L’absence d’Alain Soral comme intervenant à l’université d’été du Front National à Evian avait été interprétée par certains malveillants comme le signe d’une disgrâce. Pourtant, la tonalité des interventions des principaux dirigeants du FN ne laisse plus de place au doute : la pensée soralienne gagne du terrain au FN. Le discours de Marine Le Pen dont nous reproduisons ici de larges extraits est à cet égard sans équivoque, il est impossible de ne pas y reconnaître la patte de notre sociologue préféré. Il a pourtant été écrit par Marine le Pen en personne. Autre signe encourageant, l’accueil très chaleureux fait à Alain Soral par l’immense majorité des participants à cette Université d’Evian, organisée par notre ami Dominique Martin. De Roger Holeindre, ancien résistant président du Cercle national des combattants et figure historique du FN, aux militants ou cadres anonymes, les soutiens et encouragements ont été nombreux. Haut les coeurs !
E&R
Discours de Marine Le Pen à l’Université d’été du Front National, Évian, le 14 septembre 2008 : Extraits
"Le mondialisme ce n’est rien d’autre que la dérive totalitaire du libéralisme.
Il réconcilie les internationalistes de gauche et les affairistes trans-nationaux sur le dos des nations, des peuples, des hommes et des travailleurs du monde entier.
Et parce qu’un économisme s’est substitué à un autre, comme le rappelle Guillebaud, le mondialisme professe aujourd’hui les mêmes inepties que hier le communisme.
Or, ces croyances [...] auxquelles on voudrait nous faire croire, ont tendance à encadrer littéralement la pensée intellectuelle moderne, du moins celle qui est véhiculée par les « élites » et les médias."
"L’ « homo économicus », l’homme nouveau de l’ère mondialiste est une créature robotisée, lobotomisée issue d’une idéologie libérale libertaire, l’enfant illégitime d’Alain Madelin et de Cohn-Bendit, un petit monstre suintant d’égoïsme et d’égocentrisme."
"Engagée sous l’impulsion de l’Amérique, cette fille dévoyée de l’Europe, la course folle à la dérégulation généralisée conduit les peuples sur la Route de la servitude, pour reprendre, en la retournant, l’expression du très libéral Hayek."
"Derrière la globalisation, sous l’impulsion des libéraux, c’est le fantôme de l’internationalisme marxiste qui refait surface : même haine de la nation qui est le lieu des compromis sociaux ; même haine des structures intermédiaires (famille, institutions…) dont l’existence même contrarie la fluidité des échanges. Le rêve du village mondial se concrétise. Celui-ci se conçoit comme une ville américaine avec ses quartiers spécialisés : quartiers d’affaires, zones industrielles, zones de loisirs, espaces résidentiels.
L’Asie devient le quartier industriel, les pays anglo-saxons le siège de l’activité financière, l’Afrique la réserve de main d’œuvre importables et, avec un épouvantable cynisme, la variable d’ajustement de la population mondiale.
Dans ce schéma, la France a vocation à n’être qu’un bronze-fesses pour touristes et retraités. On y installe Disneyland à côté de sites historiques parisiens, et des maisons de retraites à proximité des casinos sur la Côte d’Azur.
Dans le nouvel Empire, les perspectives professionnelles pour nos enfants ce sera d’être femme de ménage, guide de musées ou pousseur de chaises roulantes.
La logique mondialiste est cruelle : les états doivent disparaitre, les continents sont virtualisés. La France n’est plus un pays mais un espace, l’Europe n’est plus un lieu, c’est une idée.
Mais, la mondialisation ce sont les mondialistes qui en parlent le mieux, au premiers rang desquels Jacques Attali, prophète derisoire de la Mitterrandie et inspirateur officiel du nouveau pouvoir élyséen. Dans sa « brève histoire de l’avenir » Jacques Attali résume l’histoire du monde à l’épopée de l’ « ordre marchand », celui qui selon se propres termes « parle le langage universel de la monnaie ».
Cet ordre marchand dont il constate avec délectation le triomphe, entrainera l’émergence (je cite) d’un « hyper-empire où des hyper-nomades dirigeront un empire hors-sol ».
