La logistique pour la livraison d’armes lourdes, missiles sol-sol et missiles sol-air, est déjà prête. C’est l’armée jordanienne qui est en charge de ces livraisons. Netanyahu et le roi Abdallah II de Jordanie se sont rencontrés, en secret, pour discuter du partage du sud de la Syrie.
Vendredi, à Bruxelles, 24 pays membres de l’Union européenne ont voté contre la levée de l’embargo des armes, à destination de la Syrie, au grand dam de Hollande et Cameron, qui font du forcing pour obtenir cette levée. Malgré ce vote, Hollande et Cameron se sont empressés d’affirmer que leurs deux pays étaient prêts à passer outre la décision communautaire et à livrer des armes lourdes aux « rebelles »/terroristes ASL, Al-Nosra, Al-Qaïda.
Ces livraisons d’armes lourdes vont se faire, via la Jordanie.
Lors du sommet de Bruxelles, un invité, transporté incognito par l’armée de l’air britannique jusqu’à Bruxelles, le chef d’état-major de l’armée jordanienne, le lieutenant-général Mashal Mohammad al-Zaben, s’est longuement entretenu avec des officiers de l’armée britannique et des services de sécurité pour peaufiner les préparatifs de transfert d’armes lourdes françaises et britanniques, via la Jordanie. L’armée jordanienne serait chargée de distribuer à des « djihadistes modérés » de l’ASL, Al-Nosra et Cie, ces armes lourdes. Début mars, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, s’est rendu secrètement en Jordanie, où il s’est entretenu avec le roi Abdallah II. Le contenu de cet entretien est resté secret, mais on peut facilement deviner que la Syrie aura été au centre des discussions. On peut aussi affirmer, compte tenu du passé collaborationniste d’Abdallah II et de son père, avant lui, avec le régime juif sioniste contre la Syrie, que tous les deux ont discuté de livraisons d’armes aux rebelles/terroristes ASL, Al-Nosra, Al-Qaïda, via la Jordanie.
Le roi Abdallah II de Jordanie avait pourtant affirmé, en décembre dernier, que son pays ne participerait pas à une opération militaire contre la Syrie. « La Jordanie ne participera pas à une ingérence militaire ; dans les affaires syriennes, car cela serait contraire à nos principes et à nos intérêts nationaux supérieurs », avait-il déclaré. Livrer des armes lourdes : missiles sol-air et sol-sol à des rebelles/terroristes, qui combattent une armée régulière d’un pays souverain voisin constitue, pourtant, un acte de guerre, qui pourrait avoir un effet boomerang contre la Jordanie.
Netanyahu a-t-il réussi à convaincre Abdallah II de superviser la livraison d’armes lourdes franco-britanniques en échange du partage du sud de la Syrie, si le gouvernement de Bachar al-Assad tombe ? Selon les médias israéliens, l’armée israélienne envisage de monter un hôpital de campagne près de la frontière syrienne, sur le plateau du Golan, afin de traiter les Syriens blessés dans les combats qui se poursuivent en Syrie. À la Jordanie le rôle de passeurs d’armes, à l’armée israélienne celui d’« humanitaire ». Il est vrai qu’en Syrie, l’armée israélienne a ses supplétifs – ASL/Al-Nosra/Al-Qaïda – pour faire le sale boulot à sa place : détruire la Syrie et « neutraliser » l’armée syrienne par épuisement, pour qu’Israël puisse attaquer l’Iran sans risquer d’embraser la région. Le roi Abdallah II de Jordanie vient de se joindre à Hollande et Cameron pour intervenir militairement dans le conflit syrien, au risque de voir la Jordanie elle-même tomber dans le piège de l’extrémisme et s’embraser.
Ce ne sont pas les djihadistes, directement liés aux Frères musulmans, qui manquent en Jordanie, cellules dormantes qui ne demandent qu’à passer à l’action pour renverser ce monarque, qui fait le jeu des Sionistes, comme son père l’avait fait avant. Abdallah II risque d’en payer le prix fort, en perdant son royaume, ce que, bien sûr, Netanyahu – convaincu que l’État de Palestine, c’est la Jordanie – ne lui a pas dévoilé.
PS : Le site Al-Manar fait état de concentration massive de troupes israéliennes, (blindés, chars...), à la frontière libanaise, près de la Syrie, de même que sur la ligne de démarcation, sur le Golan syrien occupé.
Mireille Delmarre