Fermée depuis le 22 juin, la Bourse d’Athènes a rouvert ce lundi en très forte baisse : -23%, soit un record historique pour l’établissement grec.
La Bourse d’Athènes a plongé de plus de 22% lundi dans les premiers échanges d’une séance qui s’annonce mouvementée après cinq semaines de fermeture et dans le contexte incertain de négociations d’un troisième plan de renflouement de la Grèce à court d’argent.
L’indice Athex de la place financière athénienne s’est effondré à 615,72 points à 09h38, quelques minutes après sa réouverture, les valeurs bancaires accusant encore davantage le coup avec des pertes d’environ 30%. Il s’agit de la plus forte baisse de son histoire.
Les banques sont dans une situation de grande vulnérabilité avec le retrait de plus de 40 milliards d’euros (42 milliards de francs) par les déposants depuis décembre dernier.
"Naturellement, nous nous attendons à de la pression. Les marchés ne manqueront de répercuter une telle interruption (des opérations, ndlr). Mais nous ne devons pas nous laisser emporter. Nous devons attendre la fin de la semaine pour voir avec plus de sérénité comment sera appréhendée cette réouverture", avait déclaré peu avant la reprise le président de la Commission des marchés Konstantinos Botopoulos sur la radio Skai.
La Bourse avait terminé en hausse lors de la dernière séance le 26 juin à 797,52 points. Le soir même, le Premier ministre Alexis Tsipras, premier chef d’un gouvernement de gauche radicale en Europe, avait procédé à l’annonce surprise d’un prochain référendum sur les nouvelles mesures d’austérité proposées à son pays.
Panique des épargnants
Alexis Tsipras espérait par ce référendum sortir de l’impasse dans laquelle s’étaient retrouvées les négociations avec les créanciers (UE et FMI) en soumettant ainsi leur offre d’accord sur le financement à l’avis des électeurs. Le "non" à ce plan des créanciers l’avait emporté le 5 juillet.
Cette décision avait provoqué la panique des épargnants qui s’étaient précipités aux distributeurs de billets pour retirer de l’argent, aggravant une lente hémorragie des dépôts depuis décembre 2014. Devant le risque d’un effondrement des banques, le gouvernement avait décrété un contrôle des capitaux et la fermeture à la fois des banques, qui ont finalement rouvert le 20 juillet, et de la Bourse.
Les opérations boursières ont repris avec des limitations pour les investisseurs locaux. Ces derniers ne peuvent pas financer l’achat de titres en retirant de l’argent sur leurs comptes bancaires en Grèce, restant ainsi soumis au contrôle des capitaux en vigueur dans ce pays. Ils peuvent en revanche se servir de comptes à l’étranger ou effectuer des transactions en liquide.