Une octogénaire allemande a été condamnée à 10 mois de prison par un tribunal de Hambourg pour avoir déclaré que le génocide des juifs par les nazis était le « plus gros mensonge » de l’Histoire, rapportent vendredi les médias allemands.
Ursula Haverbeck, 87 ans, a été condamnée jeudi pour « incitation à la haine » après avoir déclaré en avril, alors que se tenait le procès de l’ex-comptable d’Auschwitz Oskar Gröning, que l’Holocauste était « le mensonge le plus gros et le plus durable » de l’histoire mondiale.
Lors de l’audience, elle a maintenu ses propos, qualifiant la législation allemande réprimant l’incitation à la haine et la contestation de crime contre l’humanité de « loi destinée à pérenniser un mensonge ».
Présentée par le quotidien de gauche Tageszeitung comme la « Grande Dame » des négationnistes allemands, elle prétend également que le camp d’extermination d’Auschwitz, symbole du système concentrationnaire et de la machine de mort nazis, n’a jamais été un camp d’extermination.
Christoph Heubner, vice-président du Comité international d’Auschwitz, a salué cette condamnation : « Quand on voit combien de jeunes Ursula Haverbeck a séduit avec ses mensonges et les a conduits à la haine, alors ce jugement (...) est plus que justifié », a-t-il déclaré.
Mme Haverbeck, qui a indiqué qu’elle allait « naturellement » faire appel de sa condamnation, avait déjà été dans le passé condamnée pour des propos similaires. C’est en revanche la première fois qu’une peine de prison est prononcée à son encontre.
En 2009, elle avait écopé d’une amende de 2.700 euros pour avoir menacé la présidente de l’époque du Conseil central des juifs d’Allemagne d’« un nouveau pogrom », rapporte le quotidien populaire Bild, qui la surnomme « la mamie nazie ».
Sur son site Internet, Ursula Haverbeck se présente comme « une représente du révisionnisme historique » et se targue d’être une « combattante intrépide pour la vérité ».
Elle était l’épouse de Werner Georg Haverbeck, un militant d’extrême droite décédé en 1999 avec lequel elle avait fondé en 1963 à Vlotho (centre de l’Allemagne) le Collegium Humanum, présenté comme un établissement d’enseignement mais réputé pour être un nid de négationnistes. Il a été interdit en 2008.
Quelque 1,1 million de personnes, dont un million de juifs, ont péri entre 1940 et 1945 à Auschwitz-Birkenau, libéré par les troupes soviétiques fin janvier 1945. Au total, six millions de juifs ont été exterminés par les nazis.
Source : lalibre.be