L’historien, géopolitologue et prospectiviste Youssef Hindi vient de faire paraître son septième livre, L’Autre Zemmour (aux éditions Kontre Kulture). Il a accepté de répondre aux questions de Monsieur K. pour Rivarol autour de cet ouvrage, paru le 2 février 2021, et qui connaît déjà un franc succès.
Rivarol : Depuis combien de temps avez-vous un œil sur le phénomène Zemmour ? Et pourquoi a-t-il éveillé votre intérêt/méfiance ?
Youssef Hindi : Je voudrais commencer par donner un petit aperçu méthodologique de mes travaux. Je ne m’intéresse jamais en premier lieu aux individus. Je travaille sur l’histoire de longue durée, l’histoire des religions, j’analyse les mouvements sociopolitiques et idéologiques de fond. Et parallèlement, je me penche sur les acteurs historiques portés par ces mouvements. Acteurs qui parfois influencent, alimentent ou impulsent des idéologies historiquement motrices.
Éric Zemmour est un personnage mineur, sur le plan historique, mais qui est paradoxalement central, car promu par un mouvement idéologique, des puissances d’argent et des réseaux aux vastes ramifications. Éric Zemmour n’est pas un penseur, on ne peut lui attribuer la paternité d’une idéologie ou d’un concept et n’a pas fondé de mouvement. Son importance tient au fait qu’il porte la parole d’une partie de l’oligarchie dont l’impératif est de maintenir sa position dans une période d’appauvrissement massif conduisant à de dangereuses révoltes populaires. On peut voir le phénomène Zemmour comme un contre-feu allumé par l’oligarchie qui rémunère grassement le polémiste.
Pour revenir à votre question, le phénomène Zemmour a véritablement attiré mon attention à partir de 2016, période où j’annonçais justement, dans mes articles (lesquels sont compilés dans un ouvrage titré Du Brexit aux Gilets jaunes, Sigest, 2019), une révolte à venir des Français et la transformation de la République en régime policier dictatorial. Nous y sommes désormais.
Dans la perspective de cette analyse prospective, je percevais dès cette époque Zemmour comme un outil du pouvoir ayant pour rôle de dévier la colère du peuple, naturellement dirigée contre son ennemi objectif, l’oligarchie, vers une autre catégorie de la société par un discours centré sur la guerre civile ethnico-religieuse.
Zemmour a – vous le savez – le soutien de la « droite hors les murs » de Bompard, du Parti de la France en passant par Patrick Buisson, Valeurs Actuelles ou encore L’Incorrect. À quoi bon interroger la statue du commandeur ? N’est-ce pas le duel du pot de terre et du pot de fer ?
Il faut d’abord expliquer ce qu’est cette « droite hors les murs », qui ne se situe pas à la marge du système oligarchique mais qui en est une émanation directe. Elle est plus précisément le prolongement organique de la droite affairiste et néoconservatrice. Pour faire simple, c’est la droite sarkozyste qui porte aujourd’hui le masque de Zemmour.
L’agitation, depuis quelques années, de la « droite hors les murs », a pour fin de renouveler le bail du système politique en place tout en feignant de s’opposer « aux élites ».
Les gens ont la mémoire courte, mais je rappelle que Zemmour a fait campagne pour Nicolas Sarkozy en 2007. Éric Zemmour présentait celui qui allait devenir le « président le plus pro-américain depuis la Seconde Guerre mondiale » (dixit des diplomates américains [1]) comme un « social bonapartiste » dans les colonnes du Figaro (propriété de feu Serge Dassault, ami de Sarkozy) [2].
Rappelons que Patrick Buisson, cet autre représentant de la « droite hors les murs », a été le conseiller du candidat et du président Sarkozy pendant qu’il soumettait la France aux États-Unis, qu’il l’entraînait dans une guerre catastrophique en Libye, qu’il permettait à « Israël de renforcer l’implantation du Mossad en France » [3] et qu’il « liquidait un cinquième du stock d’or » du pays [4].
Pour ceux qui l’ignorent, le magazine Valeurs Actuelles, qui met Zemmour en Une presque chaque semaine, est la propriété de Monsieur Iskandar Safa, milliardaire libanais, homme de réseaux, ami de Sarkozy, proche des Saoudiens et des Émiratis. Iskandar Safa, qui assure donc la promotion d’Éric Zemmour, via son hebdomadaire, a un lourd CV ; il a par exemple négocié « d’énormes contrats pour l’armement français » [5], notamment avec l’Arabie saoudite [6] et a été sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour « recel de blanchiment aggravé » et pour « trafic d’influence aggravé » [7].
