Le site Debkafile, proche des milieux du renseignement de l’armée israélienne, commente la récente visite du président syrien, Bachar el-Assad sur la base aérienne d’Hmeimim à Lattaquié. Cette visite marquée par des entretiens entre Assad et les hauts gradés russes a de quoi inquiéter Israël dans la mesure où elle témoigne d’un renforcement des liens entre la Russie et la Syrie.
« C’est un signe inquiétant que de voir Assad débarquer à Hmeimim alors que le monde entier évoque d’imminentes frappes américaines contre la Syrie. La présence d’Assad prouve que l’axe Damas-Moscou est prêt à agir de concert pour repousser les attaques américaines », écrit le site avant de relever « la quasi simultanéité » de la visite et des « accusations américaines » : « À peine quelques heures après la mise en garde de la Maison-Blanche contre Assad accusé d’avoir préparé, à l’aide de l’Iran et de la Russie, une attaque chimique contre les civils syriens, Assad s’est rendu à Hmeimim, base aérienne des forces russes en Syrie ».
Le geste est hautement significatif : Assad s’est approché des hélicoptères de combat russes, il est même monté à bord d’un chasseur et s’est installé dans le cockpit pour se faire prendre en photo. Puis il a visité les batteries de missiles S-300 et S-400 déployés dans l’aéroport. Cette visite à l’improviste était destinée à prouver que la riposte aux frappes américaines contre l’armée syrienne engagerait à la fois la Russie et la Syrie, constate Debkafile qui s’inquiète visiblement de ce que pourrait être la réaction russe à un bombardement américain des positions de l’armée syrienne.
Depuis l’entrée en fonction des batteries de missiles S-300 et S-400, Israël avoue avoir perdu de sa marge de manœuvre aérienne en Syrie. Les modalités d’une réponse russo-syrienne à toute éventuelle attaque américaine contre les positions de l’armée syrienne revêtent donc une importance de premier ordre aux yeux d’Israël.
En ce sens, le ministre russe des Affaires étrangères a affirmé jeudi que la Russie ne laissera pas sans réponse une action militaire américaine. La Russie va réagir proportionnellement aux potentielles provocations américaines contre l’armée syrienne, a déclaré Sergueï Lavrov, exhortant d’ailleurs Washington à ne pas chercher de prétextes pour des frappes contre l’armée gouvernementale.
Moscou ne laissera pas sans réponse les potentielles provocations des États-Unis lancées contre les Forces armées syriennes, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
« Nous allons réagir dignement et proportionnellement en fonction de la situation donnée », a signalé le ministre lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue allemand Sigmar Gabriel dans la ville russe de Krasnodar.