Après une rencontre avec l’écrivain, Chems-Eddine Hafiz suspend ses poursuites contre l’écrivain.
Cette fois, la controverse intellectuelle ne se réglera pas devant un tribunal. Après une rencontre avec Michel Houellebecq, le recteur de la Mosquée de Paris abandonne les poursuites judiciaires qu’il comptait engager contre l’écrivain.
Chems-Eddine Hafiz avait déposé plainte, mercredi 28 décembre, contre l’auteur de Soumission, pour « provocation à la haine contre les musulmans ». Les propos visés avaient été tenus dans la revue de Michel Onfray, Front Populaire, qui rendait compte, sur quarante-cinq pages, d’une conversation entre l’écrivain et le philosophe. Deux extraits tirés d’un long raisonnement étaient incriminés. « Quand des territoires entiers seront sous contrôle islamique, je pense que des actes de résistance auront lieu, déclarait notamment Houellebecq. Il y aura des attentats devant des mosquées, dans des cafés fréquentés par les musulmans, bref des Bataclan à l’envers ». Un peu plus loin, l’écrivain affirmait : « Le souhait de la population française de souche, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent, mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser... »
Michel Houellebecq et Chems-Eddine Hafiz se sont rencontrés jeudi matin à l’initiative du grand rabbin de France, Haïm Korsia.
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Le rabbin Korsia est sorti de l’entrevue avec la satisfaction d’avoir évité un procès inutile et préjudiciable pour toutes les parties. « Houellebecq est un immense écrivain, un immense penseur », ajoute-t-il. Ce dernier confie au Figaro qu’il est « sincèrement soulagé et heureux de cette issue » et d’avoir pu « préciser ses propos » qui correspondent davantage désormais à ce qu’il voulait exprimer. Et Michel Houellebecq de conclure : « Ce genre de débat ne doit pas se régler devant un tribunal. D’autant que dans le pire des cas, le procès aurait eu lieu pendant le débat sur l’euthanasie. Or, sur ce sujet, j’ai énormément de points communs avec le recteur et les responsables religieux en général ».