L’économie canadienne s’est contractée pour un cinquième mois consécutif en mai. Le recul de 0,2% par rapport à avril a surpris les analystes, qui tablaient sur un produit intérieur brut (PIB) stable.
La diminution du PIB laisse croire que l’économie canadienne se dirige tout droit vers une récession. Techniquement, un pays est en récession lorsque son économie décroît pendant deux trimestres consécutifs.
On estime que l’économie canadienne s’est contractée de 0,6% sur une base annuelle au premier trimestre en raison de la chute des prix du pétrole.
Luc Vallée, stratège en chef chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne, est de ceux qui sont d’avis que les données du mois de juin viendront confirmer que le pays est en récession.
« C’est presque acquis qu’on soit en récession, car il faudrait une croissance très forte en juin pour compenser, et cela est presque impossible. Ce sera donc une récession, techniquement, mais une récession mineure », opine-t-il.
Selon M. Vallée, les exportations en provenance du Québec et l’Ontario déçoivent, alors que la faiblesse de la devise canadienne par rapport à l’économie canadienne devrait les stimuler.
« Le décollage attendu ne s’est pas encore passé. On espère pour cet automne. Il y a beaucoup de doutes à l’effet que le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, comprend ce qui se passe, pourquoi cela ne décolle pas », a-t-il dit.
M. Vallée ne s’attend tout de même pas à une nouvelle baisse du taux directeur avant la tenue de l’élection fédérale, en octobre. En juillet, la Banque du Canada a fait passer son taux directeur de 0,75% à 0,50%.
Les secteurs
En mai, le secteur manufacturier a enregistré le déclin le plus prononcé (-1,7%), alors que celui de l’extraction minière, du pétrole et du gaz a chuté de 0,7%. Par contre, les activités de soutien à l’extraction minière, pétrolière et gazière ont augmenté de 2,8%.
Des hausses ont aussi été observées dans les secteurs de la construction, de l’agriculture et de la foresterie, du commerce au détail, des services immobiliers et de l’hébergement et des services de restauration.