Racialisme inconscient ou calcul perfide ?
Attali, incarnation française du socialo-sionisme, du sionisme soft ou du mondialisme européiste immigrationniste, chantre d’une France métissée ouverte à tous les vents (du sud) et à toutes les religions, s’oppose dans son billet hebdomadaire à Zemmour et son national-sionisme anti-immigrationniste et islamophobe.
« L’islam n’est pas une menace pour la France ; il en est une composante depuis le 8ème siècle. C’est même par lui, et par les philosophes juifs, que la pensée grecque est arrivée en France au tournant du premier millénaire. Et jamais le monde ne s’est mieux porté que quand Judaïsme, Chrétienté et Islam travaillaient ensemble à faire triompher la raison sur l’obscurantisme. » (attali.com)
L’ancien sherpa de Mitterrand, devenu banquier « pour » les pauvres, criminalise les Français (sous-entendu chrétiens) dont les musulmans et les juifs seraient les victimes. On a déjà vu pire inversion accusatoire, mais il faudra souligner celle-ci.
En face, Zemmour fracture autrement les communautés, en opposant les chrétiens et les juifs aux musulmans.
Que ce soit l’un ou l’autre, l’objectif est de fracturer la communauté nationale, et tant pis pour les conséquences. L’extraction du gaz de schiste consiste à détruire la structure d’un sol en profondeur pour récupérer un peu d’énergie.
Mais ce sont toujours les mêmes qui gagnent...
Dans un texte publié sur son site vendredi 4 octobre [2019], l’économiste Jacques Attali associe l’adhésion aux idées souverainistes à la haine des musulmans, équivalente selon lui à l’antisémitisme.
L’art de tout mélanger. Ce vendredi 4 octobre, l’économiste Jacques Attali a pris la plume, sur son site internet, pour livrer à ses lecteurs les conclusions de ses dernières médiations politico-religieuses. Le tout se concrétise par un billet intitulé « Derrière le souverainisme, se cache trop souvent la haine des musulmans », que le polytechnicien et énarque promeut ainsi sur Twitter : « Le souverainisme n’est que le nouveau nom de l’antisémitisme. Les juifs et les musulmans, menacés tous les deux par lui, doivent s’unir face aux fantasmes du grand remplacement. »
Le souverainisme n’est que le nouveau nom de l’antisémitisme. Les juifs et les musulmans, menacés tous les deux par lui, doivent s’unir face aux fantasmes du grand remplacement.https://t.co/8QwAagsJEQ
— Jacques Attali (@jattali) October 4, 2019
Souverainisme = xénophobie ?
Vous ne comprenez pas le lien entre haine des musulmans, antisémitisme et souverainisme ? Jacques Attali vous explique :
« Quand on parle de “souverainisme”, beaucoup de gens veulent croire qu’on ne parle, en Europe, que d’une maîtrise des importations et d’un refus des disciplines communautaires. »
De fait, c’est bien l’acception courante du terme dans la politique française, selon laquelle un partisan du souverainisme préférera un système politique articulant la souveraineté populaire à un État-nation plutôt qu’à une instance supranationale, comme l’Union européenne.
Sauf que, pour l’énarque, le souverainisme est en réalité un faux nez : « En réalité, dans la plupart des cas, ceux qui en font l’apologie parlent en fait ainsi à mots couverts d’un refus des migrants, et plus largement, d’un refus des musulmans », avance-t-il. En une phrase, l’adhésion à une théorie politique, la xénophobie et la discrimination religieuse se retrouvent ainsi mises dans le même sac.
Et Jacques Attali d’en remettre une couche :
« [La France] ne doit pas oublier non plus que ce qui se cache aujourd’hui derrière le “souverainisme” désigne en fait la même xénophobie, la même fermeture, la même absence de confiance en soi que les idéologies anti-italienne, anti-polonaise, anti-arménienne, et antisémites des siècles passés. »
Autrement dit : le souverainisme serait la façade de la haine de l’autre... Et voici comme les défenseurs de la notion de souveraineté, principe fondateur de la République française, institué comme tel dès le titre premier de la Constitution du 4 octobre 1958, se trouvent ravalés au rang de nationalistes antisémites.
