGT). L’ambiance était également « tendue » à Vern-sur-Seiche, près de Rennes, où une charge « assez rude » des gendarmes s’est produite à l’aube pour déloger les routiers d’un accès au dépôt de carburant, selon un responsable FO.