N’oublions pas Robert Ménard, cette autre éminence de la « droite hors les murs » qui œuvre activement pour convaincre Éric Zemmour de se présenter aux élections présidentielles de 2022. Peu de gens le savent, mais le transfuge Robert Ménard a été financé par la CIA et George Soros [8], alors qu’il était à la tête de Reporters sans frontières, avant de se convertir au néoconservatisme et de prendre pour avocat l’agent israélo-likoudnik Gilles-William Goldnadel – lequel a été conseiller en dédiabolisation de Marine Le Pen et qui a travaillé à son rapprochement avec Israël [9].
Ce sont ces réseaux et milliardaires – Bolloré, Dassault, Safa, qui ont tous pour point commun la proximité avec Nicolas Sarkozy – néoconservateurs, internationaux, liés aux Saoudiens, aux Américains et aux Israéliens, qui ont créé médiatiquement, et par suite politiquement, Éric Zemmour.
Il faut donc être extrêmement naïf pour croire que ces gens-là ont à cœur la défense des intérêts du peuple français.
Le reste de la « droite hors les murs » est composée de jeunes supplétifs dont le rôle est de draguer la jeunesse bourgeoise de droite et identitaire, à l’instar de Marion Maréchal Auque (le nom de son père biologique), prise en main par Gilles-William Goldnadel [10]. Par ailleurs, l’avocat franco-israélien s’est dit prêt à prendre la défense de Génération Identitaire, alors qu’il a contribué, via son association Avocat sans frontière, à envoyer l’écrivain et militant nationaliste Hervé Ryssen [11] en prison.
Mon livre a pour objet, entre autres choses, de démontrer que l’opération Zemmour est orchestrée par l’oligarchie qui a conduit la France dans cet état désastreux dont le polémiste surmédiatisé fait le constat quotidiennement. Je pose donc la question : la solution politique viendra-t-elle d’un individu qui est porté à bout de bras par les puissances d’argent, les réseaux et les hommes qui ont détruit le pays ?
Croyez-vous à la sincérité et au sérieux d’une candidature Zemmour à la présidentielle de 2022 ? Pourquoi ?
Je dis explicitement dans mon livre qu’Éric Zemmour se comporte tel un publicitaire ou un homme politique en campagne qui adapte son discours à toutes les sensibilités françaises pour atteindre un maximum de parts de marché. Il tient un discours où il chante les louanges de la France monarchique et de son antithèse, la République anticatholique, sans craindre le contresens ; il vante les mérites du bonapartisme et du gaullisme, en allant jusqu’au pétainisme. Dans l’épicerie zemmourienne, il y en a pour tout le monde.
Qu’il se présente ou non à la présidentielle, le rôle assigné à Zemmour demeure le même. Lancer un filet électoral sur les parts de marché de droite et les livrer au candidat du Système au second tour. Aujourd’hui, le système est en alerte maximale après la révolte des Gilets jaunes et la grogne des catégories supérieures, notamment les restaurateurs et autres commerçants à cause de la politique de confinement et de couvre-feu économiquement destructrice.
Je l’ai dit précédemment, Éric Zemmour est un contre-feu allumé par l’oligarchie pour tenter de maîtriser, et surtout de détourner la colère populaire. Raison pour laquelle les puissances d’argent veulent lancer l’éditorialiste dans la course politique.
Sinon, comment expliquer la sollicitation d’Éric Zemmour par des banquiers pour lui financer une campagne électorale aux européennes de 2019 ? C’est ce que rapporte le journal L’Express dans une récente enquête dont je reproduis un extrait ici :
« En 2019, une poignée de financiers l’invitent à déjeuner dans un salon privé du Travellers Club, le dernier hôtel particulier des Champs-Elysées, orné de boiseries et de marbre rouge de Carrare. Dans ce cercle réservé aux hommes, où quelques privilégiés recrutés par cooptation fument le cigare et parlent affaires en costume-cravate, ces banquiers tentent une OPA d’un genre nouveau : pousser Éric Zemmour à se lancer aux européennes sur une liste autonome. Patrick Buisson fait simultanément courir le bruit de l’existence de sondages, commandés par ses soins, « qui ne sont pas déshonorants pour Éric », sans jamais montrer lesdites enquêtes. « Il l’encourageait, lui disait qu’il était le meilleur et le plus beau. C’était malsain et manipulateur », avait alors confié à L’Express le grand ami d’Eric Zemmour Philippe Martel, décédé en novembre 2020. Ce proche parmi les proches lui déconseillait de se jeter dans l’arène. Zemmour renonce. Patrick Buisson ne lui pardonne pas cette lâcheté : l’auteur de La Cause du peuple en a assez de se chercher un nouveau cheval. Désormais, depuis sa maison des Sables-d’Olonne, en Vendée, il répète à qui veut l’entendre que rien ne peut pousser à l’ombre de Marine Le Pen. La partie se jouera sans lui. » [12]
Que les lecteurs ne s’étonnent pas d’apprendre que des banquiers sont prêts à financer un chantre de la droite dite souverainiste. Par exemple, Philippe de Villiers, qu’on ne présente plus, qui est proche de Zemmour comme d’Emmanuel Macron, faisant aussi partie de la « droite hors les murs », était, lors des élections européennes de 1994, sur la liste « l’Autre Europe », menée et financée par Jimmy Goldsmith, un milliardaire judéo-franco-britannique, proche de George Soros [13].