Il nous le dit, p. 17 : « chacun ne sera plus loyal qu’à lui-même, les lois seront remplacées par des contrats, la justice par l’arbitrage (cf. affaire Tapie), la police par des mercenaires (à rapprocher de l’entreprise de mercenariat américaine Blackwater). »
Et, de fait, Attali nous décrit ce qui se met actuellement en place : l’avènement de l’homme nomade né des grandes migrations qui dominera le sédentaire étriqué, la domination d’une « hyper-classe » trans-nationale, la recherche de l’équité qui prévaudra sur la notion d’égalité, le règne de l’éphémère, du jetable, du court terme, la consécration de valeurs malléables, customisées au bon vouloir des individus, l’ère du zapping généralisé.
Ce processus programmé de déconstruction des nations - dont certaines ont plus de mille ans, dont la nôtre -, conduira au retour des cités-états. L’absence de morale d’Etat mènera des parts entières de territoires à tomber aux mains de maffias ou de non-états terroristes (c’est déjà le cas avec les zones tribales au Pakistan, ports pirates en Somalie, ou plus proches de nous avec certaines zones de non-droit…). La prééminence des consommateurs sur les travailleurs finira de s’imposer.
« L’hyper-empire demeura partiellement américain » nous dit Attali, et il poursuit : « ses objets de consommation seront encore très largement la prolongation d’objet nomades (téléphones, baladeurs…) tout comme le seront sa culture (métissée), son mode de vie (précaire), ses valeurs (individualistes), son idéal (narcissique)… »
« Des compagnies privées de sécurité, de police, de renseignement concurrenceront les polices nationales, dans la surveillance des mouvements et des données, pour le compte de compagnies d’assurance et d’entreprises… »
En écho au débat actuel sur le flicage généralisé Edvige, et à la société de l’hyper-surveillance, Attali poursuit « Chacun devra accepter d’être surveillé. »
Il conclut : « le capitalisme ira jusqu’à son terme : il détruira tout ce qui n’est pas lui. Il transformera le monde en un immense marché, au destin déconnecté de celui des nations et dégagé des exigences et servitudes d’un "cœur"… Il parachèvera ce qu’a commencé le marché depuis ses origines : faire de chaque minute de la vie une occasion de produire, d’échanger ou de consommer de la valeur marchande. » (sic)
Cette vision américano-centrée n’est pas la nôtre. Car dans la société rêvée par M. Attali, dans la société du jetable, l’homme est jetable, et le monde lui-même est jetable.
L’homme est jetable ! On le constate chaque jour avec les licenciements boursiers qui voient les salariés d’entreprises bénéficiaires être sacrifiés sur l’autel de la bourse pour satisfaire des logiques de profits immédiats par des actionnaires prédateurs, versatiles et déloyaux.
Les faits sont là. Les capitalistes ont lancé la lutte des classes et l’ont gagné : ils se croient le droit d’exploiter sans vergogne, sans règles et même sans morale. Il faut le comprendre. Le mondialisme n’est pas une idéologie de la liberté mais une idéologie de conquête et de soumission.
L’homme est jetable parce que dans cette société où le « je » l’emporte sur le « nous », la solidarité n’a plus sa place. La société mondialisée c’est une juxtaposition de solitudes individuelles et de drames humains souvent silencieux.
Plus largement, le projet mondialiste emporte la destruction des éco-systèmes humains que constituent les nations dans les pays occidentaux. Dans les sociétés traditionnelles du tiers-monde notamment en Afrique, il dévaste les réseaux de solidarités tribales ou les structures familiales, provoquant la migration des populations vers les mégalopoles du tiers-monde puis vers l’Europe assiégée.
Dans ce monde marchand où l’expression « gagnant-gagnant » qu’affectionne particulièrement Nicolas Sarkozy, et avant lui Ségolène Royal, a remplacé la plus saine et plus généreuse formule « donnant-donnant », le malheur des uns ne fait pas le bonheur de autres : nos pays subissent une baisse inexorable du niveau de vie ; dans le même temps, les pays pauvres vivent les soubresauts des émeutes de la faim. Chacun de nos pays attend dans le couloir de la mort.
