Le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler aurait bien été informé dès le 2 mai 2018 de l’existence de la vidéo sur laquelle Alexandre Benalla s’en prend à un manifestant, selon des captures d’écran WhatsApp transmises par ce dernier.
Qui a omis une partie de la vérité dans l’affaire Benalla ? Après la mise en cause du conseiller spécial du président Ismaël Emelien pour un montage trompeur, c’est le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, qui est cette fois dans le viseur.
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Il explique que la situation a « dégénéré » place de la Contrescarpe et écrit :
« Je ne me suis alors pas cantonné à mon rôle d’observateur et ai porté assistance aux policiers présents qui essayaient d’interpeller deux personnes ayant jeté des projectiles. La scène, assez violente, a été filmée et même si on ne m’identifie pas très nettement, je suis reconnaissable. Cette vidéo tourne actuellement sur les réseaux sociaux. Alexandre. »
Or, interrogé sous serment devant la commission sénatoriale le 26 juillet 2018, Alexis Kohler avait affirmé avoir été mis au courant de l’existence de la vidéo par le conseiller en charge des réseaux sociaux et par Patrick Strzoda, directeur de cabinet du chef de l’État. Patrick Strzoda avait confirmé cette version.
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Affaire Benalla : l’Élysée a fait relayer un montage trompeur à partir d’images obtenues illégalement
Le chargé de communication de l’Élysée Ismaël Emelien a diffusé un montage vidéo trompeur, qui tentait de faire passer le manifestant violenté par Alexandre Benalla pour un individu violent, à partir d’images policières obtenues illégalement.
Si la majorité présidentielle a pu dénoncer une instrumentalisation médiatique derrière l’affaire Benalla, de nouveaux éléments révélés par une enquête du Monde, publiée le 29 mars, semblent prouver que si instrumentalisation il y a eu, celle-ci serait tout au contraire le fait de l’Élysée. Le proche conseiller d’Emmanuel Macron à l’Élysée – de mai 2017 à mars 2019 – Ismaël Emelien, a bel et bien utilisé des images du 1er mai, place de la Contrescarpe, récupérées illégalement auprès de la préfecture, montrant notamment un jeune couple lancer des projectiles sur les policiers, quelques instants avant l’intervention d’Alexandre Benalla.
Un montage vidéo, avec des images d’une autre scène, montrant cette fois-ci un autre homme, poursuivant un policier avec une chaise, a été ensuite réalisé. L’objectif présumé ? Permettre de minimiser les actes d’Alexandre Benalla et de discréditer les victimes. Ismaël Emelien a ensuite transféré la vidéo à Pierre Le Texier, responsable du pôle e-influence d’En Marche, pour faire diffuser et propager ce montage.
Lorsque le quotidien révèle le 18 juillet 2018 que le conseiller d’Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, est impliqué dans des violences sur la place de la Contrescarpe le 1er mai 2018, « un vent de panique saisit l’Élysée », écrit Le Monde. Menée par le chef d’orchestre de l’Élysée Ismaël Emelien, chargé de la communication de crise, la contre-offensive est lancée : annoncer qu’Alexandre Benalla a reçu une première sanction au mois de mai 2018 et déclarer que celui-ci ne faisait que « réagir en réponse à des violences ». Le 19 juillet, Ismaël Emelien veut lancer la bataille médiatique par les réseaux sociaux en récupérant les fameuses vidéos. Il demande à Pierre Le Texier d’utiliser des comptes anonymes pour amorcer cette bataille.