Les deux versants de l’oligarchie, celle de gauche et de droite, ne s’opposent que sur les plateaux de télévision. En 2008 déjà, on apprenait, par Jacques Attali – l’homme censé incarner tout ce que vomit Zemmour – qu’il déjeunait avec Éric Zemmour et qu’ils étaient presque amis :
« Je connais bien Éric Zemmour, il nous est arrivé de déjeuner ensemble et je le considère presque comme un ami. » [14]
De la même façon, Patrick Buisson, homme d’« extrême droite », et Jean-Luc Mélenchon, homme de gauche qui s’attaque « aux importants », sont des amis. Plus que cela, Buisson a même été (durant la campagne présidentielle de 2012) le conseiller occulte de Mélenchon [15].
Là encore je pose une question simple aux laudateurs naïfs de Zemmour, pourquoi des banquiers – on ne parle pas ici du conseiller d’une banque de dépôt, mais sans aucun doute de banquiers d’affaires – tiendraient tant à financer le polémiste politiquement incorrect si celui-ci représentait un danger pour les élites et le système ? Poser la question c’est y répondre.
On comprend ainsi pourquoi Zemmour ne parle jamais de la façon dont le monde de la finance tient la France, l’appauvris, par la dette, une dette illégitime.
Maintenant prenons un peu de hauteur. Lors de notre dernier entretien, le 12 novembre 2020, je vous disais qu’Éric Zemmour et ses camarades néoconservateurs – Philippe de Villiers et son frère Pierre, Michel Onfray et consorts – travaillaient déjà à la réélection d’Emmanuel Macron. Un Macron transfiguré, un Macron néoconservateur qu’on nous présentera comme néo-souverainiste. Et l’argument de Zemmour sera le suivant : « J’ai été finalement entendu, le réel a donné raison à mon discours, et je me réjouis de voir le président y adhérer… ».
Quand bien même Macron ne se présenterait pas à la présidentielle de 2022, on peut imaginer qu’il sera remplacer par un autre candidat du Système, comme le petit sarkozyste Gérald Darmanin, l’actuel ministre de l’Intérieur. D’autres scénarios sont envisageables. Une sorte de coalition néoconservatrice qui se présentera comme un gouvernement d’union nationale, réunissant ceux que j’ai mentionnés et d’autres, de LREM au Rassemblement nationale en passant par les Républicains, Philippot (qui bénéficie de la destruction politique d’Asselineau), etc..
En définitive, Zemmour n’est qu’un des éléments de ce réaménagement de façade du paysage politique français afin que « tout change pour que rien ne change ».
Il y a deux ans déjà, Éric Zemmour parlait aux Français de guerre civile, et nous avons eu les Gilets jaunes. Qu’est-ce qui est devant nous : guerre civile ou lutte des classes ?
Ce qui est devant nous n’est ni la guerre civile ethnico-religieuse, qu’appelle de ses vœux Zemmour, ni la lutte des classes au sens marxiste (prolétariat contre bourgeoisie), mais la révolte de la France périphérique – qui a commencé avec les Gilets jaunes dont la fourchette des salaires se situaient entre 1 000 et 1 500 euros mensuels – et ce qu’on appelle la classe moyenne, contre l’oligarchie (les 0,1 %) à laquelle est rattachée la bourgeoisie de gauche comme de droite.