Mais je vous le disais, dans ce système, il n’y pas que l’homme qui est jetable, mais le monde aussi est jetable.
Car si le mondialisme a programmé la destruction des éco-systèmes humains, il prépare également les conditions de l’épuisement de la planète au nom d’un anthropocentrisme suicidaire.
La planète est un don de Dieu.
Elle ne peut offrir que ce qu’elle est en mesure de produire. Or, comment peut-on croire que 9 milliards d’hommes peuvent vivre, produire, consommer, polluer comme des américains.
Or, c’est pourtant ce que postule l’idéologie mondialiste qui contrevient à tous les principes écologiques bien compris : être écologique c’est produire à proximité et recycler sur place.
C’est le contraire qui se met en place où l’on fabrique à un bout de la planète, on consomme à 20.000 kilomètres de là et on recycle les déchets produits 10.000 kilomètres plus loin.
Dans le même temps pour donner le change, nos états totalement schizophrènes matraquent nos concitoyens de discours moralisateurs et mettent en place une fiscalité verte.
Or, à quoi sert-il d’obliger les Français à chercher le pain en vélo si le vélo est produit en chine, le blé vient des Etats-Unis et que le champ derrière la boulangerie est laissé en jachère sur décision administrative de l’Union européenne ?
Le système a atteint un tel degré de perversité que dans nos économies modernes, le principal moteur de la croissance c’est précisément la consommation. Cette logique, par nature anti-écologique, est pourtant soutenue et encouragée par une coûteuse politique de la demande.
Ce mythe de la croissance infinie, le modèle économique fondé sur la spécialisation de tâches à l’échelle mondiale qui fait exploser les transports mondiaux, comme l’illusion du bonheur consumériste ne vont pas seulement épuiser la planète mais risque de la tuer. Lorsque chaque foyer chinois aura deux voitures, les bobos parisiens pourront partir sur la Côte d’Azur en vélib, cela ne changera plus grand-chose. Paradoxe de l’histoire : au moment où les Chinois abandonnent le vélo pour la voiture, nous abandonnons la voiture pour le vélo.
Au Front national, nous soutenons une vision du monde et de l’homme diamétralement opposée.
Face à ce néo-totalitarisme marchand d’où émergent une profonde décroyance et une société anomique (sans valeurs communes), nous opposons une conception du monde respectueuse de l’ordre naturel, des peuples et de l’homme.
Nous refusons tout d’abord de confondre bonheur et plaisir.
Nous refusons de croire que l’épanouissement individuel se mesure à la capacité de consommer et trouve ses fondements dans un hédonisme malsain.
Nous devons à l’héritage chrétien de l’Europe notre conception de l’homme qui lui reconnait, avec le caractère sacré de la vie, une existence comme être unique, doté de raison et capable de choix personnels."
"Les mondialistes surfent sur cette religion du vide qui fait de l’acte de consommation le but ultime de la vie et des producteurs et des consommateurs des êtres interchangeables… En réalité, tout incite à l’émiettement individualiste tant qu’est encouragé l’uniformisation des modes de consommation.
« La société des individus », pour reprendre la formule de Norbert Elias, pousse chacun à l’affirmation de sa petite identité souveraine. Elle congédie les identités collectives au premier rang desquelles les identités nationales.
« Chacun sa route, chacun son chemin » chantonnaient les radios il y a déjà 10 ans.
Or, derrière cette glorification de l’individu-roi transparaît aisément une conception peu respectueuse des personnes reléguées au rang d’instrument aux services des marchés. Cet individualisme se paye par une désocialisation c’est-à-dire un isolement personnel propice à tous les asservissements. Même l’ouvrier français n’a plus de sentiment d’appartenance à une classe, sentiment qui le rassurait et le raccrochait à une communauté charnelle. Tu seras un esclave, mon fils !
Dans cette société atomisée en petits destins individuels, tout affectio societatis, c’est-à-dire toute volonté de construire en commun, a disparu. Le taux de remplissage de nos prisons en est la meilleure illustration.
