Premier importateur mondial de pétrole, la Chine n’acceptera pas indéfiniment de l’acheter en dollar, selon l’économiste Carl Weinberg. L’Arabie saoudite serait alors contrainte de libeller ses ventes en yuan, entraînant avec elle le reste du marché.
La fin de l’ère dollar se préciserait-elle ? Dans une interview accordée au média américain CNBC le 11 octobre, l’économiste Carl Weinberg a détaillé plusieurs facteurs qui feraient selon lui pencher la balance en ce sens.
Il note notamment que l’émergence de la Chine en tant que premier importateur de pétrole au monde est de nature à bouleverser la donne concernant le pétrodollar. Carl Weinberg estime en effet que dans un futur proche, Pékin cherchera à acheter l’or noir avec sa propre devise, sans devoir passer par la monnaie américaine.
Le #Venezuela libelle ses ventes de #pétrole en #yuan pour « libérer le pays de la tyrannie du #dollar »
➡️ https://t.co/ycRHmxoNWz #economie pic.twitter.com/7EskjI3Gw5— RT France (@RTenfrancais) 18 septembre 2017
Une volonté que l’Arabie saoudite, l’un des principaux exportateurs de pétrole au monde, pourra difficilement ignorer, et qui pourrait créer un effet domino.
« Je pense que la tarification du pétrole en yuan va arriver, et dès que les Saoudiens l’accepteront – ce que les Chinois les contraindront à faire –, le reste du marché pétrolier suivra », analyse l’économiste.
Depuis 1974 et un accord passé entre le président américain Richard Nixon et le roi Fayçal d’Arabie saoudite, le royaume – à l’instar de l’immense majorité des pays producteurs – ne libelle ses ventes de pétrole qu’en dollars.
Mais depuis quelques années, une nouvelle dynamique se dessine. Dès 2012, l’Iran a commencé à accepter de vendre son gaz et son pétrole en yuan, suivi par la Russie en 2015. En réponse aux sanctions financières décrétées par Washington contre Caracas, le Venezuela a fait de même le 15 septembre dernier. Quelques jours auparavant, c’est Pékin qui avait annoncé lancer des contrats à terme pour des ventes de pétrole brut libellés en yuan chinois et convertibles en or. En attendant l’Arabie saoudite ?