Trois jours après le limogeage de hauts gradés des services de sécurité, le doute plane toujours sur les causes exactes qui ont poussé la présidence algérienne à remplacer ces hauts responsables qui étaient directement chargés de la sécurité du président Abdelaziz Bouteflika.
Les patrons de la sécurité intérieure, de la sécurité présidentielle et de la garde républicaine ont tous les trois été remerciés samedi. Aucune explication officielle n’a été fournie pour justifier ces changements de grande ampleur. Un silence qui en dit long sur l’attitude adoptée par les autorités pour étouffer cette affaire.
Pour l’heure, il est difficile de savoir s’il s’agissait de sanctions ou tout simplement de mises à la retraite des chefs concernés. Ce qui est par contre certain, c’est que le flou qui entoure cette affaire n’a rien de routinier. Ne disposant d’aucune piste sérieuse sur le sujet, de nombreux observateurs et chroniqueurs essayent de comprendre ce qui a pu se passer.
D’après Fayçal Metaoui, journaliste au quotidien algérien El Watan, les trois hauts gradés qui ont été remplacés étaient tous du grade de général major, second plus important poste dans la hiérarchie militaire algérienne. Le principal point commun qui les reliait était leur mission.
Ils étaient en effet tous les trois chargés de la sécurité directe du chef de l’État et de la présidence. Par conséquent, un tel changement n’a pu être effectué qu’en des circonstances graves qui touchent spécifiquement à la sécurité de M. Bouteflika.
Le président algérien, dont l’état de santé ne lui permet plus de gouverner à proprement parler, reste très critiqué non seulement par l’opposition, mais aussi par des courants à l’intérieur des sphères proches du pouvoir.
La survenue de ce limogeage surprise a ainsi renforcé les rumeurs d’un risque de coup d’État orchestré par les militaires qui détiennent les principaux leviers du pouvoir en Algérie.