Déstabilisées depuis 30 ans par des apports de populations inassimilables, nos sociétés sont conduites à s’épuiser, à reconstruire - voire simplement à construire artificiellement - un lien social qui se détricote au fur et à mesure que s’édifie des ghettos sociaux et ethniques.
Seule la réaffirmation de nos valeurs nationales peut contrecarrer l’affirmation destructrice des identités de substitution trans-nationales (comme certaines identités religieuses) ou infra-nationales (régionales par exemple).
Nous sommes les défenseurs d’une conception qui replace le « nous » avant le « je ».
Contre le pouvoir dissolvant de l’égoïsme, nous défendons les valeurs collectives, les valeurs de survie, les valeurs de vie : aimer son prochain comme soi-même, je dirai avant soi-même.
Je vous le disais en introduction de cette intervention : notre combat dépasse le cadre politique.
Gustave Le Bon, il y a un siècle résumait le cycle des civilisations par cette formule : « Passer de la barbarie à la civilisation en poursuivant un rêve, puis décliner dès que ce rêve a perdu sa force, tel est le cycle de la vie d’un peuple. »
Notre rôle, comme patriotes, comme nationaux et nationalistes, c’est de faire renaître le rêve de notre civilisation française et européenne.
Nous sommes en effet les seuls adversaires du mondialisme. Ceux qui se nomment les mondialistes sont les mondialistes ultralibéraux ; les alter-mondialistes, qui leur font face médiatiquement, sont eux aussi mondialistes mais « alter », comprenez « autre », en clair gauchistes.
Je vous l’ai dit : le combat pour la nation, c’est le combat fondamental car c’est le combat pour les libertés, pour nos libertés et celles de nos enfants.
Notre peuple est un grand peuple capable de sursauts inouïs, comme il le montra si souvent dans son histoire. Nous devons appeler nos compatriotes à des enrôlements autres que consuméristes, nous devons les détourner des professionnels du rien qui se vautrent dans les palais nationaux, nous devons leur proposer l’alternative du sursaut vital.
Nos forces de conviction, notre détermination, et notre compétence doivent leur prouver notre capacité à organiser l’œuvre impérative de redressement. Notre éthique et notre sens de l’humain leur montrera notre légitimité à la mener.
Dans cette société, renoncer à réclamer par-dessus tout le droit au bonheur pour soi-même, c’est être inconvenant. Eh bien n’ayons pas peur de l’être ! Nous aimons trop la France pour ne vouloir qu’être heureux !"
Discours intégral : http://www.nationspresse.info
E&R
Discours de Marine Le Pen à l’Université d’été du Front National, Évian, le 14 septembre 2008 : Extraits
"Le mondialisme ce n’est rien d’autre que la dérive totalitaire du libéralisme.
Il réconcilie les internationalistes de gauche et les affairistes trans-nationaux sur le dos des nations, des peuples, des hommes et des travailleurs du monde entier.
Et parce qu’un économisme s’est substitué à un autre, comme le rappelle Guillebaud, le mondialisme professe aujourd’hui les mêmes inepties que hier le communisme.
Or, ces croyances [...] auxquelles on voudrait nous faire croire, ont tendance à encadrer littéralement la pensée intellectuelle moderne, du moins celle qui est véhiculée par les « élites » et les médias."
"L’ « homo économicus », l’homme nouveau de l’ère mondialiste est une créature robotisée, lobotomisée issue d’une idéologie libérale libertaire, l’enfant illégitime d’Alain Madelin et de Cohn-Bendit, un petit monstre suintant d’égoïsme et d’égocentrisme."
"Engagée sous l’impulsion de l’Amérique, cette fille dévoyée de l’Europe, la course folle à la dérégulation généralisée conduit les peuples sur la Route de la servitude, pour reprendre, en la retournant, l’expression du très libéral Hayek."
"Derrière la globalisation, sous l’impulsion des libéraux, c’est le fantôme de l’internationalisme marxiste qui refait surface : même haine de la nation qui est le lieu des compromis sociaux ; même haine des structures intermédiaires (famille, institutions…) dont l’existence même contrarie la fluidité des échanges. Le rêve du village mondial se concrétise. Celui-ci se conçoit comme une ville américaine avec ses quartiers spécialisés : quartiers d’affaires, zones industrielles, zones de loisirs, espaces résidentiels.
