Le 14 juillet 2015, à Vienne, l’Iran et le groupe P5+1 (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) ont signé l’accord sur le nucléaire qui a mis fin – du moins sur le papier - à l’embargo frappant le pays.
Depuis, non seulement les Américains rechignent à l’appliquer, mais ils tentent à nouveau de renverser le régime islamique avec le soutien de leurs alliés occidentaux et locaux – Israël et l’Arabie saoudite – et avec toujours en perspective la partition du pays.
Il y a quelques mois, l’ayatollah Ali Khamenei, Guide de la Révolution islamique iranienne, a reçu des familles de Gardiens de la Révolution islamique tués en Syrie et en Irak et leur a déclaré que leurs enfants avaient donné leur vie pour protéger des lieux saints chiites de la destruction, les populations de ces pays, et pour que l’Iran n’ait pas à combattre demain le même ennemi « à Kermanshah, à Hamadan et dans d’autres provinces ».
En tête des « ennemis » menaçant la sécurité intérieure de l’Iran : l’État islamique bien sûr, mais aussi des organisations locales – djihadistes et/ou séparatistes – surtout actives dans les régions frontalières.
Menaces djihadistes et séparatistes
Ces dernières semaines, des affrontements violents ont opposé le Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) à des groupes armés au Kurdistan, Sistan-Balouchistan, Azerbaïdjan oriental, Khouzistan (Ahwaz) :
Depuis que Massoud Barzani a décidé, en mars dernier, de relancer le séparatisme kurde, mis en sommeil en Iran depuis 1996, les peshmerga du Parti Démocratique du Kurdistan Iranien (PDK-I) – dirigé par Mustapha Hijri – tentent de s’implanter dans les zones montagneuses et les villes proches de la frontière avec l’Irak. La tension est telle que le général Pakpour – commandant des forces terrestre des CGRI - menace d’intervenir militairement au Kurdistan irakien si l’ordre n’est pas donné de rappeler les combattants. Comme Barzani ne s’est pas lancé dans cette aventure sans assurances de la CIA et du Mossad, la situation ne peut que dégénérer. D’autant plus que selon l’agence Stratfor – surnommée la CIA bis - Mustapha Hijri veut maintenant réunir toutes les organisations séparatistes iraniennes en un « Congrès des nationalités pour un Iran fédéral »…
Le 20 juin dernier, l’amiral Ali Chamkhani – secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale – a révélé que ses services ont déjoué « l’un des plus importants complots terroristes » ourdi par des organisations djihadistes qui « envisageaient de mener des attentats-suicides à Téhéran ». Du jamais vu !
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La recrudescence actuelle d’activités subversives en Iran n’est pas sans rappeler 2007, période où George W. Bush et Dick Cheney comptaient renverser le régime iranien grâce à des bombardements précédés d’attentats à caractère ethnique et religieux. À l’époque, le projet avait été différé, sans considération pour la vie des militants séparatistes qui y avaient cru… et Mahmoud Ahmadinejad avait été réélu triomphalement deux ans plus tard.