Les anciennes salariées du fabricant de lingerie Lejaby (Lyon) ne sont pas parvenues à rassembler les fonds nécessaires pour maintenir l’activité de leur coopérative Les Atelières, fondée en 2013.
Nouveau coup dur pour la lingerie Made in France. Dans la banlieue lyonnaise, la chute de la société Les Atelières dépasse même le seul constat d’échec économique. Il révèle un gâchis humain et la perte d’un savoir-faire historique, celui de la corsetterie, qu’une poignée de salariées souhaitaient, après la fermeture de Lejaby, faire perdurer en gérant leur propre activité sous forme de coopérative.
Une initiative qui avait valu à l’un d’entre-elles une nomination au grade de chevalier de l’ordre national du Mérite. C’était en novembre 2012.
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Un an plus tard, l’affaire s’est écroulée. Faute d’argent. Pour rivaliser avec les produits à bas coûts d’Asie ou d’Afrique du Nord, les ouvrières lyonnaises souhaitaient se positionner sur des produits hauts de gamme. Mais il leur fallait beaucoup de capitaux pour investir et beaucoup de commandes pour rassurer les banques.
En quelques mois, Les Atelières a pu s’engager sur 15 000 pièces (il lui en fallait le double) et se constituer une réserve de 500 000 euros. Pour peser sur le marché, un million d’euros d’investissements aurait été nécessaire, mais les banques n’ont accordé aucune rallonge. Même la Banque publique d’investissement (BPI) a refusé de s’engager, jugeant sans doute trop faible le potentiel innovant de l’atelier lyonnais.
« C’est avec une grande tristesse que j’ai décidé de mettre fin à l’aventure des Atelières. C’est un crève-coeur pour celles et ceux qui ont eu l’espoir de relancer un atelier de lingerie corsetterie haut de gamme » a déclaré Muriel Pernin, la présidente fondatrice des Atelières. 30 personnes devraient perdre leur emploi.