L’Asie devient le quartier industriel, les pays anglo-saxons le siège de l’activité financière, l’Afrique la réserve de main d’œuvre importables et, avec un épouvantable cynisme, la variable d’ajustement de la population mondiale.
Dans ce schéma, la France a vocation à n’être qu’un bronze-fesses pour touristes et retraités. On y installe Disneyland à côté de sites historiques parisiens, et des maisons de retraites à proximité des casinos sur la Côte d’Azur.
Dans le nouvel Empire, les perspectives professionnelles pour nos enfants ce sera d’être femme de ménage, guide de musées ou pousseur de chaises roulantes.
La logique mondialiste est cruelle : les états doivent disparaitre, les continents sont virtualisés. La France n’est plus un pays mais un espace, l’Europe n’est plus un lieu, c’est une idée.
Mais, la mondialisation ce sont les mondialistes qui en parlent le mieux, au premiers rang desquels Jacques Attali, prophète derisoire de la Mitterrandie et inspirateur officiel du nouveau pouvoir élyséen. Dans sa « brève histoire de l’avenir » Jacques Attali résume l’histoire du monde à l’épopée de l’ « ordre marchand », celui qui selon se propres termes « parle le langage universel de la monnaie ».
Cet ordre marchand dont il constate avec délectation le triomphe, entrainera l’émergence (je cite) d’un « hyper-empire où des hyper-nomades dirigeront un empire hors-sol ».
Il nous le dit, p. 17 : « chacun ne sera plus loyal qu’à lui-même, les lois seront remplacées par des contrats, la justice par l’arbitrage (cf. affaire Tapie), la police par des mercenaires (à rapprocher de l’entreprise de mercenariat américaine Blackwater). »
Et, de fait, Attali nous décrit ce qui se met actuellement en place : l’avènement de l’homme nomade né des grandes migrations qui dominera le sédentaire étriqué, la domination d’une « hyper-classe » trans-nationale, la recherche de l’équité qui prévaudra sur la notion d’égalité, le règne de l’éphémère, du jetable, du court terme, la consécration de valeurs malléables, customisées au bon vouloir des individus, l’ère du zapping généralisé.
Ce processus programmé de déconstruction des nations - dont certaines ont plus de mille ans, dont la nôtre -, conduira au retour des cités-états. L’absence de morale d’Etat mènera des parts entières de territoires à tomber aux mains de maffias ou de non-états terroristes (c’est déjà le cas avec les zones tribales au Pakistan, ports pirates en Somalie, ou plus proches de nous avec certaines zones de non-droit…). La prééminence des consommateurs sur les travailleurs finira de s’imposer.
« L’hyper-empire demeura partiellement américain » nous dit Attali, et il poursuit : « ses objets de consommation seront encore très largement la prolongation d’objet nomades (téléphones, baladeurs…) tout comme le seront sa culture (métissée), son mode de vie (précaire), ses valeurs (individualistes), son idéal (narcissique)… »
« Des compagnies privées de sécurité, de police, de renseignement concurrenceront les polices nationales, dans la surveillance des mouvements et des données, pour le compte de compagnies d’assurance et d’entreprises… »
En écho au débat actuel sur le flicage généralisé Edvige, et à la société de l’hyper-surveillance, Attali poursuit « Chacun devra accepter d’être surveillé. »
Il conclut : « le capitalisme ira jusqu’à son terme : il détruira tout ce qui n’est pas lui. Il transformera le monde en un immense marché, au destin déconnecté de celui des nations et dégagé des exigences et servitudes d’un "cœur"… Il parachèvera ce qu’a commencé le marché depuis ses origines : faire de chaque minute de la vie une occasion de produire, d’échanger ou de consommer de la valeur marchande. » (sic)
Cette vision américano-centrée n’est pas la nôtre. Car dans la société rêvée par M. Attali, dans la société du jetable, l’homme est jetable, et le monde lui-même est jetable.
