Au sortir du procès des skinheads qui se sont battus contre les antifa, parmi lesquels le malheureux Clément Méric, Serge Ayoub, qui était convoqué en tant que témoin pour avoir été en contact avec les accusés, nous a accordé une interview.
E&R : Serge Ayoub, vous venez de témoigner dans le cadre du procès des « agresseurs » de Clément Méric. Sur quoi votre intervention a-t-elle porté ?
Mon intervention a porté sur deux points et cela en accord avec la procédure en assise, c’est à dire sur les faits et la personne ou plus précisément sur le contexte.
Le contexte serait suivant la partie civile celui d’une idéologie à caractère violent qui aurait influencé les accusés. La partie civile ou antifa déclare que l’idéologie des accusés, c’est-à-dire celle de 3ème Voie à l’époque des faits, serait fasciste et violente. J’ai donc détaillé ma déclaration spontanée en plusieurs parties :
1/ qu’est-ce que le fascisme ?
2/ quelle est l’idéologie de 3ème Voie ?
3/ Cette idéologie est elle plus violente qu’une autre ?
1/ Pour faire bref on peut expliquer le fascisme par deux définitions
Tout pour l’État, tout par l’État, rien en dehors de l’État.
La violence au service des dominants (pouvoir, argent, État) contre les dominés (travailleurs etc.)
2/ Tout d’abord l’idéologie de 3ème voie est issue du Solidarisme, le solidarisme veut réduire l’État à ces 5 piliers régaliens (armée, police, diplomatie, impôts, justice). Cette réduction des pouvoirs de l’État est en soi la preuve que nous ne sommes pas fascistes. Ensuite le Solidarisme développe le contre-pouvoir syndical alors que le fascisme est contre l’idée syndicale.
3/ De plus, concrètement, aujourd’hui et surtout dans l’affaire Méric, la violence d’un groupe (les antifa) est cautionnée, souvenez vous-en, par un Premier ministre et un ministre de l’Intérieur (Valls). Donc si l’on retient cette définition gauchiste du fascisme, les antifa entre directement dans ce cadre (CQFD).
Et puis, le Conseil d’État a statué dans le sens que 3ème Voie et JNR n’étaient ni violents, ni discriminatoires, ni racistes. Cela a force de jugement, n’en déplaise aux avocats qui se disent partisans des droits de l’Homme et à un avocat général bien méprisant quand je ne suis pas là et bien silencieux lorsque je les regarde.
Ensuite, après cette succincte théorie je suis rentré dans la quotidien d’un militant : les slogans. D’un coté ceux de 3ème Voie : La force du peuple, l’amour de la nation ! Grève générale, l’argent est dans la main des travailleurs, pas dans la poche des gouvernants !
En face, les antifa qui répètent jusqu’aux portes du tribunal : « Un flic, une balle ! »
« Pas de facho dans nos quartiers, pas de quartiers pour les fachos ! » Ce qui veut littéralement dire : ceux qui n’ont pas mes idées n’ont pas le droit d’habiter où je suis (ce qui est discriminatoire) et surtout « pas de quartier (pour les fachos) » est un terme militaire précis qui se traduit par : tuons-les tous, hommes, femmes et enfants ! La violence est antifa.
Pire, et c’est une phrase importante, Clément Méric éructait juste avant sa mort (ce fut sa dernière phrase) : « Ces gens là, ça mérite pas de vivre ! » Quelle violence ! Surtout j’ai rappelé à la cour que la dernière fois que de tels propos étaient officiellement tenus c’était à Berlin et en 1933…
Maintenant sur les faits, ma déclaration fut plus courte car je n’étais pas sur les lieux. Je me suis expliqué sur les appels reçus et donnés entre Morillo et moi. Des appels de conseils leur demandant de dégager avant la bagarre et dans la nuit de prendre un bon avocat avant de se rendre comme ils l’avaient décidé.
Le traitement politico-médiatique de l’affaire semble vouloir faire le procès de « l’extrême droite ». Qu’en pensez-vous ?
C’est une évidence sinon comment expliquer la présence d’un « spécialiste de l’extrême droite » à la barre et même l’insistance qu’ils avaient tous à m’entendre.