Cette bourgeoisie, qui a voté massivement pour Emmanuel Macron en 2017, est en partie celle à laquelle s’adressent Éric Zemmour et ses camarades. Cette « droite hors les murs » représente une proposition politique qu’on peut appeler « conservatisme libérale », connu aussi sous le vocable de « néoconservatisme ». Un alliage de deux philosophies politiques antinomiques : le conservatisme et le libéralisme.
Ce courant correspond toutefois à une réalité sociologique, l’alliance objective des bourgeoisies traditionnelle (droite) et libérale progressiste (gauche). En France, par exemple, les partisans de la Manif pour tous (la bourgeoisie catholique et conservatrice qui s’est opposée au mariage homosexuel et à l’homoparentalité), ont massivement voté pour le pro LGBT Emmanuel Macron en 2017 (76 % à Versailles) ; et de la même façon, l’électorat de la gauche bourgeoise, opposée verbalement à la finance internationale, a voté au second tour pour le même candidat, ce banquier estampillé Rothschild. 52 % des électeurs de Mélenchon ont voté pour Macron au second tour.
Le philosophe français Jean-Claude Michéa résume ainsi la contradiction des conservateurs libéraux :
« On peut difficilement concilier l’idée que le dimanche est le jour du Seigneur ou des activités familiales et l’idée qu’il devrait être un jour ouvrable comme les autres. Le modèle économique vise d’abord à produire, vendre et acheter tout ce qui peut être produit ou vendu, qu’il s’agisse d’un écran plat, d’une kalachnikov ou du ventre d’une mère porteuse. » [Jean-Claude Michéa, entretien avec Laetitia Strauch-Bonart, « Peut-on être libéral et conservateur ? », Le Figaro, 12 janvier 2017.[]]
Cette contradiction vient s’ajouter à la difficulté pour les néoconservateurs libéraux d’attirer à eux l’électorat populaire. Raison pour laquelle on envoie Michel Onfray [16]] – le libertaire soixante-huitard qui a soudainement adopté un discours conservateur populiste – soutenir Zemmour et opérer la jonction entre l’électorat bourgeois et celui de la France périphérique.
Mais il y a là une erreur de calcul. Onfray n’a jamais eu d’influence sur la France populaire. Ne représentant que lui-même, il s’est greffé seul à la mouvance néoconservatrice en faisant des déclarations délirantes sur Israël et le choc des civilisations [17]. Onfray s’est annulé politiquement avant même d’avoir une existence.
Dans l’actuelle période d’accélération de l’appauvrissement de la classe moyenne, on peut anticiper une révolte massive et bien plus violente que celle des Gilets jaunes qui n’était qu’un prélude.
L’oligarchie dirigeante en a conscience, et elle joue la carte Zemmour avec son discours faussement radical pour prévenir/empêcher l’émergence d’un personnage ou d’une mouvance au discours politique authentiquement radical (au sens latin du terme qui signifie « racine »), correspondant à la réalité et aux aspirations du peuple, ce qui pourrait mettre en danger le pouvoir et ses auxiliaires.
Quelles seront les destinées d’Éric Zemmour après la sortie publique de votre livre ?
Il est très difficile de le dire à ce stade. Mon livre est paru le 2 février, il y a moins de trois semaines. Il connaît déjà un véritable succès malgré le boycott total, et des grands médias et des médias dits « alternatifs », de gauche comme de droite. Ce qui démontre par les faits une des thèses de mon livre : Zemmour est protégé par les milieux journalistiques et médiatiques gauchistes et droitards. Certes, les gauchistes le couvrent d’insultes – « fascistes », « racistes », « extrême droite » – mais ce sont autant de décorations qui l’assoient dans le rôle d’opposant à la médiacratie dont il fait partie. Or, ses « opposants » ne dépassent jamais la ligne rouge au-delà de laquelle Zemmour serait « hors jeu ». Mon ouvrage dépasse ces limites, il ne respecte pas les règles convenues du débat médiatique. Raison pour laquelle toute la gauche est restée silencieuse quant à mon ouvrage, mais également sur son contenu qui est dangereux pour l’équilibre de leur petit monde politico-médiatique clos où ils s’étripent théâtralement.
L’impact politique du livre dépendra de son retentissement, via Internet, et sa diffusion, notamment par le bouche à oreille.
Mais il ne faut pas se leurrer, aucune force politique n’osera utiliser mon ouvrage en tant qu’arme politico-idéologique.
Mais il y a eu un précédent, l’ouvrage d’Emmanuel Ratier, Le Vrai visage de Manuel Valls, qui a fait beaucoup de mal à l’homme politique alors qu’il avait le vent en poupe et qu’il était porté, à l’instar de Zemmour, par les média et canaux néoconservateurs.