L’homme est jetable ! On le constate chaque jour avec les licenciements boursiers qui voient les salariés d’entreprises bénéficiaires être sacrifiés sur l’autel de la bourse pour satisfaire des logiques de profits immédiats par des actionnaires prédateurs, versatiles et déloyaux.
Les faits sont là. Les capitalistes ont lancé la lutte des classes et l’ont gagné : ils se croient le droit d’exploiter sans vergogne, sans règles et même sans morale. Il faut le comprendre. Le mondialisme n’est pas une idéologie de la liberté mais une idéologie de conquête et de soumission.
L’homme est jetable parce que dans cette société où le « je » l’emporte sur le « nous », la solidarité n’a plus sa place. La société mondialisée c’est une juxtaposition de solitudes individuelles et de drames humains souvent silencieux.
Plus largement, le projet mondialiste emporte la destruction des éco-systèmes humains que constituent les nations dans les pays occidentaux. Dans les sociétés traditionnelles du tiers-monde notamment en Afrique, il dévaste les réseaux de solidarités tribales ou les structures familiales, provoquant la migration des populations vers les mégalopoles du tiers-monde puis vers l’Europe assiégée.
Dans ce monde marchand où l’expression « gagnant-gagnant » qu’affectionne particulièrement Nicolas Sarkozy, et avant lui Ségolène Royal, a remplacé la plus saine et plus généreuse formule « donnant-donnant », le malheur des uns ne fait pas le bonheur de autres : nos pays subissent une baisse inexorable du niveau de vie ; dans le même temps, les pays pauvres vivent les soubresauts des émeutes de la faim. Chacun de nos pays attend dans le couloir de la mort.
Mais je vous le disais, dans ce système, il n’y pas que l’homme qui est jetable, mais le monde aussi est jetable.
Car si le mondialisme a programmé la destruction des éco-systèmes humains, il prépare également les conditions de l’épuisement de la planète au nom d’un anthropocentrisme suicidaire.
La planète est un don de Dieu.
Elle ne peut offrir que ce qu’elle est en mesure de produire. Or, comment peut-on croire que 9 milliards d’hommes peuvent vivre, produire, consommer, polluer comme des américains.
Or, c’est pourtant ce que postule l’idéologie mondialiste qui contrevient à tous les principes écologiques bien compris : être écologique c’est produire à proximité et recycler sur place.
C’est le contraire qui se met en place où l’on fabrique à un bout de la planète, on consomme à 20.000 kilomètres de là et on recycle les déchets produits 10.000 kilomètres plus loin.
Dans le même temps pour donner le change, nos états totalement schizophrènes matraquent nos concitoyens de discours moralisateurs et mettent en place une fiscalité verte.
Or, à quoi sert-il d’obliger les Français à chercher le pain en vélo si le vélo est produit en chine, le blé vient des Etats-Unis et que le champ derrière la boulangerie est laissé en jachère sur décision administrative de l’Union européenne ?
Le système a atteint un tel degré de perversité que dans nos économies modernes, le principal moteur de la croissance c’est précisément la consommation. Cette logique, par nature anti-écologique, est pourtant soutenue et encouragée par une coûteuse politique de la demande.
Ce mythe de la croissance infinie, le modèle économique fondé sur la spécialisation de tâches à l’échelle mondiale qui fait exploser les transports mondiaux, comme l’illusion du bonheur consumériste ne vont pas seulement épuiser la planète mais risque de la tuer. Lorsque chaque foyer chinois aura deux voitures, les bobos parisiens pourront partir sur la Côte d’Azur en vélib, cela ne changera plus grand-chose. Paradoxe de l’histoire : au moment où les Chinois abandonnent le vélo pour la voiture, nous abandonnons la voiture pour le vélo.
Au Front national, nous soutenons une vision du monde et de l’homme diamétralement opposée.
Face à ce néo-totalitarisme marchand d’où émergent une profonde décroyance et une société anomique (sans valeurs communes), nous opposons une conception du monde respectueuse de l’ordre naturel, des peuples et de l’homme.
Nous refusons tout d’abord de confondre bonheur et plaisir.
