Il y a des jours, comme ça, où les événements se tamponnent dans tous les sens, donnant naissance à une façon inattendue de voir les choses. Comme si, au-dessus de cette mêlée apparemment incompréhensible, tout avait un sens, que nous aurions du mal à percevoir. Les événements sont comme des électrons, et participent de l’atome.
Euro 2016, sex-tape, foot, drogue et politique
Le sélectionneur national Didier Deschamps s’est énervé de l’intrusion des politiques (Kanner, le ministre des Sports, et Valls, le ministre de l’Antisémitisme) à propos de la sélection de Karim Benzema pour l’Euro 2016. Le Canard enchaîné révèle dans son édition du 23 mars 2016 que le président de la République en personne a demandé à ses ministres de fermer leur gueule sur le sujet. Cela a-t-il un rapport avec le fait que l’attaquant du Real de Madrid est défendu par Maître Jakubowicz ? Certes, il a changé d’avocat… pour la galerie. Le cabinet de Jaku (le ministre de la Justice officieux) ne va pas laisser passer un tel client : 15 millions d’euros de revenus annuels !
Cependant, ce que les politiques ignorent, du haut de leur tour d’ivoire volé aux éléphants, c’est que les Français détestent Benzema, qui représente tout l’inverse des valeurs du sport. On ne parle pas de qualités footballistiques, mais de valeurs. C’est différent. Franck Ribéry avait de grandes qualités balle au pied, mais un socle de valeurs détestable. Résultat, il a sombré, et les supporteurs français le rejettent. Les gens aiment autant les champions que les valeurs qu’ils véhiculent. Un couplage qu’on retrouve de plus en plus rarement dans les sphères, que ce soit en sport ou en politique. On en revient toujours à gauche du travail, droite des valeurs.
Attentats, Belgique, Turquie, guerre et Euro 2016
Avec ce que l’on sait du commando qui a commis les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles, au-delà de l’événement déclaré « à risques » par Cazeneuve (le ministre de la Répression), un match Belgique/Turquie à l’Euro 2016 sent la poudre. Les deux équipes pourraient se rencontrer en quarts de finale le 30 juin à Marseille. Tiens, on se demande pourquoi la Turquie fait partie des équipes européennes. Même question pour Israël, qui joue les compétitions européennes, et pas asiatiques. Qu’est-ce que ces deux pays foutent en Europe ? À part pour y foutre le bordel ? Il faut en plus qu’on se les cogne dans les compétitions internationales !
Il y a cinq ans, le 3 juin 2011, ça chauffait déjà entre supporters belges et turcs :
Une bonne petite branlée à la Turquie, qui sert de masque à la déstabilisation de l’Europe au profit de l’axe américano-israélien en jouant le chaud et le froid avec le robinet à migrants et à djihadistes (ça leur a déjà rapporté trois milliards d’euros), ne serait pas pour nous déplaire. Dans le domaine sportif, bien entendu. Restons Courtois, comme le nom de l’excellent gardien de la non moins excellente équipe de Belgique.
Terrorisme, stars, engagement, médias, islam
Impossible de louper un grand événement, surtout quand il y a de l’émotion à la clé et de la notoriété à choper. La pudeur, connaît pas. Nos stars sortent de leur torpeur politique et s’engagent après le 22 mars bruxellois. Jean Dujardin tweete qu’il en a marre, c’est éminemment courageux, la chanteuse Adele et l’actrice oscarisée Marion Cotillard poussent leur cri, Lara Fabian reprend une chanson de Jacques Brel sur scène (une forme de terrorisme musical ?), Johnny se déclare « de tout cœur avec vous en Belgique » sans faire de faute d’orthographe, bref, les sentiments, c’est bien, surtout quand tu as la promo avec.
D’un autre côté, si l’on peut dire, Diam’s défend l’islam, qu’elle estime injustement attaqué, elle qui avait écrit, après les attentats du 13 novembre 2015 :
« L’horreur... L’horreur... Pensées pour toutes les familles des victimes. Musulmane, je me désavoue de TOUTES MES FORCES de ces actes criminels, œuvres des alliés de Satan. »
Ce qui est objectivement bien vu (malgré la petite faute de syntaxe). Donc vous voyez, on n’est pas là pour dézinguer automatiquement les artistes.
Loin des bruits et de la fureur de la guerre intra-européenne, c’est Valls qui le dit, Omar Sy s’est payé sa villa à Hollywood. Une petite douceur de 740 m2 à 3,5 millions de dollars. Pourquoi on vous parle d’Omar ? Parce que ce qu’on appelle « la légende de Trappes » a deux faces, une médiatisée, et une cachée. La médiatisée, tout le monde la connaît, c’est le conte de fées des Jamel, Anelka, Sy et autres artistes de la tchatche ou du ballon rond. La face cachée, ce sont les prétendants au djihad en Syrie, qui se sont fait pincer, et ont pris trois à cinq ans ferme.
On ne doute pas un instant que Mélissa Theuriau, madame Debbouze à la ville, la journaliste bien en cour, va produire la suite de L’Entrée des artistes, magnifique documentaire vantant l’insolente réussite des « immigrés » de Trappes, sur la filière dite « trappiste » en Syrie...
Vision globale
Tout se tamponne : le foot, l’Euro, les affaires, Jakubowicz, Valls, Hollande, Cazeneuve, les attentats, la sécurité, les médias, Israël, la Turquie, les migrants, le djihad... Parfois, dans l’entrechoc généralisé de ce qu’on appelle « les événements » (qu’on découpe du Tout pour les comprendre), se produit une étincelle, une lumière qui fait entrapercevoir la globalité, c’est-à-dire l’Explication. Car, on le sait, tout se tient. En matière d’information, il y a deux écoles : celle qui s’arrête aux électrons, et celle qui tente de reconstituer l’atome...