L’otage français Serge Lazarevic a été libéré en échange de plusieurs jihadistes emprisonnés au Mali, y compris l’organisateur présumé de son enlèvement, ont affirmé mercredi une source de sécurité malienne à l’AFP et des ONG.
Le responsable de la sécurité a précisé qu’un "bras droit" d’Iyad Ag Ghali, chef touareg malien du groupe jihadiste Ansar Dine, avait été au centre des négociations qui ont abouti à la libération de l’otage dans le nord du Mali puis à sa remise au Niger mardi, après trois ans de captivité aux mains d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Critiques
Un collectif d’organisations de défense des droits de l’homme a critiqué le fait que "les autorités maliennes viennent de libérer Mohamed Aly Ag Wadoussène" organisateur présumé de l’enlèvement en 2011 de Serge Lazarevic et son compatriote Philippe Verdon, ainsi que "Haïba Ag Acherif, présumés terroristes, Oussama Ben Gouzzi et Habib Ould Mahouloud, auteurs présumés de graves violations de droits humains au Mali, en échange de l’otage français".
Indignation
"Tout en saluant la libération de Serge Lazarevic" dans un communiqué ces ONG, dont la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) et la section malienne d’Amnesty International, se disent "indignées", décrivant Ag Wadoussène comme "l’organisateur principal de l’enlèvement".
"Echange de prisonniers"
Le responsable malien de la sécurité a déclaré sous le couvert de l’anonymat qu"’avec la France, le Mali et le Niger, nous avons pu obtenir la libération de l’otage français dans le cadre d’un échange de prisonniers". "Je peux vous dire que des hommes que certains qualifient de terroristes, mais qui pour nous sont des prisonniers, ont été libérés contre la libération de l’otage français", a ajouté cette source, précisant que "Mohamed Aly Ag Wadoussène fait partie des prisonniers libérés".
"Gesteà la demande de Paris" "C’est à la demande de Paris" que le Mali a "fait ce geste", a souligné cette source, qui n’a pas souhaité réagir sur un éventuel paiement de rançon. "S’il y a eu rançon, ce n’est pas par le Mali", a-t-on indiqué.