Nous refusons de croire que l’épanouissement individuel se mesure à la capacité de consommer et trouve ses fondements dans un hédonisme malsain.
Nous devons à l’héritage chrétien de l’Europe notre conception de l’homme qui lui reconnait, avec le caractère sacré de la vie, une existence comme être unique, doté de raison et capable de choix personnels."
"Les mondialistes surfent sur cette religion du vide qui fait de l’acte de consommation le but ultime de la vie et des producteurs et des consommateurs des êtres interchangeables… En réalité, tout incite à l’émiettement individualiste tant qu’est encouragé l’uniformisation des modes de consommation.
« La société des individus », pour reprendre la formule de Norbert Elias, pousse chacun à l’affirmation de sa petite identité souveraine. Elle congédie les identités collectives au premier rang desquelles les identités nationales.
« Chacun sa route, chacun son chemin » chantonnaient les radios il y a déjà 10 ans.
Or, derrière cette glorification de l’individu-roi transparaît aisément une conception peu respectueuse des personnes reléguées au rang d’instrument aux services des marchés. Cet individualisme se paye par une désocialisation c’est-à-dire un isolement personnel propice à tous les asservissements. Même l’ouvrier français n’a plus de sentiment d’appartenance à une classe, sentiment qui le rassurait et le raccrochait à une communauté charnelle. Tu seras un esclave, mon fils !
Dans cette société atomisée en petits destins individuels, tout affectio societatis, c’est-à-dire toute volonté de construire en commun, a disparu. Le taux de remplissage de nos prisons en est la meilleure illustration.
Déstabilisées depuis 30 ans par des apports de populations inassimilables, nos sociétés sont conduites à s’épuiser, à reconstruire - voire simplement à construire artificiellement - un lien social qui se détricote au fur et à mesure que s’édifie des ghettos sociaux et ethniques.
Seule la réaffirmation de nos valeurs nationales peut contrecarrer l’affirmation destructrice des identités de substitution trans-nationales (comme certaines identités religieuses) ou infra-nationales (régionales par exemple).
Nous sommes les défenseurs d’une conception qui replace le « nous » avant le « je ».
Contre le pouvoir dissolvant de l’égoïsme, nous défendons les valeurs collectives, les valeurs de survie, les valeurs de vie : aimer son prochain comme soi-même, je dirai avant soi-même.
Je vous le disais en introduction de cette intervention : notre combat dépasse le cadre politique.
Gustave Le Bon, il y a un siècle résumait le cycle des civilisations par cette formule : « Passer de la barbarie à la civilisation en poursuivant un rêve, puis décliner dès que ce rêve a perdu sa force, tel est le cycle de la vie d’un peuple. »
Notre rôle, comme patriotes, comme nationaux et nationalistes, c’est de faire renaître le rêve de notre civilisation française et européenne.
Nous sommes en effet les seuls adversaires du mondialisme. Ceux qui se nomment les mondialistes sont les mondialistes ultralibéraux ; les alter-mondialistes, qui leur font face médiatiquement, sont eux aussi mondialistes mais « alter », comprenez « autre », en clair gauchistes.
Je vous l’ai dit : le combat pour la nation, c’est le combat fondamental car c’est le combat pour les libertés, pour nos libertés et celles de nos enfants.
Notre peuple est un grand peuple capable de sursauts inouïs, comme il le montra si souvent dans son histoire. Nous devons appeler nos compatriotes à des enrôlements autres que consuméristes, nous devons les détourner des professionnels du rien qui se vautrent dans les palais nationaux, nous devons leur proposer l’alternative du sursaut vital.
Nos forces de conviction, notre détermination, et notre compétence doivent leur prouver notre capacité à organiser l’œuvre impérative de redressement. Notre éthique et notre sens de l’humain leur montrera notre légitimité à la mener.
Dans cette société, renoncer à réclamer par-dessus tout le droit au bonheur pour soi-même, c’est être inconvenant. Eh bien n’ayons pas peur de l’être ! Nous aimons trop la France pour ne vouloir qu’être heureux !"
Discours intégral : http://www.nationspresse.info