Pouvez-vous nous donner un ou deux exemples de contradictions dans le discours ou le parcours d’Éric Zemmour ?
Les contradictions et les falsifications, dans le discours et les écrits de Zemmour sont légion. Prenons l’euro, l’Union européenne et la question identitaire.
D’une part, Zemmour s’est opposé, notamment durant l’élection présidentielle de 2017, à la sortie de l’euro [18] – la monnaie des riches qui aggravent le système de libre-échange – et a minimisé le rôle de l’Union européenne dans la perte de souveraineté de la France [19] ; et d’autre part, il affirme que « la question identitaire précède » toutes les autres questions d’ordre économique et social [20].
Or, l’identité française – comme les autres – est justement menacée par l’Union européenne et l’euro qui procèdent du libre-échangisme planétaire et du mondialisme immigrationniste qu’il critique.
Encore une fois, au-dessus de tout ce système mondialiste, trône la finance anglo-américaine et judéo-protestante, à laquelle Zemmour ne s’attaque pas, et pour cause.
Autre exemple : l’islamisme. Éric Zemmour se fait le pourfendeur de « l’islamisme », de « l’islam politique » (j’ai produit un dossier complet sur les origines et l’histoire de l’islam politique [21]), mais se dit, en même temps (!), très favorable à l’alliance avec l’Arabie saoudite qui est le siège historique, idéologique et financier du terrorisme international. S’ajoute à cela, un curieux éloge qu’il fait des terroristes.
Le 6 octobre 2016, Éric Zemmour accorde une interview au journal Causeur cofondé par Elizabeth Lévy et l’historien israélien Gil Mihaely, où il déclare :
« Je respecte des gens prêts à mourir pour ce en quoi ils croient – ce dont nous ne sommes plus capables. »
Et quand on lui demande : « Vous respectez des gens qui roulent en camion sur des enfants ? Qui tuent des journalistes parce qu’ils ont représenté leur prophète ? Vraiment ? » Éric Zemmour rétorque :
« Pardon de vous chagriner, mais l’Histoire, c’est ainsi, des innocents meurent parce qu’ils sont dans le mauvais camp, ou au mauvais endroit au mauvais moment. Et oui, quand des gens agissent parce qu’ils pensent que leurs morts le leur demandent, il y a quelque chose de respectable. Et en même temps de criminel et de mauvais, c’est ainsi, les humains sont complexes. Donc, combattons-les, mais arrêtons de les mépriser. » [22]
Et plus récemment, Éric Zemmour validait l’alliance des dirigeants français avec le premier fournisseur idéologique et financier du terrorisme international : l’Arabie saoudite. Ainsi, le 21 octobre 2020 sur CNews, le polémiste déclarait :
« Moi je suis tout à fait favorable à avoir de très bonnes relations avec l’Arabie saoudite. On est ensemble en Libye, etc.. C’est pas le problème pour moi. L’ennui c’est que les dirigeants français ne respectent pas ce distinguo entre politique étrangère et politique intérieure. Et qu’ils sont complaisants vis-à-vis des musulmans de France et qu’ils n’appliquent plus, ils renoncent à la politique d’assimilation […] » [23]
Ce que feint de ne pas comprendre Zemmour, c’est que l’alliance avec Israël et l’Arabie saoudite implique l’ouverture des portes de la France aux idéologies et réseaux sionistes et saoudo-wahhabites.
On pourrait s’attendre de la part de celui qui incrimine quotidiennement l’islam et la population de confession musulmane qu’il soit tout sauf « favorable à avoir de très bonnes relations avec l’Arabie saoudite » et le Qatar qui ont semé le chaos eu Proche-Orient et au Maghreb, avec leurs alliés israéliens et occidentaux. Mais Zemmour est en réalité tout à fait cohérent avec son milieu, ses patrons et ceux qui le promeuvent, puisque plusieurs d’entre eux sont en relation d’affaire avec l’Arabie saoudite, à l’instar du propriétaire de Valeurs Actuelles, Iskandar Safa.
La liberté d’expression du rebelle Éric Zemmour se limite aux intérêts de ses patrons et supérieurs hiérarchiques.
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À ne pas manquer chez Kontre Kulture,
le nouveau livre de Youssef Hindi : L’Autre Zemmour !
(avec une préface d’Alain Soral)
À ne pas manquer non plus,
la conférence en ligne de Youssef Hindi sur le sujet !