Le principal site d’occupation du mouvement prodémocratie à Hong Kong était en cours d’évacuation jeudi matin, probable épilogue de semaines de blocages et de manifestations.
Sur décision de la Haute cour de Hong Kong, saisie par des commerçants et des compagnies de transport en commun, des huissiers de justice se sont présentés peu après 09h00 (02h00 françaises) jeudi sur le campement d’Admiralty installé près des bureaux du chef de l’exécutif.
Ils ont lu aux manifestants une injonction d’évacuation. Vers 10h00, des ouvriers ont ensuite commencé à démanteler les barricades d’enceinte et défaire les tentes dans lesquelles certains dorment depuis la fin septembre.
La police devait ensuite intervenir pour dégager le coeur du campement installé sur une autoroute à neuf voies.
Aller "au bout"
Les chefs de file du mouvement de contestation, soutenus par une vingtaine de députés qui se sont déclarés prêts à finir au poste de police, ont lancé un appel à aller "au bout".
Certains étaient déterminés à les suivre, d’autres se montraient plus prudents, dissimulant mal une résignation largement partagée alors que les manifestants n’ont strictement rien obtenu.
Territoire chinois bénéficiant d’une large autonomie, l’ancienne colonie britannique a connu avec ces manifestations sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à Pékin en 1997.
La Chine a accepté le principe du suffrage universel pour l’élection du prochain chef de l’exécutif en 2017, mais exige que les candidats reçoivent l’aval d’un comité loyaliste, ce qui garantit, aux yeux des manifestants, l’élection d’un candidat inféodé à Pékin.
Depuis le pic de la contestation le 28 septembre, lorsque les manifestants étaient descendus dans la rue par dizaines de milliers, le nombre de protestataires a nettement diminué.
Et le soutien au mouvement de l’opinion publique, lassée par les embouteillages et les perturbations, s’est érodé.