La « normalisation » de l’Algérie est-elle en marche ? On peut se poser la question au regard des tensions qui montent dans le pays.
Des heurts d’une rare violence ont opposé Arabes et Berbères, faisant plusieurs dizaines de morts et contraignant l’armée à se déployer pour rétablir l’ordre.
Les islamistes ont frappé à nouveau le pays le weekend dernier en attaquant une caserne de l’armée au mortier artisanal, faisant quatre blessés parmi les militaires.
Des agitateurs s’appuieront-ils sur les revendications sociales et écologistes qui interpellent le pouvoir ? C’est peut-être en ce sens qu’il faut prendre la démarche d’Amnesty International, qui a pointé cette semaine du doigt le gouvernement algérien pour « une série de lois répressives utilisées de manière plus générale pour étouffer les voix dissidentes et la contestation pacifique » à l’encontre des militants anti-chômage et contre l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste.
En outre, les commentateurs algériens ont interprété les propos de Barack Obama lors d’un discours, mardi, au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba, comme visant, outre certains dirigeants d’Afrique noire, le président algeréien Bouteflika, réélu en 2014 pour un quatrième mandat :
« Je ne comprends pas pourquoi certains veulent rester si longtemps au pouvoir. Surtout quand ils ont beaucoup d’argent. Les progrès démocratiques en Afrique sont en danger quand des dirigeants refusent de quitter le pouvoir à l’issue de leur mandat. La loi est la loi, et personne n’est au-dessus, pas même les présidents, (...) personne ne devrait être président à vie. »
À l’occasion d’un discours à Tunis, le 22 juillet dernier, Nicolas Sarkozy a-t-il également plaidé pour une ingérence internationale et un changement de régime à Alger ? Il a déclaré :
« L’Algérie, qu’en sera-t-il dans l’avenir, de son développement, de sa situation ? C’est un sujet qui, me semble-t-il, doit être traité dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée. »
Cette série de signaux inquiétants interpellent sur l’avenir de l’Algérie.