En dépit de la pression internationale qui s’exerce sur le régime syrien de Bachar el-Assad pour qu’il mette un terme à la répression des mouvements d’opposition, Moscou continue de le soutenir.
La raison est que la Russie n’entend pas perdre son principal allié au Proche-Orient, lequel lui assure une entrée dans les mers chaudes avec la base navale de Tartous.
Aussi, les autorités russes n’ont pas mis un terme aux livraisons d’armes destinées à équiper les forces syriennes. Déjà que la chute du colonel Kadhafi a laissé un manque à gagner pour leurs industries de l’armement, il n’est pas question de laisser filer les 3,5 milliards de commandes passées par Damas pour l’année 2011.
Et c’est donc pour honorer un contrat d’un montant de 300 millions de dollars passé en 2007 que la Russie a livré à la Syrie un système mobile de défense côtière « Bastion », doté de 36 missiles anti-navires P-800 Iakhont, pouvant frapper un objectif situé entre 120 et 300 km de distance, à une vitesse de Mach 2,5. C’est du moins ce qu’a indiqué une source militaire russe à l’agence Interfax. Deux sytèmes de ce type ont été commandé, au total, par Damas.
Cela étant, cette livraison n’est pas vraiment une surprise puisque le ministre russe de la Défense, Anatoli Serdioukov avait indiqué, en février dernier, que ce contrat serait rempli, malgré les réticences américaines et l’opposition d’Israël, qui craignait alors de voir ces missiles tomber aux mains du Hezbollah.
Seulement, le contexte a changé depuis mars, avec la répression par le régime syrien des manifestants qui contestent son autorité. Très en pointe sur cette affaire, la Turquie a fait savoir, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, qu’elle est prête « à tous les scénarios », tout en espérant qu’une « intervention militaire ne sera jamais nécessaire ».
Par ailleurs, en continant ses livraisons d’armes au régime syrien, la Russie entend écarter toute opération éventuelle de l’Otan, comme cela a été le cas pour la Libye. Il est certain qu’avec la menace des missiles Iakhont, il sera plus compliqué, par exemple, d’appliquer, un embargo à la Syrie.