Cinq ans après le décès de Clément Méric, le procès des « agresseurs » du jeune militant antifasciste s’ouvre à la Cour d’assises de Paris. Si l’enjeu juridique porte sur la détermination du contexte et de la responsabilité (bagarre qui tourne mal ou volonté délibérée de tuer), le traitement politico-médiatique de l’affaire ne laisse pas de place au doute : c’est le procès de « l’extrême droite » qui commence.
« Le procès doit permettre de dire la vérité sur les circonstances dans lesquelles Clément a été tué et sur les responsabilité de ses agresseurs […] qui appartenaient à une mouvance politique d’inspiration néo-nazie qui fait de la violence un procédé d’action privilégié. »
« Il va falloir pendant ce procès analyser ces violences et ne pas détourner le regard de leur racine, c’est-à-dire d’une certaine idéologie qui est prônée par les auteurs des coups qui ont été portés à Clément Méric. »
La ligne des parents de Clément Méric et de leur avocate Me Cosima Ouhioun est claire ; le but des syndicats, comités de soutien et autres extensions du mouvement antifasciste est tout aussi limpide : il s’agit de faire de la rixe la conséquence d’une expédition punitive de nature politique. Dans cette optique, l’ancien leucémique Clément Méric aurait été assassiné par l’extrême droite pour son appartenance à l’extrême gauche.
Faire de « l’extrême droite » un mouvement univoque fondé sur la violence sanguinaire, voilà un fantasme typique de l’antifascisme adolescent qui n’a jamais été pour déplaire au Pouvoir réellement fasciste, celui de la Banque apatride monopoliste et antinationale (donc antinationalistes conséquents). Une vision dont tous les idiots utiles du Système se font allègrement les relais...
Au rassemblement en hommage à #ClementMeric : on n’oublie pas, on ne pardonne pas et on fait le procès politique de ses assassins d’extrême-droite pic.twitter.com/0U1Xx61vEJ
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) 4 septembre 2018
Il y a 5 ans #ClementMeric était tué par la violence fasciste. Le procès de ses assassins débute aujourd'hui. On n’oublie pas que des groupuscules d'#extremedroite tuent ici et ailleurs.
Pensées à la famille et aux amis de Clément. Vérité et justice !https://t.co/c4eZGAnwVN— Députée Obono (@Deputee_Obono) 4 septembre 2018
Ni oubli ni pardonhttps://t.co/SUdlkjZj3v pic.twitter.com/LFRQSN8eH2
— Olivier Besancenot (@olbesancenot) 5 septembre 2018
Et puis il y a les vautours à la Askolovitch qui se repaissent de l’affrontement stérile entre un petit bourgeois de gauche et un prolétaire de droite. L’un est mort, l’autre doit finir ses jours en prison pour ces bêtes à charnier qu’on appelle « l’élite ». Creuser un peu plus le sillon de la lutte horizontale en France et empêcher toute forme de réconciliation nationale et d’union sacrée, voilà l’objet du battage politique autour de ce procès puisque les initiés savent que l’enquête a déjà écarté l’intention de tuer. En effet, les trois suspects comparaissent libres et sont jugés pour « violence commise en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner », « violence avec usage ou menace d’une arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et simple « violence ». Les auteurs des coups risquent malgré tout jusqu’à 20 ans de réclusion.
20 ans de réclusion (de plus) et de répression idéologique pour les Français, c’est ce à quoi semblent vouloir nous condamner les agents des réseaux de pouvoirs à l’œuvre en France, ceux qui se servent de la jeunesse comme d’une milice à leur service.
En 2013, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait déclaré à propos de l’affaire :
« Notre responsabilité est non seulement de veiller à ce que ces idées ne prospèrent pas et de trouver les réponses juridiques, politiques, pour que tous ces mouvements racistes, antisémites, homophobes soient combattus. »
Un an après, les groupuscules nationalistes Troisième Voie et Jeunesses nationalistes révolutionnaires menés par Serge Ayoub étaient dissous par décret du Conseil des ministres.
De quoi justifier de prêter attention à cette affaire.
Revoir l’analyse d’Alain Soral sur l’affaire Méric (à partir de 24’30) :