Chute d’un mythe et la fin d’une époque. Le tout-puissant patron des services de renseignement, le général de corps d’armée Mohamed Mediène dit Toufik, a été démis de ses fonctions après un quatre de siècle de règne dans l’ombre.
Il est – avec le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) – le symbole de la période la plus tumultueuse de l’histoire contemporaine du pays. Son départ est un événement, tant l’homme et les services qu’il dirigeait ont concentré de vastes pouvoirs hors de portée de tout contrôle et surtout au rôle politique considérable.
L’homme « sans visage » a été jusqu’à hier le dernier survivant en poste du cercle de militaires qui ont barré la route aux islamistes du FIS. L’ère Toufik a vécu laissant un DRS dépouillé de ses pouvoirs et de son influence. C’est par le biais d’un communiqué de la présidence de la République – un fait inédit – que sa mise à la retraite a été prononcée.
« Conformément aux dispositions des articles 77 (alinéas 1 et 8) et 78 (alinéa 2) de la Constitution, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, président de la République, ministre de la Défense nationale, a mis fin ce jour aux fonctions de chef du Département du renseignement et de la sécurité, exercées par le général de corps d’armée, Mohamed Mediène, admis à la retraite », a annoncé le communiqué présidentiel.