On dirait que plus le monde va mal, plus le progressisme va bien

C’est un tir groupé, une salve de missiles des orgues de Poutine qui nous a frappés au foie : en cette fin octobre 2022, la pression progressiste est montée d’un cran, alors que la réalité devient de plus en plus dure pour beaucoup de gens. Que ce soit pour les Ukrainiens et les Russes en guerre, ou les Européens qui sont mis au régime sévère : moins de fric, moins de sécurité, moins d’électricité, moins de carburant, moins de chaleur... Et après, les écolos sardiniens viennent nous parler réchauffement !

Tout est d’actualité, mais l’actualité la plus chaude, c’est ce prix, un Oscar, l’Oscar des étudiants, décerné à un court-métrage d’animation qui revient sur la manif du 17 octobre 1961, quand le FLN en Île-de-France décida d’envoyer l’Algérien d’en bas braver le couvre-feu – donc au casse-pipe – pour produire du martyr et remporter une victoire politique aux yeux du monde, en dénonçant la répression française.

Le nombre des victimes a été grandement exagéré et par les autorités algériennes par la suite, et par la gauche française antipatriote, mais les étudiants sont généralement mal informés, ils croient au discours dominant manichéen qui leur serine que la France est un sale pays et l’Algérie le pays de la liberté. La chose s’appelle Les Larmes de la Seine :

Les Américains, dont l’objectif depuis les années 60 a été de chasser les Français du Maghreb, et plus généralement de toutes nos anciennes colonies, se sont empressés de couronner le clip.

Merde, toucher sa bille en 3D, faire un super boulot technique pour servir la soupe à l’anti-France, voilà quelque chose que nos trois lauréats comprendront un jour. Le gauchisme fait beaucoup de mal à notre pays, on dirait même qu’il veut le détruire.

Après la nullité politique, dans le genre nullité artistique, on continue avec Mimosa Echard, une plasticienne lauréate du 22e prix Marcel Duchamp, le mec qui se foutait de l’art traditionnel et qui a ouvert la porte à l’art contemporain, dans laquelle se sont engouffrés les Américains, toujours eux, pour faire de l’art un objet de spéculation, mais plus une exigence esthétique. OK, le Beau ça fait vieux jeu, mais quand on voit ce beau-là... Le Monde est évidemment aux premières loges, debout pour applaudir :

La somptueuse pièce de l’artiste consiste en une large fenêtre panoramique, qui est aussi une image en mouvement perpétuel, brouillée par un flux transparent ininterrompu, et à travers lequel on distingue un patchwork de détails plus ou moins proches, donc plus ou moins identifiables : téléviseur, lumières, faux-cils, un poème plaqué à la vitre sur un corps un peu cyborg dans une planète foutue, des graines, de la dentelle en plastique…

On écoute – on se retient de rire ou on sèche ses larmes – la Mimosa :

La plasticienne désigne ce dispositif en métamorphose, tout en flux et fluides contradictoires, organiques ou synthétiques, comme un « objet architectural ambigu », mi-« machine lacrymale » mi-« écran désirant ». « Je trouvais intéressant de faire une pièce qui soit à la fois bidimensionnelle et tridimensionnelle, qui soit comme un tableau liquide et à la fois un espace, intime, mais qui ait quelque chose d’assez muséal. Cette pièce est pour moi liée à la perception, c’est comme un peu comme plonger à l’intérieur de l’œil, à l’intérieur de l’écran », confiait l’artiste, émue à l’issue de l’annonce.

On va encore passer pour des bourrins sexistes rétrogrades après ça... Allez, on continue notre balade dans le no man’s land conceptuel du progressisme, avec un 3e prix, enfin un troisième premier prix, celui de, tenez-vous bien, Kim de l’Horizon. Avec Kim, on touche au sublime dans la synthèse :

« Je pense que le jury a choisi ce texte pour envoyer un signal contre la haine, pour l’amour et le combat de tous ces gens réprimés à cause de leur corps », déclare Kim de l’Horizon sur la scène du prix du livre allemand. À 29 ans, l’auteure suisse non binaire a été célébré par l’association des libraires allemands qui ont choisi, en amont de la foire de Francfort, de lui remettre le prix du livre allemand 2022.
C’est son premier roman, Blutbuch (DuMont) qui a conquis le jury de par son « énergie créative inspirante ». Non traduit en France, le « livre de sang », traduction littérale du titre, épouse le point de vue d’un personnage également non binaire. Très émue, Kim de l’Horizon a d’abord dédié cette victoire à sa mère avant de témoigner de son soutien aux femmes iraniennes en lutte en se rasant la tête.

Attention, la foire de Francfort, c’est pas celle des saucisses du même nom, on est dans la haute culture, là, pas dans la Wurst de stade de foot de 3e division (Totenkopf, on serait tentés d’écrire). On a une vanne sur Kim, on va la faire tout de suite : Kim de l’Horizontale. Voilà, ça c’est fait.

Mais ? Mais On dirait Chris Prolls dans Fatal !

On n’a pas mis la vidéo dans laquelle L’Horizontale se rase les cheveux pour les Iraniennes, parce qu’on a encore un truc progressiste, toujours en Allemagne. Décidément, notre grand voisin a bien changé, on dirait qu’il expie, mais quoi ?

Le 4e missile du tir groupé c’est un compte Twitter qui a été bloqué pour avoir rappelé, comme l’écrit L’OJIM, qu’il existait deux sexes biologiques.

Plusieurs contributions sur les théories du genre ont été fatales pour Mlle Vollbrecht. Dans un tweet, elle avait écrit : « Toutes les femmes n’ont pas leurs règles, mais seules les femmes ont leurs règles. » Dans un autre, elle mettait en garde contre les pédophiles se trouvant au sein de la communauté des minorités sexuelles.
Le milieu de gauche sur Twitter a alors appelé à plusieurs reprises au blocage de la jeune femme pour violation présumée des règles du réseau social. Le compte de l’étudiante, qui compte plus de 12 000 followers, n’est plus accessible.

On va clore cette journée folle par une Sardine. En foot on dit une cagade, en politique on dit une Sardine.