La révisionniste allemande de 88 ans Ursula Haverbeck, qui a déjà essuyé de multiples condamnations, dont deux fois à des peines de prison, refuse de courber l’échine et se retrouvait à nouveau au tribunal en ce début de mois d’octobre. Récit de l’audience par le site du parti allemand Die Rechte.
Ursula Haverbeck compte parmi les dissidents les plus connus d’Allemagne. Mardi dernier la courageuse combattante pour une Allemagne libre, un mois après avoir fêté ses 88 ans, comparaissait devant un tribunal national, une fois de plus, pour son engagement pour la liberté de pensée et la liberté de recherche.
Haverbeck ne se laisse intimider par rien, ni par quiconque : aucun juge, aucun procureur n’a pu réussir à clouer le bec à notre courageuse dénonciatrice. Aussi bien depuis une quinzaine d’années elle poursuit son Odyssée dans les prétoires allemands : à Hambourg, à Munich, de Berlin à Bielefeld. Mardi le tribunal fédéral de Bad Oeynhausen l’a condamnée pour quatre points tirés de son site Internet qui contreviennent au paragraphe 130 StGB (incitation à la haine raciale). L’association locale de Rechte (Lippe-Westphalie orientale) était représentée par un membre de ces lieux, qui a fait ce rapport exclusif sur cette mémorable journée.
Affluence importante pour une salle bien petite
Très tôt depuis le matin, les supporters de Haverbeck attendaient devant le bâtiment du tribunal, pour avoir les meilleures places assises à l’intérieur. Bien que les autorités fussent informées – du fait que les procès de contestataires attirent toujours un grand nombre de supporters critiques – , on avait sciemment choisi pour les débats une salle des débats bien trop exigüe. C’est ainsi qu’avaient été prises les dispositions : une salle de 50 places publiques, dont 15 réservées pour les journalistes de la presse mensongère officielle. Des 35 places restantes disponibles, 30 purent être tenues par les soutiens de Haverbeck, voilà seulement la poignée visible d’opposants à la liberté de pensée aux places restantes si problématiques à obtenir.
À ce procès participaient bien sûr d’autres Allemands contestataires : 50 de ceux-ci n’ont pu entrer et furent contraints d’attendre hors de la salle d’audience, où le directeur du tribunal Werner Meier eut à entendre une virulente critique de leur part.
En tout, quelques 80 soutiens à Haverbeck étaient donc là, ce qui est très beau pour un mardi matin à la première heure… Parmi eux on pouvait voir plusieurs personnalités du camp national, telles lady Michèle Renouf (Grande-Bretagne), Dr Rigolf Hennig (Verden/Aller), Wolfgang Juchem (Kassel) et Meinolf Schönborn (Gütersloh).
La plaidoirie de Haverbeck – Dehors on entonne l’hymne allemand
Ursula Haverbeck n’avait pas d’avocat de la défense ; la raison en est qu’aucun avocat ne pouvait en effet la défendre sans se mettre lui-même en infraction – encore un aspect de l’état misérable du système. Haverbeck s’est donc défendue elle-même : dans son introduction, elle allait plonger profondément dans l’histoire mondiale pour éclairer l’arrière-plan qui préside à ce procès. La jeune juge voulut à plusieurs reprises interrompre l’accusée mais Haverbeck ne se laissa pas intimider face au système judiciaire, continuant à parcourir son manuscrit.
Dans le vestibule d’entrée du bâtiment du tribunal se déroulaient des scènes de tumulte : un homme d’un certain âge avait été prié par Mme Haverbeck de lire une copie du manuscrit de son introduction, à l’intention de ceux qui n’avaient pu trouver place en salle d’audience. Ce monsieur ne put même pas terminer la première phrase que le directeur du tribunal se précipita sur lui en le menaçant de le faire expulser s’il ne s’arrêtait pas illico. L’homme fut tellement irrité par cette manière de se précipiter sur lui qu’il faillit tomber à la renverse dans l’escalier.
Toute cette scène provoqua chez ceux qui attendaient une bruyante protestation, du fait que Meier ne se montrait pas à la hauteur en sollicitant l’aide de la police. Spontanément fut entonné l’hymne allemand. À nouveau Meier rugit qu’il allait faire vider l’entrée s’ils ne s’arrêtaient pas avec le chant. Les gens présents ne se laissaient pas impressionner et l’hymne fut chanté avec les trois strophes complètes. Meier ne voulait tout de même pas cette honte consistant à faire frapper violemment par la police – pour faire évacuer le bâtiment – des douzaines de personnes plutôt âgées, seulement parce qu’ils chantaient l’hymne national.
La juge se fait huer – l’accusée couverte de fleurs, sous les applaudissements
Dans la salle d’audience le procès suit son cours. Après l’introduction détaillée de Haverbeck accompagnée par les remarques de bas niveau de la juge et, du côté du procureur, par un désintérêt ostentatoire, arriva le plaidoyer de l’avocat général. Il réclama, pour l’expression d’opinions non-violentes sur la page Internet de l’accusée, âgée de 87 ans, 10 mois de prison, sans sursis. La juge dépassa cette punition et ordonna une privation de liberté de 11 mois. Les deux autres condamnations (pas encore légalement confirmées), contre Haverbeck de Hambourg et Detmold, totalisent une peine de 29 mois de prison !
Ainsi la remarque lapidaire de la juge : « La seule possibilité d’empêcher Haverbeck de prononcer ses affirmations, est l’emprisonnement. » Examinons donc ici quelle sera l’ampleur de la punition pour la juge si un jour, espérons pas trop éloigné, elle se trouve elle-même sur le banc des accusés du fait de ses propres activités au service du régime Merkel. Cela ne sera probablement pas « seulement » onze mois...
Les motifs de la sentence exprimée par la juge furent souvent interrompus par le public aux cris de « menteuse ». Un des présents fut en pleine séance appréhendé et enfermé quelque temps pour avoir fait à la juge le « Gabriel-Finger » [« doigt d’honneur », qu’avait fait en 2016 le politicien SPD Sigmar Gabriel à des militants de droite, NdT].
Après la séance, Haverbeck fut, dans la salle d’entrée du tribunal, reçue avec des applaudissements frénétiques, des bouquets de fleurs et des embrassades. Spontanément l’hymne national jaillit de nouveau, chanté avec les trois strophes – cette fois sans aucune protestation du directeur du tribunal. Devant la salle d’audience, au même moment, fut déployée une banderole avec l’inscription « Seule la vérité va vous libérer ».
Haverbeck : « Ne pas combattre la haine par la haine ! »
À la fin, les supporters de Haverbeck se réunirent dans un restaurant proche. On nous avait réservé une petite salle, mais en raison de la forte affluence plutôt inattendue nous fut attribuée la grande salle. Une fois tous réunis là, Haverbeck fit un court exposé sur le déroulement de l’audience, qu’elle passa en revue en donnant plus de précisions sur sa défense.
S’en est suivi un intéressant tour de table et discussions avec les participants, par exemple sur la question du rôle joué ici par la religion. À la question d’un participant, de savoir si Haverbeck envisageait de poursuivre la juge pour ses réflexions haineuses, s’ensuivit de sa part une réponse reflétant la profonde et impressionnante conviction d’Haverbeck : « La haine ne doit pas être combattue par la haine. À la fin le Bien vaincra toujours le Mal ! »