Le candidat d’extrême droite, Jair Bolsonaro, a obtenu plus de 46% des voix au premier tour de l’élection présidentielle au Brésil ce dimanche 7 octobre. Son principal rival, Fernando Haddad, du parti des travailleurs (PT), arrive loin derrière avec 29%.
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Jair Bolsonaro est un ancien capitaine de l’armée brésilienne qui est entré en politique peu après la fin de la dictature militaire en 1985. Après avoir été élu conseiller municipal de Rio de Janeiro en 1988, il devient député deux ans plus tard. Il le restera jusqu’à aujourd’hui.
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Sa récente ascension doit beaucoup à son rapprochement avec les évangélistes, très influents au Brésil et au Parlement. D’origine catholique, il s’est fait baptiser par un pasteur en Israël en 2016.
Il a su aussi séduire les grands propriétaires terriens en prévoyant de légaliser le port d’armes et de libéraliser un peu plus l’utilisation des pesticides. Mais c’est surtout à la déliquescence du monde politique que cet homme de 63 ans doit son succès.
Depuis des mois, les scandales de corruption éclaboussent les responsables de tous les partis. Les députés ont paru plus occupés ces derniers temps à se protéger de la justice qu’à légiférer.
C’est aussi la situation économique qui n’a cessé de se dégrader depuis 2015 qui a donné des ailes à Jair Bolsonaro. Les Brésiliens, qui ont vu sous la présidence Lula émerger une classe moyenne et plus de 50 millions de Brésiliens sortir de la pauvreté, ont subi une dégradation drastique de leurs conditions de vie.
Son conseiller économique, Paulo Guedes est dans la plus pure tradition ultralibérale des Chicago boys. Il prône des privatisations et un retrait de l’État de la sphère économique. Les milieux d’affaires ont fini par le soutenir et les marchés ont salué la perspective d’une victoire de Bolsonaro par la plus forte hausse de la bourse depuis deux ans.