Les peines prononcées en appel sont moins lourdes qu’en première instance pour ces deux militants d’ultradroite jugés pour la mort du militant antifasciste Clément Méric, en 2013 à Paris.
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Les deux accusés « ne sont pas jugés parce qu’ils sont ou ont été skinheads, mais, qu’on le veuille ou non, dans l’enchaînement des faits, en toile de fond il y a un carburant inquiétant, celui du sectarisme, de l’ostracisme, de l’exclusion de celui qui ne pense pas comme nous », a poursuivi l’avocat général, évoquant la « dérive commune » des accusés vers une « idéologie toxique ». « J’ose espérer que vous avez pris vos distances avec cette idéologie mortifère », a soufflé le magistrat, ajoutant que la mort de Clément était « évitable » et « absurde ».
Le magistrat avait requis onze ans de prison – comme en première instance –, contre Esteban Morillo. L’homme de 28 ans, qui a reconnu être l’auteur des coups mortels, a plaidé la légitime défense, se disant « désolé » de la mort « horrible » de Clément Méric mais assurant s’être défendu d’un « guet-apens » orchestré par les militants antifascistes. Les assises de l’Essonne ont rejeté à la majorité absolue cette question de la légitime défense et l’ont condamné à huit ans d’emprisonnement.
« C’est une peine moins lourde (…) mais c’est une décision très amère pour la défense » car « difficile à comprendre sur le plan de la vérité », a réagi son avocat Me Jérôme Triomphe. « Les passions politiques d’en face, la pression médiatique et surtout la pression idéologique de ceux qui s’étaient déjà attaqués à eux, ont été trop fortes », a-t-il estimé auprès de l’Agence France-Presse (AFP)
Samuel Dufour, 27 ans, avait lui été condamné à sept ans en première instance. Même s’il n’avait pas frappé Clément Méric, la cour d’assises de Paris avait jugé que sa participation à la bagarre avait empêché les camarades de Clément Méric de venir en aide à la victime. En appel, il avait également assuré s’être défendu, ce que la cour de l’Essonne a rejeté, en le condamnant à cinq ans d’emprisonnement.
« C’est une affaire dans laquelle nos clients se sont défendus d’une agression extérieure, mais il était sans doute trop difficile pour la cour et les jurés de dire la vérité dans ce procès tellement symbolique », a commenté son avocat Me Grégoire Etrillard.
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