Egalité et Réconciliation
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Compte-rendu de l’Université de rentrée de « Debout la République »

C’est une salle comble que nous avons trouvée en ce dimanche matin, à l’occasion de la 6éme Université de rentrée de « Debout la République », le mouvement souverainiste de Nicolas DUPONT-AIGNAN, qui se déroulait les 6 et 7 septembre 2008 à Dourdan (Essonne).

Un peu plus de 400 membres venant de toute la France avaient répondu présents pour échanger leurs réflexions afin de préparer la ligne politique du mouvement pour les élections européennes.

L’euro cher, les délocalisations, la concurrence déloyale, la régression sociale, les OGM, la casse des services publics, le retour de la France dans l’OTAN, l’adhésion de la Turquie, le mépris du suffrage universel,… faisaient partie des nombreux sujets débattus au cours de ces deux journées.

Ce dimanche fut animé par une table ronde autour de la question : « France, Europe, mondialisation : comment sortir de la régression économique et sociale ? ».

Cinq intervenants se sont succédés à la tribune pour discourir sur le sujet :

- le professeur des Universités Gérard LAFAY,

- le chef d’entreprise et Président du club des n°1 mondiaux à l’exportation Jean-Pierre GERARD,

- l’économiste Jean-Luc GREAU,

- l’historien et démographe Emmanuel TODD,

- et le fondateur et ancien directeur de Marianne Jean-François KAHN.

L’écrivain Denis TILLINAC et l’économiste et directeur d’études à l’EHESS Jacques SAPIR, initialement inscrits sur le programme, étaient absents.


Jean-Pierre GERARD dénonça une mondialisation destructrice d’emplois en mettant en avant « l’incompatibilité d’une Europe des Nations avec cette mondialisation ». Il plaida pour un retour d’une « éthique citoyenne chez les chefs d’entreprises et d’une charte sociale pour le 21ème siècle ».

Jean-Luc GREAU mit en avant les dangers de cette « mondialisation à marche forcée des échanges commerciaux, qui ne redistribue pas les gains de productivité vers les travailleurs ». Il dénonça « une commission de Bruxelles et une cours de justice européenne inféodées à Washington » et l’urgence de placer ces institutions sous le contrôle des Etats, ainsi que le rôle néfaste de la BCE sur le système bancaire.

Emmanuel TODD insista lui, sur la situation de « vide idéologique face à la logique libérale » et l’importance de mettre en place un système de protectionnisme économique au niveau européen. L’Allemagne étant aujourd’hui pour lui, le seul moteur économique de l’Europe, il faudra faire pression sur elle pour l’obliger à recentrer son activité sur la zone Europe, alors qu’actuellement profitant d’un euro fort, elle s’aligne sur la logique libérale allant chercher ses profits à l’extérieur de l’Europe, laissant ainsi la croissance économique de l’Europe au point mort.

Jean-François KAHN y alla lui aussi de sa critique du libéralisme et de la nécessité d’un retour à une forme de « régulation » de l’économie par les Etats, trouvant le terme « protectionnisme » trop diabolisé. Revenant sur l’actualité récente, il dénonça le R.S.A. comme « le premier impôt sur le capital que les capitalistes ne payeront pas ! ».

Cette fin de table ronde fut suivie de l’annonce par Nicolas DUPONT-AIGNAN de la présence honorifique de deux illustres représentants du gaullisme historique, Mr Pierre LEFRANC, ancien chef de cabinet du Général de Gaulle et l’ambassadeur Pierre Maillard, ancien chef de la diplomatie du Général.

Une ovation très émue accueillit l’intervention à la tribune de Mr LEFRANC, qui déplora d’emblée la trahison de nos élites politiques modernes, en dénonçant l’affligeante voie prise par la France qui tourne le dos à l’héritage laissé par de GAULLE. « Si nous voulons respecter la vocation du Général de GAULLE (et donc celle de la France), il nous faut rester libres et indépendants ! » faisant référence à la réintégration de la France dans l’OTAN.
« On n’éradiquera pas le terrorisme avec des chars et des bombes, c’est un mensonge ! »

L’ambassadeur Pierre MAILLARD, qui fut accueilli avec la même ferveur, insista lui aussi sur l’importance pour le Général de GAULLE de la « non dépendance de la France » vis-à-vis d’une quelconque puissance étrangère. « Il ne faut pas avoir peur de l’isolement quand les intérêts spécifiques de la France sont en jeu ! ». Dénonçant cette fois l’engagement des troupes françaises en Afghanistan dans « une guerre qui n’est pas la nôtre ».

