Dans ses réquisitions de condamnation à 4 ans de prison, qui s’appuient essentiellement sur les contrevérités du jugement querellé, l’avocat général a déclaré : « Je rappelle que Monsieur Dieudonné MBALA MBALA est l’inventeur de la quenelle, geste dont chacun sait qu’il est un salut nazi inversé ».

Dieudonné a eu la parole en dernier :

« Madame la présidente, Monsieur l’avocat général a la prétention de dire mieux que moi et à ma place le sens d’un geste dont je suis l’inventeur. Il affirme que la quenelle est un salut nazi inversé. Je trouve très drôle, en tant que chef d’une tribu bantou d’Afrique, d’être traité de nazi. Puisqu’on m’y invite, je vais donc vous livrer la véritable signification de la quenelle. La quenelle est une croix. Ce geste me vient de celui qui m’inspire, elle s’inspire de la croix du Christ. »

Puis, joignant le geste à la parole, Dieudonné s’est tourné vers l’avocat général et lui a fait le geste de la quenelle, de manière très énergique et en le maintenant en l’air, dans sa direction, de longues secondes :

« Monsieur l’avocat général, cette quenelle, regardez-la bien car elle est pour vous ! Je vous l’adresse, cette quenelle, et je vous dis, à la suite de celui qui m’inspire, que malgré tous les mensonges dans vos réquisitions, je vous pardonne. »

L’avocat général a baissé les yeux. Les magistrats de la cour les ont écarquillés.

La cour d’appel rendra sa décision le 23 juin concernant le polémiste Dieudonné, notamment soupçonné d’avoir détourné plus d’un million d’euros de recettes non comptabilisées de ses spectacles.

L’humoriste controversé a été condamné en 2019 à trois ans d’emprisonnement, dont deux ferme, ainsi qu’à 200 000 euros d’amende et dix ans d’interdiction de gérer une société, pour fraudes fiscales, blanchiment, abus de biens sociaux ou encore organisation frauduleuse de son insolvabilité.

Au dernier jour de son procès en appel, le parquet général a requis hier, mardi 30 mars, la confirmation de ces peines, en y ajoutant cependant un an d’emprisonnement avec sursis, a indiqué une source judiciaire. La défense a de nouveau plaidé la relaxe pour Dieudonné, sa compagne Noémie Montagne et leur société les Productions de la plume.

« Le jugement de première instance a condamné mes clients sur la base de mensonges outranciers, soit qu’ils émanent de l’administration (fiscale, NDLR) soit qu’ils émanent du tribunal lui-même, ce qui est particulièrement grave et inquiétant », a affirmé à l’AFP leur avocat, David de Stefano.

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Le parquet général a enfin demandé une confiscation des sommes saisies lors des investigations : plus de 657 000 euros.

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