La « version officielle » (médiatique et antifasciste) peut-elle s’effondrer pour laisser place à une toute autre réalité (légitime défense des « agresseurs ») ?
Les faits et le contexte sont accablants pour Méric et sa bande : agressions multiples avant les faits (vidéo où Méric agresse des manifestants du mariage pour tous, bagarre place Saint-Michel début mai, accusation d’agression et tentative de racket sur un bar d’extrême gauche par son propriétaire, agression par les amis de Clément Méric la veille des faits au même endroit). Sur la journée des faits les vigiles et vendeurs ont déclaré que les antifa provoquaient et notamment Clément Méric, qu’ils insultaient et menaçaient alors que les skinheads refusaient de se battre. Les témoignages et la vidéo prouvent que le gang de Méric a attendu les skins.
Normalement la cause serait entendue mais ce serait réagir sans bien connaître un autre contexte anthropologique et politique celui-là. Si la France se fout de la mort d’un petit nervi, par contre la bulle dirigeante (loin de la réalité populaire) issue de ces milieux d’extrêmes gauches est « vent debout » dans cette affaire. Tous ces antifa sont des bourgeois comme l’incendiaire Bernanos ou encore le fils d’une chanteuse célèbre et Clément Méric lui-même. À terme tout rentre dans l’ordre et ils finissent leurs crises d’urticaire comme journalistes, avocats ou juges… tout est dit.
Nous sommes dans une défense de caste et on ne doit pas toucher à leurs rejetons. De plus une sentence clémente viendrait à admettre qu’un premier ministre s’est fourvoyé, un ministre de l’Intérieur déshonoré et que l’Assemblée nationale s’est ridiculisée en faisant une minute de silence pour un agresseur. C’est impensable, surtout que l’instruction a déjà réglé l’affaire en son temps. Souvenez-vous, c’est une rixe, c’est-à-dire des coups et blessures volontaires RÉCIPROQUES.
Alors pourquoi le camp des antifa n’a-t-il pas été mis en examen ? Pire, il lui a été permis d’être partie civile ! La messe est dite et c’est la faute irréversible des avocats de la défense. Le reste n’est qu’un théâtre où des avocats jouent la seule partition qui leur est permis de jouer : soumission, contrition, humiliation publique et reniement avec un petit combat en marge sur un point de détail, un poing américain. Aux vues du comportement des avocats de la partie civile, de l’avocat général et c’est encore plus triste des avocats de la défense (mis à part l’avocat Heyraud), nous sommes en plein dans un procès politique et pour s’en convaincre il suffit de revoir L’Aveu avec Yves Montand.
Quelles ont été les conséquences de cette affaire sur votre vie ?
Aucune et beaucoup. Beaucoup parce qu’on a dissout mon mouvement sans raison et cela en dehors du droit. Parce que j’ai perdu mon emploi. Parce que l’on essaie de me diffamer jusque dans les prétoires en me traitant de néonazi.
Mais en fait cela n’a aucune importance car je me fous de ce que pense ce monde en fin de règne, à l’agonie, et en plus moi je suis vivant.
Vous venez de publier un ouvrage traitant de la question sociale chez Kontre Kulture. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Ce monde est en train de s’écrouler, l’acharnement du système à défendre un nervi prouve qu’il ne sait plus quoi faire, qu’il ne lui reste plus que ça. Alors je propose une nouvelle société, un nouveau contrat social, basée sur une vraie liberté, une véritable égalité et sur la solidarité. Ces 3 principes refondateurs seraient les piliers de nouvelles institutions où l’État devenu social serait comme un super syndicat chargé de la défense des intérêts de la France et des Français, où les français seraient reconnus démocratiquement complètement, c’est-à-dire comme citoyens et comme travailleurs.
Une société où le contre-pouvoir serait donné au peuple par l’entremise d’un syndicat révolutionné. Un pays où les travailleurs auraient accès aux bénéfices, au capital et à des responsabilités dans leurs entreprises. Un pays où la solidarité serait effective et pas virtuelle. Voilà le propos de mon livre.