L’Allemagne n’a pas « l’intention » de rendre la vaccination anti-Covid obligatoire, y compris des soignants, a déclaré mardi Angela Merkel, misant encore sur la « volonté » de la population et la « publicité » en faveur des vaccins.
« Je ne pense pas qu’on puisse gagner la confiance en changeant ce que nous avons dit, c’est-à-dire pas de vaccination obligatoire », a déclaré la chancelière allemande lors d’une conférence de presse à l’institut de veille sanitaire Robert Koch.
« Mais je pense que nous pouvons gagner la confiance en faisant de la publicité pour la vaccination et aussi en laissant autant de personnes que possible dans la population (...) devenir des ambassadeurs du vaccin à partir de leur propre expérience », a-t-elle ajouté.
« Plus nous serons vaccinés, plus nous serons libres, plus nous pourrons vivre à nouveau », a martelé Mme Merkel.
« Je peux faire de la publicité en tant que chancelière, avec une conviction profonde, pour une vaccination », a-t-elle fait valoir.
« Mais je sais aussi que parfois, cela aide davantage si c’est peut-être le propre fils qui lève les doutes, si c’est une collègue qui rapporte sa propre expérience de vaccination quand dans l’association ou dans la municipalité, on parle du pour et du contre des vaccinations », a ajouté Mme Merkel.
La dirigeante allemande a conseillé, pour convaincre les récalcitrants à la vaccination, de « discuter tous ensemble, en famille, au travail, dans le club de football, partout où les êtres se connaissent et se font confiance ».
Interrogée sur l’obligation vaccinale qui va être imposée en France aux personnels soignants, Mme Merkel s’est montrée catégorique : « Nous n’avons pas l’intention de suivre la voie que la France vient de proposer ».
L’obligation vaccinale contre le Covid-19 gagne du terrain en Europe, comme en France où elle a été décidée lundi pour les personnels soignants dans le but d’endiguer le variant Delta. La Grèce l’a aussi annoncée pour les soignants à partir du 1er septembre.
Quelque 35,4 millions de personnes (42,6 %) ont été entièrement vaccinées en Allemagne, et 48,6 millions (58,5 %) ont reçu une dose, a détaillé le ministre de la Santé, Jens Spahn, regrettant que la tendance soit au « ralentissement » du rythme d’injections.