One planet summit, le « sommet d’étape » pour relancer la dynamique de la conférence tenue à Paris sur le climat en 2015, est le nouveau joujou diplomatique d’Emmanuel Macron. Il se pose en champion du mondialisme face à Trump. Le jeune coq contre le vieil éléphant.
Soixante chefs d’État et de gouvernement se réunissent aujourd’hui sur l’île Seguin, à Boulogne-Billancourt, juste à l’ouest de Paris, pour ce sommet d’étape. Avec eux, des « acteurs publics et non étatiques », en français des chefs d’entreprise, des banquiers, des représentants d’organisations non gouvernementales, etc. Plus des « icônes » de la défense du climat, en particulier des Américains anti-Trump, Arnold Schwarzenegger, Leonardo Di Caprio, Bill Gates, Michael Bloomberg. Le but de cette opération : faire savoir à la planète que la COP 21 de 2015 n’était pas un sommet comme les autres, sans effet, mais que tout le monde s’y intéresse, y compris l’Amérique, malgré le retrait de l’accord de Paris décidé en juin par Trump.
Un sommet à Paris pour confirmer le sommet de Paris
Bref, Macron veut persuader la planète que ça va marcher, et pour commencer, il cherche des financements supplémentaires pour lutter contre le fameux réchauffement du climat. Selon un responsable de la Banque mondiale « ce sommet vise à promouvoir des innovations financières qui, avec l’appui des nouveaux partenaires du secteur privé et de cadres réglementaires plus adaptés, doivent permettre d’orienter des capitaux privés vers des investissements compatibles avec le climat ». Car le retrait des États-Unis décidé par Trump pèse lourd de ce côté-là. C’est pourquoi Emmanuel Macron s’est posé depuis six mois en héraut, en jeune coq du mondialisme face à Trump présenté comme le représentant égoïste et peu clairvoyant de l’industrie américaine. Dès la rupture, dressé sur ses ergots, le président de la république, retournant le slogan de Trump « Make America great again », lui avait intimé : « Make our planet great again » (rendez notre planète à nouveau grande).
Entre Macron et son « ami » Trump, le climat, pomme de discorde
Hier, dans une interview à la chaîne américaine CBS, il a clairement refusé de renégocier quelque accord que ce soit avec Donald Trump. « Je ne suis pas prêt à renégocier mais je suis prêt à l’accueillir s’il décide de revenir ». Et d’expliquer que Trump avait été « extrêmement agressif de décider seul de simplement quitter » l’accord. Le mot agressif est important : dans le jeu diplomatique, Macron veut paraître le gentil, et l’on ne saurait être dans le bien aujourd’hui si l’on est « agressif » – or, le fait de décider souverainement, pour le chef d’une nation, s’il s’oppose à la communauté internationale, est jugé agressif. C’est l’un des trucs les plus efficaces de la rhétorique du mondialisme.
La conclusion de Macron coule donc de source : « Désolé, mais je pense que c’est une grande responsabilité face à l’Histoire et je suis assez certain que mon ami le président Trump va changer d’avis dans les mois ou les années à venir ». Son professeur, maman Brijou, lui a donné des lettres : s’il embrasse son rival, c’est pour mieux l’étouffer.