De nouvelles sanctions ont été introduites par les États-Unis ce jeudi afin de renforcer l’efficacité de celles décrétées auparavant, ont fait savoir le ministère des Finances et le département d’État.
Désormais, 11 personnes physiques et 15 personnes morales de plus figurent sur la liste des personnes et des entreprises sanctionnées par les États-Unis.
Parmi les entreprises visées, on retrouve les holdings Kalashnikov et Izhmash, plusieurs compagnies liées à Rosneft et Vnesheconombank (VEB) dont les filiales du groupe pétrolier russe ainsi que le Fonds russe d’investissements directs, la compagnie d’assurance Exiar et certaines sociétés situées en Crimée.
La liste des personnes physiques a été complétée par les noms de l’homme d’affaire russe Roman Rotenberg, du fils de l’ex-président ukrainien Alexandre Ianoukovitch, de hauts responsables des groupes Kalashnikov et d’autres personnes liées aux compagnies sanctionnées.
Des représentants du département du Trésor et du département d’État américains ont déclaré que les nouvelles sanctions visaient à renforcer l’efficacité des anciennes mesures coercitives. Elles ne seront levées qu’après la mise en œuvre des accords de Minsk visant le règlement de la situation dans le Donbass, ont-ils rajouté.
Il est à noter que la décision des autorités américaines a été faite suite à l’obtention d’un accord entre les parties prenantes du conflit ukrainien sur le retrait des armes lourdes d’un calibre de 100 mm de la ligne de contact. L’accord sera officiellement signé le 3 août.
Personnes morales
Les sanctions antirusses introduites par les Etats-Unis envisagent le gel des avoirs des entreprises sanctionnées ainsi que l’interdiction de tout partenariat avec ces dernières.
Selon la liste rendue publique par le ministère des Finances des États-Unis, les nouvelles sanctions concernent les compagnies liées à Vnesheconombank (VEB) dont la compagnie d’assurance Exiar, le Fonds russe d’investissements directs, Promivestbank, la Banque russe du soutien aux PME, VEB-Capital, VEB-engineering, VEB-Leasing, Globexbank, Kraslesinvest, Resad, Rose Group, la banque BelVEB (Biélorussie) et VEB Asia Limited (Hong Kong).
Les entreprises chargées du développement de la région du Caucase du nord, le Fonds de développement de l’Extrême-Orient russe et de la région du lac Baïkal, le Centre russe de financement des projets, Eximbank, le holding de défense Izhmash ainsi que l’usine d’Ijevsk figurent également sur la liste des sanctions complétée.
En outre, plusieurs filiales de Rosneft et d’autres compagnies partenaires ont été soumises à des sanctions. Parmi elles — des raffineries d’Atchinsk, d’Angarsk, de Syzran, de Komsomolsk, de Kouïbychev, de Novokouïbychev, Orenbourgneft, Samotlorneftgaz, Verkhnetchonskneftgaz, Iouganskneftgaz, Vankorneft, RN Holding, Neft-Activ, la banque du développement régional russe, Rosneft Finance (enregistré à Luxembourg), Rosneft Trade Limited (Chypre), Rosneft Trading (Suisse). En Crimée, les ports des villes d’Eupatoria, de Théodosie, de Kertch, de Sébastopol, de Ialta, ainsi que les Ferrys de Kertch font désormais l’objet de mesures coercitives.
La liste comprend désormais la compagnie Airfix Aviation, IPP Oil Products LTD (Chypre), OY Langvick Capital LTD (Finlande), MAKO Holding (Donetsk, Ukraine), SET Petrochemicals OY (Finlande), SouthEast Trading OY (Roumanie, Russie et Finlande), et SouthPort Management Service Limited (îles Vierges et Chypre).
Personnes physiques
La liste des sanctions antirusses a été complétée par les noms de l’entrepreneur Roman Rotenberg et de certains membres de l’entourage de l’ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch dont son fils Alexandre, Andreï Klouïev, Edouard Stavitsky, ainsi que Sergueï Kourtchenko.
Alena Semenova, d’origine ukrainienne, Alexandre Omeltchenko et Andreï Bouloutine d’origine russe ont été enregistrés sur la liste en raison de leur lien avec le holding Kalashnikov.
En outre, Kaï Paananen, Oleg Ousatchev ainsi que Piotr Kolbine ont été également sanctionnés.
"Pratique habituelle"
Selon Washington, les sanctions décrétées par les États-Unis jeudi ne traduisent pas une escalade des tensions. Il s’agit d’une pratique habituelle visant à renforcer l’efficacité des mesures déjà prises, a expliqué le porte-parole de l’ambassade US à Moscou William Stevens dans une interview accordée à RIA Novosti.
"Afin d’être sûrs que les sanctions courantes ont de l’effet, de temps en temps nous devons renouveler la liste existante. L’élargissement de la liste vise surtout ceux qui essayent d’échapper aux sanctions ou qui soutiennent ces personnes", a-t-il précisé.
M.Stevens a souligné que cette démarche n’était pas liée au vote sur la résolution malaisienne qui s’est tenu mercredi au Conseil de sécurité des Nations unies et au cours duquel la Russie a utilisé son droit de véto.
Le secrétariat au Trésor des Etats-Unis explique l’introduction des nouvelles sanctions par "l’activité dans la région ukrainienne de Crimée".
Mark Toner, porte-parole du département d’Etat US, a pour sa part annoncé que les sanctions seraient levées une fois que les accords de Minsk auront été mis en œuvre.
Sanctions sans effet
Des représentants des compagnies sanctionnées ont de leur côté expliqué que ces sanctions n’auraient aucun effet. Ainsi, le Fonds russe d’investissements directs mène son activité sous le régime des sanctions depuis déjà un an.
Il en est de même pour l’usine d’Ijevsk. Ainsi, les sanctions introduites n’auront aucun impact sur le travail et les revenus des entreprises.
Les relations entre la Russie et les pays occidentaux se sont dégradées suite au déclenchement du conflit armé dans l’est de l’Ukraine.
En 2014 et au début de 2015, les pays de l’UE ainsi que les États-Unis ont adopté plusieurs trains de sanctions contre des secteurs entiers de l’économie russe sur fond de crise en Ukraine.
Le 22 juin les chefs de diplomatie des pays membres de l’UE ont prolongé le régime de sanctions antirusses jusqu’à 31 janvier 2016.