Puis ce fut le moment du discours de clôture de N. DUPONT-AIGNAN qui ne manqua pas de panache !
Il commença par remercier ses deux illustres prédécesseurs à la tribune en disant sur un ton ému et familier, « quand on entend Mr LEFRAN et Mr MAILLARD parler de la France, on se dit que la politique de cette époque ça avait de la gueule ! ».

Dénonçant une « gauche bobo ringarde, coupé du peuple » et une « droite atlantiste et libérale », il commença par « défendre une certaine idée de la France ». « Une France qui n’est pas de droite… une France qui n’est pas de gauche… pour redonner sa dignité au peuple de France ! ». Il n’épargna pas au passage le FN de Jean-Marie LE PEN qui pour lui a contribué à « caricaturer l’image de la Nation et du Patriotisme » si noble à ses yeux.

Concernant le gouvernement Sarkozy, symbole « de la frime, du fric et du show-biz », il fustigea « son esprit de cour et sa faiblesse intellectuelle ! ». Face à l’échec de cette Europe centralisée, technocratique et libérale, « le gouvernement est incapable de réaliser la véritable "rupture", celle d’avec le pouvoir illégitime et non démocratique de la commission de Bruxelles ». Pour lui cette « Europe est morte », alors « vive l’Europe ! ».

Pour terminer son discours, il annonça la présentation d’une liste Républicaine pour les européennes, qui tentera de rassembler les voix du « non » au référendum du 29 mai 2005. Puis il annonça avec force et conviction qu’il fera campagne sur le thème « de la dissolution de la commission de Bruxelles ! » et de la fin du système de la décision à la majorité qui, à 27 membres, met « la France en position minoritaire ». A la place, il proposera une « Europe à la carte », une « Europe des coopérations entre Nations ».

C’est en entonnant la Marseillaise avec toute la salle que se clôtura cette 6ème université d’été de Debout La République.

Par la suite, nous avons pu aborder Mr Nicolas DUPONT AIGNAN et nous présenter en tant que membres de E&R, le mouvement d’Alain SORAL, en visite de courtoisie. Il connaissait visiblement déjà E&R et a très bien accueilli notre présence acceptant même d’immortaliser cette rencontre par une photo.

L’atmosphère étant très amicale et conviviale, nous avons profité du déjeuner pour nous rapprocher de Laurent SEUROT, le responsable de « Debout Les Jeunes » la section jeunesse du mouvement.

Ce n’est pas la place qui nous a manqué à la table des « jeunes » du mouvement, car il a bien fallu le constater… la très grande majorité des militants de DLR, était d’un âge assez avancé.
Visiblement, le mouvement à beaucoup de mal à toucher la jeunesse, et c’est bien là sa grosse faiblesse. D’ailleurs, on pouvait lire dans le regard des anciens que l’on croisait et qui systématiquement nous félicitaient et nous encourageaient, cet espoir emprunt d’une certaine détresse.

Pourtant, bon sang ! Il soufflait tellement sur cette journée l’esprit de résistance d’un de GAULLE, que nous, jeune génération aimerions tant voir renaître.

Et c’est là que l’on réalise le talent d’Alain SORAL pour faire aimer cette France « que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître ». Cette France !...que tous les anciens, qui n’ont pas abdiqué, présents ce jour là, continuent malgré tout de défendre. Cette France !...que les suppôts du libéralisme libertaire voudraient nous faire passer pour « réactionnaire », alors qu’au contraire il n’a jamais été aussi progressiste, aujourd’hui, de s’en inspirer.

Au cours de la discussion avec Laurent SEUROT, nous avons pu néanmoins constater que la stratégie « frontiste » d’Alain, passait mal. Pour SEUROT et les « quelques » autres jeunes à la table, le Front National est un parti fini car usé par son idéologie caricaturale et sa diabolisation. On pouvait toutefois sentir une certaine frustration chez eux, quand on présentait la diversité et la richesse des effectifs d’E&R, constituées par l’apport d’Alain sur le plan intellectuel et idéologique, et la facilité qu’il avait de mobiliser en faveur de la cause nationale des jeunes de toutes origines et de tous horizons sociaux.

C’est sur une note optimiste et conscients de l’importance de tisser des liens trans-courants, que nous nous sommes quittés, non sans avoir invité le responsable parisien de DLJ (Debout Les Jeunes) à l’université de E&R en novembre. Affaire à suivre…

Jean-Marie et Nasser pour E&R
 






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