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Un fonds de pension norvégien se désengage d’entreprises impliquées dans les colonies israéliennes

En raison de leur implication dans les colonies israéliennes en Cisjordanie, plusieurs groupes ont été exclus par le principal fonds de pension norvégien KLP. Parmi eux les compagnies françaises Altice Europe et Alstom ou encore l’Américain Motorola.

 

Le principal fonds de pension de Norvège a annoncé le 5 juillet s’être désengagé des compagnies françaises Altice Europe et Alstom ainsi que de 14 autres groupes dont l’américain Motorola, pour leur implication dans les colonies israéliennes en Cisjordanie. « Motorola et d’autres entreprises risquent d’être complices de violations du droit international en Palestine occupée », a souligné dans un communiqué KLP, un fonds qui gère quelque 95 milliards de dollars d’actifs (environ 80 milliards d’euros).

Ce désengagement, qui concerne l’achat d’actions et d’obligations, fait suite à la publication par l’ONU en février 2020 d’une liste de 112 entreprises ayant des activités dans les colonies israéliennes, considérées comme illégales par le droit international. Israël avait dénoncé la publication de cette liste, « honteuse » selon l’État hébreu, sur laquelle figuraient notamment les géants Airbnb, Expedia, Motorola et TripAdvisor.

 

Un désinvestissement s’élevant à 32 millions de dollars

« Se désengager de Motorola Solutions a été une décision très simple vu son rôle dans la surveillance des territoires occupés », a fait valoir KLP, reprochant au groupe américain d’avoir fourni un logiciel de vidéosurveillance et de commandement permettant de contrôler les frontières avec les territoires palestiniens. KLP est aussi sorti des groupes de télécoms qui offrent leurs services en Cisjordanie, faisant ainsi des colonies « des zones résidentielles attractives ».

Sont concernés Altice Europe du milliardaire franco-israélien Patrick Drahi – qui a retiré le groupe de la cotation en janvier –, Bezeq, Cellcom Israel et Partner Communications. Sont également mises au ban cinq banques ayant facilité ou financé la construction de logements et d’infrastructures dans les territoires occupés, ainsi que des groupes d’ingénierie et de construction, parmi lesquels la multinationale française Alstom. Au total, les désinvestissements du fonds norvégien s’élèvent à 32 millions de dollars.

« Les entreprises ont la responsabilité de respecter et protéger les droits humains dans tous les pays où elles opèrent, indépendamment du respect de ces droits par l’État lui-même », a souligné une analyste de KLP, Kiran Aziz, citée dans le communiqué. « Un conflit peut générer un risque particulièrement élevé de violations des droits humains. Les entreprises qui ont des activités dans des zones de conflit doivent donc faire preuve d’une prudence particulière pour éviter d’être impliquées dans des violations de droits humains et pour protéger des individus vulnérables », a-t-elle ajouté.

Fin juin, KLP avait déjà annoncé son désengagement du groupe portuaire et de logistique indien Adani Ports en raison de ses liens avec les militaires birmans.

Pour sa part, le fonds souverain de la Norvège, qui fait fructifier les revenus pétroliers publics pour financer les futures dépenses de l’État-providence, a lui aussi exclu dans le passé plusieurs sociétés en raison de leur rôle dans les colonies israéliennes.

Si les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens sont considérées comme illégales par les Nations unies, plus de 600 000 colons israéliens vivent en Cisjordanie et à Jérusalem-Est où la tension est souvent vive avec la population palestinienne.

 

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