On ne va pas le répéter ad vitam aeternam : Clément Méric n’a pas été « battu à mort par un militant d’extrême droite », comme le clame France Info, la radio qui n’a pas peur des fake news, mais lui et ses amis antifas ont été « chercher » des militants identitaires (skinheads) qui ne désiraient pas la bagarre. Les faits sont connus. Et s’il y a eu désinformation, c’est bien parce que l’extrême gauche, et par extension tout le Système, se cherchait un martyr. Un martyr pour crucifier le « fascisme » français, personnifié par le prolétaire Esteban Morillo. Après une série de provocations, les coups sont partis, et le plus fragile est tombé.
« Un militant d’extrême-gauche interpelle d’abord les nationalistes, qui se trouvent dans la salle de vente, en leur disant, de son propre aveu : “Alors les nazis, on fait ses courses ?”. Selon les nationalistes, le groupe d’antifascistes aurait alors continué à les provoquer, menaçant de les “attendre en bas”, tandis qu’eux-mêmes auraient demandé aux antifascistes de les laisser faire leurs courses. » (Wikipédia)
Cinq ans après les faits, qui sont tout sauf un assassinat, « juste » une bagarre inutile qui a mal tourné, les militants d’extrême gauche rendent hommage à leur guerrier mort au champ d’honneur. Clément Méric est mort sur un trottoir le 5 juin 2013. Cependant, sa qualité de militant antifasciste (où a-t-on vu du fascisme en France ?) ne fait pas de cette mort accidentelle un crime fasciste. C’est pourtant ce raccourci que toute la presse mainstream a emprunté pour sauter à la gorge d’un mouvement, Troisième Voie (et les JNR), qui ne concernait que quelques dizaines de bras, il est vrai plutôt gros.
« Interrogé sur les incidents avec l’extrême gauche, Serge Ayoub botte en touche. "Les antifas, c’est quoi ? En Île-de-France, c’est 25 personnes sur 10 millions d’habitants. C’est rien du tout", dit-il. » (L’Express)
Le mouvement a été dissout, mais apparemment, la menace fasciste est restée. Il est vrai qu’elle arrange tellement de gens, surtout ceux qui exercent un véritable fascisme, c’est-à-dire une dictature, derrière leur masque démocratique.
« “Cinq ans après la mort de Clément, ça laisse un goût amer dans la bouche, d’autant qu’au même moment, le gouvernement laisse l’extrême droite attaquer ou provoquer en toute impunité”, affirme à l’AFP Agathe, membre du Collectif Clément Méric. » (L’Express)
- On se trompe de cible en chantant
C’est une gauche en décomposition, dont la branche radicale cherche à casser du flic – ce dont le pouvoir profond se fout, et profite même –, qui se retrouve dans la rue et dans un combat perdu d’avance, contre celui qui incarne la Banque et les lobbies. Des lobbies qui contrôlent justement l’extrême gauche, qui est donc totalement neutralisée.
De fait, l’extrême droite l’est aussi, puisque le FN a changé de nom et d’orientation de son combat : auparavant, elle visait le pouvoir profond, du moins les lobbies qui le composent, tandis qu’aujourd’hui, elle s’en prend aux prolétaires immigrés. Moins de risques, plus de place dans les médias !
Extrême gauche et extrême droite s’entendent donc très bien pour viser de fausses cibles et épargner le pouvoir profond, la vraie Décision, celle qui donne l’argent ou les coups, qui fait du bien ou du mal. Après, il ne reste plus que le théâtre, celui de la rue, où l’on croit se battre pour la liberté alors qu’on a la chaîne oligarchique aux pieds, où l’on croit se battre pour l’égalité alors qu’on assiste, entre extrême droite et extrême gauche, à un combat de perdants, un combat de chiens sur lesquels les dominants, les Maîtres, parient en s’amusant.
Bande de naïfs, tous manipulés ! Tous fourrés profond par le pouvoir profond qui compte les morts et les blessés ! Clément Méric est mort bêtement, pour rien, sinon pour avoir cru qu’il était, l’innocent, du bon côté. Or il n’y a pas de « bon côté » en bas. Le bon côté est en haut.
La seule bonne chose à faire, c’est que les radicaux de tout poil, dont le sens du combat est noble, se donnent la main au lieu de se donner des coups, et lèvent leur regard commun vers les vrais bénéficiaires de cette petite guerre civile sur laquelle les médias versent de l’huile.
La réconciliation, c’est ça. C’est aussi l’intelligence. Ensuite, la véritable action peut commencer.