L’enclos du Saint-Sépulcre de la basilique Notre-Dame-du-Chêne, haut lieu de pèlerinage marial en Sarthe, a été vandalisé deux fois : la nuit du réveillon et celle de Noël.
Le père Ghislain de Fleurieu, recteur au sanctuaire de la basilique Notre-Dame-du-Chêne à Vion, trop occupé par les célébrations de Noël n’a prévenu la gendarmerie qu’hier matin. Mais c’est mardi matin, en ouvrant les portes du sanctuaire, que Jean-Luc Favoinet, trésorier de l’association des amis de Notre-Dame-du-Chêne, a découvert les premières dégradations.
La cible des vandales : la statue du Christ ressuscité, à l’entrée du parc Saint-Sépulcre, réalisée par une artiste en art sacré, Patrica Menouha d’Asnières-sur-Vègre. « J’ai tout de suite vu qu’il s’était passé quelque chose. Les bornes du carrefour et de l’entrée du parc étaient arrachées. Ils s’en sont probablement servis pour casser. C’est au moins la cinquième fois que nous subissons des dégradations », se désole le trésorier. « Les profanations ont été commises après la messe de minuit dans la nuit de lundi à mardi », ajoute le père Ghislain.
Dégradations le 24... et le 25 décembre
La basilique, elle, n’a jamais été visitée, c’est l’enclos du Saint Sépulcre qui, à chaque fois, est visé. Et pour cause, la basilique est rarement vide. Les frères Jean prient à toutes les heures. Et le 24, pour la messe de minuit, elle était bondée. « Je ne sais pas si la date choisie est un symbole mais je constate que ça se passe souvent pendant les vacances scolaires », livre le père Ghislain au gendarme venu constater les faits.
Nouvelle dégradation, le 25 décembre. Cette fois-ci, l’objectif des auteurs, le Saint Sépulcre au fond du parc. Porte en bois défoncée, tag « Smoke weed everyday » (N.D.L.R. Fumer de la « drogue » tous les jours) et panneau incendié. « Quand les dégradations ont lieu sur une synagogue ou une mosquée, tout le monde en parle. Quand c’est une église, tout le monde s’en fout », regrette le recteur en rappelant l’exemple de la profanation de la chapelle de l’Arsenal de Toulon, le 8 décembre dernier. « Ni les autorités militaires, ni l’État, ne se sont déplacés, personne n’en a parlé. Les fonts baptismaux, l’ambon et l’autel ont été totalement détruits. Trois emblèmes forts, le jour de la nativité de Marie », narre le père Ghislain contrarié.
Comme l’association des amis de Notre-Dame-du-Chêne, Michel Picard, maire de Vion, va lui aussi aller porter plainte à la gendarmerie de Sablé. Du mobilier urbain a été également endommagé sur la commune. « Des poteaux essentiellement. C’est de plus en plus fréquent. La dernière fois, ils ont mis le feu dans une haie dans le jardin public. Ces actes gratuits commencent à coûter cher », avoue un Michel Picard ennuyé.
En attendant, la gendarmerie de Sablé mène l’enquête. Des empreintes ont été relevées et les tags photographiés. Le père Ghislain n’exprime pas de colère mais il est consterné. « Oui, bien sûr, je pardonne, mais c’est tellement stupide. Et les tags indiquent qu’ils investissent les lieux pour fumer de la drogue. »
Murielle Desmoulins (Ouest-France)