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Archive : la guerre intrasioniste
Jacques Attali face à Éric Zemmour il y a 5 ans chez Frédéric Taddeï :
Le texte de Jacques Attali
Quand on parle de « souverainisme », beaucoup de gens veulent croire qu’on ne parle, en Europe, que d’une maîtrise des importations et d’un refus des disciplines communautaires. En réalité, dans la plupart des cas, ceux qui en font l’apologie parlent en fait ainsi à mots couverts d’un refus des migrants, et plus largement, d’un refus des musulmans.
Rien ne serait pourtant plus terrible, dans la société française, que de laisser dénoncer impunément la présence musulmane, et de transformer une (légale) critique de l’islam en un (illégal) racisme anti-africain (et en particulier anti-arabe).
D’abord, les discours ainsi tenus sont faux. Il n’y aucun envahissement de la France par l’Islam ou par l’Afrique. Les migrants non européens ne représentent pas, en solde net annuel, 450.000 personnes, comme le prétendent les extrêmes, mais moins de 185.000 personnes, (et encore, en tenant compte des naturalisations, qui en représentent la moitié), soit moins d’un demi pour cent de la population française.
99% d’entre eux s’intègrent parfaitement dans la nation ; ils font des études, fondent des familles, parlent en français à leurs enfants, créent des entreprises, deviennent professeurs ou médecins. Les mères musulmanes et africaines ne sont pas de moins bonnes mères que les autres françaises ou résidentes en France. Et les musulmans ne sont pas beaucoup plus pratiquants que le sont aujourd’hui les fidèles des autres monothéismes.
L’islam n’est pas une menace pour la France ; il en est une composante depuis le 8ème siècle. C’est même par lui, et par les philosophes juifs, que la pensée grecque est arrivée en France au tournant du premier millénaire. Et jamais le monde ne s’est mieux porté que quand Judaïsme, Chrétienté et Islam travaillaient ensemble à faire triompher la raison sur l’obscurantisme.
Bien sûr, on doit tout faire pour faciliter l’intégration des migrants, favoriser la réussite de leurs enfants ; et s’opposer à toutes les tentatives religieuses, d’où qu’elles viennent, pour imposer une conception du monde, ou un mode de vie, contraires aux règles de la laïcité, non respectueuses des droits des femmes, ou plus généralement, violant les lois de la République. Ce n’est pas le cas en France de la quasi-totalité des gens de foi, quelle que soit leur foi. Et en particulier ce n’est pas le cas des musulmans.
Ces discours hostiles aux musulmans de France sont mortifères.
En particulier quand ils viennent de juifs, qui devraient ne pas oublier que l’antisémitisme vise à la fois les uns et les autres. Il faut donc à tout prix dénoncer les discours délirants, d’Éric Zemmour, de William Goldnagel, ou même, dans de trop nombreuses de ses déclarations, d’Alain Finkielkraut ; et de tant d’autres. En particulier, il est triste de voir des descendants de juifs d’Algérie oublier le rôle magnifique que les musulmans algériens ont joué pour soutenir et protéger leurs parents, aux temps horribles de l’antisémitisme triomphant en métropole et plus encore en Algérie, sous Vichy, sous Giraud, et même sous de Gaulle.
Il ne serait pas de l’intérêt de la communauté juive française que les musulmans de France en viennent à penser que leurs concitoyens juifs se joignent à ceux qui veulent les chasser du pays, alors que les deux communautés sont encore considérées par d’autres Français, comme des nouveaux venus indésirables. Ce serait aussi faire le jeu de ce qui aimerait importer en Europe le tragique conflit du Moyen Orient.
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